Le Maître de Ballantrae : Le livre de Robert Louis Stevenson

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Des champs de bataille écossais jusqu'en Amérique, en passant par les Indes orientales, un épique roman d'aventures sur fond de lutte fraternelle.

Écosse, 1745. Une révolte jacobite menace le roi George II. James Durie, le charismatique mais amoral Maître de Ballantrae, s'engage par opportunisme aux côtés des révolutionnaires en dépit de l'avis de son père et de son frère cadet, Henry. La bataille de Culloden va cependant sceller son destin. Les armées du roi mettent fin à l'insurrection et c'est au vertueux mais injustement mal-aimé Henry qu'échoie la responsabilité du domaine familial. James, présumé mort, est contraint à l'exil. Voyageant des Highlands jusqu'au Indes orientales, rongé par la jalousie, il entreprend de se venger de son frère, s'engageant dans une lutte qui finira par avoir raison de lui.

De (auteur) : Robert Louis Stevenson
Traduit par : Théo Varlet

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Avis Babelio

Pierreyvesjaquet

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 semaine

L'histoire de deux frères ennemis, l'aîné qui a tout, la beauté, l'intelligence et l'amour du père mais qui a un mauvais fond et une touche de sadisme. L'autre frère gentil et effacé qui subit la méchanceté de son aîné. Mais le cadet finit par se rebiffer. On voit cet antagoniste se transformer en haine. Assez noir comme roman !

oblo

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Un père ne devrait pas faire de différences entre ses fils. C'est pourtant avec un tel principe que Lord Durisdeer, noble du sud de l’Écosse, a élevé James, son aîné, et Henry, son cadet. La préférence va à James, qui se fait appeler le maître de Ballantrae, tandis que Henry tâche de gérer le domaine pour garantir ses ressources à la famille. L'opposition, voire la franche inimitié, entre les deux frères traverse tout le roman. Ce face-à-face s'étale ainsi sur plusieurs décennies, et plusieurs continents, de la maternelle Écosse aux rives américaines de l'Hudson, en passant par les chaudes cités de l'Inde. Roman d'aventure publié en 1889, comme sut si bien les écrire Robert Louis Stevenson - on pense, notamment, à son Île au trésor -, Le maître de Ballantrae est aussi l'histoire d'une dramatique rivalité fraternelle, vue à travers le yeux d'un narrateur forcément subjectif. Quant au personnage qui donne son nom au roman, il est une figure ambivalente de la littérature britannique, figure à la fois pré-romantique et quasi diabolique, pour lequel les sentiments du lecteur sont contrastés, faits aussi bien d'admiration et de répulsion. Bien que James revienne sans cesse au château familial, Le maître de Ballantrae est un roman d'aventures qui a pour toile de fonds, en réalité, le monde britannique tel qu'il se présentait à la fin du dix-neuvième siècle. L’Écosse, les Amériques et, dans une moindre mesure, l'Inde sont autant de lieux où paraît le maître de Ballantrae. On le sait aussi sur des bateaux pirates en mer d'Irlande, ou encore à Paris, qu'il a rejoint après la défaite de Bonnie Prince Charlie - dont il a été un lieutenant - à Culloden, en 1746. Cherchant fortune en Inde, ou remontant le fil d'un trésor enterré il y a des années dans les monts Adirondacks, où le fleuve Hudson prend sa source, James Durisdeer est, sans doute aucun, un authentique aventurier. Son errance internationale porte les brillants atours de l'audace et du courage, quand son frère, Henry, possède à peine plus de charisme qu'un gestionnaire de domaine. Car les aventures de James, lord Durisdeer, maître de Ballantrae, sont aussi une succession de péripéties haletantes, allant du naufrage de navire au duel fratricide, de la vie quasi miséreuse de l'immigrant new-yorkais à la recherche d'un trésor entouré de bandits sans foi ni loi. Ami et amant, frère et ennemi juré, loyal ou bien traître, le maître de Ballantrae épouse toutes les conditions. Avec un tel personnage, et un tel environnement narratif, Stevenson se place dans la lignée des grands romans d'aventure, rappelant un Walter Scott ou un Charles Dickens, grands maîtres de la narration. Et comme l'aventure sans dangers ne vaudrait rien, Stevenson imagine, pour son James Durisdeer, des échecs et des périls qui jamais ne découragent son personnage. Noble par son courage, misérable par ses choix, le maître de Ballantrae pourrait bien être maudit, lui qui, jamais, ne semble capable de se montrer digne de son nom, digne de la haute estime dans laquelle le plaçait son père. Tout oppose Henry et James. L'un court au devant du risque quand l'autre le fuit et préfère la tranquillité de ses arpents de terres, l'un suscite l'admiration quand l'autre provoque la pitié, l'un est égoïste quand l'autre dévoue sa vie aux siens. La radicalité de cette opposition semble naître aux temps troublés des soubresauts indépendantistes écossais, lorsque Bonnie Prince Charlie commence son aventure qui se terminera sur un champ de bataille, non loin d'Inverness. James, le maître de Ballantrae, apporte son épée et sa fougue au prince prétendant à la couronne quand Henry, plus sage, et dans l'optique prudentielle d'assurer le roi d'Angleterre de la loyauté de la famille Durisdeer, demeure au château, auprès de leur père. Là où Henry fait montre de droiture et de grande morale, mais de peu de charisme, James vit avec éclat et jouit d'une remarquable réputation, en dépit de son immoralité depuis longtemps consommée. Opposition d'hommes et de caractères, que celle entre les deux frères, qui se traduit en humiliations - James ridicule souvent Henry, à l'abri des regards, et notamment de ceux de leur père -, en joutes verbales et en duels physiques. Dans ce domaine, la froide colère de Henry a raison du mépris goguenard de James, le cadet demeurant le vainqueur et tuant presque son aîné. La rivalité entre les deux frères dépasse cependant le cadre familial, et reflète une lutte entre deux humanités, entre le Bien et le Mal, entre la raison domestiquée et la passion déchaînée, entre l'ordre d'un domaine bien tenu et le chaos d'une vie sans attache. Le drame de cette relation, c'est cette forme d'obstination du destin, qui veut toujours que les deux frères se retrouvent et doivent ainsi s'affronter. James revient au domaine pour y réclamer son titre ou, à défaut, de quoi vivre ; Henry, dont la gestion rigoureuse permet de subvenir aux besoins de son frère tout en maintenant les apparences d'une famille aristocratique, sent toujours peser sur lui le poids de l'illégitimité. La rivalité se fait amoureuse aussi, l'épouse de Henry ayant nourri un amour puissant envers James. Ainsi les retours permanents de James brisent l'existence de Henry, qui choisira l'exil, en Amérique, avant que James ne le retrouve. Le drame tourne alors à la tragédie, comme si une force obscure exigeait le sang des deux frères pour clore l'histoire. Et dans la mort même, les deux frères demeurent unis, loin de leur terre d’Écosse, sans qu'aucune fuite n'eut pu suffire pour les sauver. Des deux frères, il en est un dont la figure se détache naturellement aux yeux du lecteur. Le maître de Ballantrae apparaît ainsi comme une figure aussi bien romantique que diabolique, attirante et inquiétante. A n'en pas douter, James Durie séduit celles et ceux qui l'entourent, et l'homme a la manière d'attirer à lui les sympathies et à s'entourer de personnages qui lui sont très vite fidèles, de l'Irlandais Francis Burke à l'Indien Secundra Dass. Noble par l'allure et le courage, il est un meneur naturel d'hommes, capable de mener une expédition de voyous sur l'Hudson ou de défier un capitaine de bateau pirate. Ses échecs répétés, sa vie parfois miséreuse mais son port toujours altier en font un personnage éminemment romantique, esclave de ses pulsions et de ses sentiments auxquels il ne saurait désobéir. Loin d'être un sentimental, cependant, James Durie peut se montrer particulièrement dur, voire cruel, que ce soit avec son frère (qu'il traite de Judas) ou avec ses compagnons, Francis Burke notamment. Sa déloyauté envers sa famille est manifeste, puisqu'il soutire d'importantes sommes d'argent à son frère sans que la crainte de la ruine - et donc du déshonneur familial - ne le touche. Sa dimension diabolique tient aussi à sa capacité à résister à la mort - Henry croit l'avoir tué lors du duel, ayant enfoncé sa lame jusqu'à la garde -, à tel point que, même lorsqu'il a été enterré une semaine grâce aux soins mystiques de Secundra, il est encore tout à fait crédible, pour les personnages comme pour le lecteur, qu'il soit encore en vie. Ainsi ne laisse-t-il aucun répit - il poursuit Henry jusqu'aux Amériques - et ne respecte aucune innocence (il se fait le tendre ami de sa nièce, la fille d'Henry, qui le préfère bientôt à son père) ni aucune convenance. Ambivalent, le personnage de James est à la fois maudit et chéri, incarnant la fascination romantique pour le Mal, une sorte de double personnification de l'Amour et de la Mort. Il faut tout de même rendre une certaine justice à James Durie. En effet, son personnage est vu à travers les yeux d'un personnage absolument subjectif, Mackellar. Domestique attaché à Henry Durisdeer, auquel il est fidèle jusqu'après avoir été démis de son service, Mackellar est le narrateur du Maître de Ballantrae, par lequel est transmise la mémoire de cette famille. Résolument du côté de Henry, Mackellar, s'il se présente comme le simple transmetteur des faits desquels il a été le témoin, donne cependant à ceux-ci une portée morale, marquée par le Bien ou le Mal. Cet observateur moral sait aussi outrepasser sa fonction ; plusieurs fois, il se met en scène, faisant la morale ou soutenant lord Henry, le poussant à agir selon une règle morale qui va de soi, selon lui. Homme de petite condition, en dépit d'un diplôme universitaire, Mackellar ne comprend pas la fougueuse aristocratie de James Durie, auquel il sait s'opposer avec véhémence. Faible, il ne peut résister véritablement à James Durie, qui semble même le conquérir lorsque les deux hommes demeurent seuls au château, après le départ de Henry pour les Amériques. La position de Mackellar fausse le regard du lecteur sur James Durie, auxquels des qualificatifs démoniaques sont parfois accolés. Voix, et parfois bras, de son maître, Mackellar représente sans doute la position du lecteur, horrifié et charmé à la fois par le maître de Ballantrae, cet homme qui défie jusqu'à la mort et sait aussi quémander comme un miséreux, cet homme qui, par le plus tragique des destins, n'aura su ni s'élever au-dessus ni se détacher de son frère, lord Henry, auquel, pour l'éternité, il sera associé.

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Metalit

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Roman d’aventures prenant place au 18e siècle et dans lequel James Durie, le Maître de Ballantrae, anti héros détestable, mène une vie infernale à son frère Henry. Stevenson décrit très bien la psychologie des 2 frères, vus par leur fidèle comptable et serviteur Mackellar. J’ai trouvé de fortes ressemblances avec Dr Jekyll et MR Hyde.

Simplementfab

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

C’est toujours avec une certaine griserie que j’entame un roman de Stevenson. ‘’Le maitre de Ballantrae’’ est l’un de ses romans les plus connus et nous fait suivre sur plusieurs années la haine entre deux frères, l’aîné égoïste, imbu de lui-même et malfaisant mais charismatique, et le cadet, homme bien plus droit que son aîné mais trop renfermé sur lui-même pour être apprécié à sa juste valeur. Raconter les détails de l’intrigue prendrait trop de temps, mais cette haine, en particulier celle que ressent l’aîné, le fameux maitre, pour son cadet, finira dans une aventure des plus dramatiques. Alors ce n’est pas un roman d’aventures de A à Z comme dans L’île au trésor par exemple, le cadet des deux frères, que l’on suit le plus à travers le narrateur qui le côtoie quotidiennement, étant de nature très casanier. Mais il y a tout de même des voyages et des dépaysements, des duels et des rebondissements, des amours et des trahisons. Un roman divertissant.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782264084910
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    312
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Robert Louis Stevenson

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