Le Meilleur des mondes - Collector : Le livre de Aldous Huxley
Bienvenue au Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. À gauche, les couveuses où l'homme moderne, artificiellement fécondé, attend de rejoindre une société parfaite. À droite : la salle de conditionnement où chaque enfant subit les stimuli qui plus tard feront son bonheur. Tel fœtus sera Alpha – l'élite – tel autre Epsilon – caste inférieure. Miracle technologique : ici commence un monde parfait, biologiquement programmé pour la stabilité éternelle...
La visite est à peine terminée que déjà certains ricanent. Se pourrait-il qu'avant l'avènement de l'État Mondial, l'être humain ait été issu d'un père et d'une mère ? Incroyable, dégoûtant... mais vrai. Dans une réserve du Nouveau Mexique, un homme Sauvage a échappé au programme. Bientôt, il devra choisir : intégrer cette nouvelle condition humaine ou persister dans sa démence...
De (auteur) : Aldous Huxley
Préface de : Isabelle Jarry, Aldous Huxley
Traduit par : Josée Kamoun
Expérience de lecture
Avis Babelio
croquemiette
• Il y a 1 mois
Dans un état mondial strictement hiérarchisé, en l’an 632 après Ford, la reproduction s'effectue de manière artificielle et les fœtus sont préparés pour être adaptés à leur milieu social, prédéfini en amont. Nous avons les Alpha qui dominent le monde et occupent les postes à responsabilité jusqu’au Epsilon semi-débiles, qui triment aux fonctions les plus basses. Mais comme le conditionnement est efficace, grâce notamment à « l’hypnopédie » qui permet de répéter inlassablement des mantras pendant le sommeil des enfants, tout le monde est heureux dans sa classe. Et en cas de débordement, le soma, un psychotrope sans aucun effet secondaire distribué à la sortie du travail, endort les esprits. Chacun est à sa place dans la société, à la tâche qu’il doit effectuer. Le but est de consommer, d’acheter des objets et de ne surtout pas réparer ou repriser. Les loisirs et le sport sont fortement recommandés, la solitude n’a pas sa place. La sexualité est ouverte, chacun appartenant à tout le monde. Les femmes contrôlent leur fertilité grâce à des « exercices malthusiens ». La notion de famille, de procréation naturelle et de parentalité représentent des tabous ultimes, le seul mot de "mère" est abominable. Alors, quand John, «le sauvage», né de manière naturelle dans une réserve loin de la civilisation se retrouve confronté à ce monde, les certitudes sont ébranlées des deux côtés. Avec ce roman d’anticipation dystopique, Aldous Huxley, dès 1932, questionnait les notions du contrôle des consciences, de liberté et du bonheur, nous en offrant une forme affadie, factice et abrutissante, un monde dans lequel le divertissement est roi et l’art inexistant, au nom de la stabilité et du rendement. Après de multiples tentatives de lecture, j’ai finalement accédé à ce texte dans sa version audio. La lecture de Christophe Brault est vraiment singulière. Les voix sont presque poussées jusqu’au ridicule, créant un effet grand guignol et comique. Ça ne m’a pas dérangée. Si le début m’a fasciné et passionnée, j’ai moins accroché au voyage dans la réserve puis au retour du sauvage. Ceci dit, le texte reste actuel. Je pense que sa retraduction en 2023 était nécessaire pour redonner vie au texte à notre époque. Rien ne vieillit plus que le futur vu du passé. Josée Kamoun, la traductrice, nous explique sa démarche dans la postface. C’est très intéressant ! Attention ! Spoiler en préface. C’est un peu dommage même si c’est un classique que tout le monde est supposé avoir lu. Je suis contente d’avoir enfin découvert ce classique de Science-Fiction. Je pense que j’en garderai trace longtemps.
Emi46
• Il y a 1 mois
Un grand classique que j'ai enfin lu, moi qui est tant aimé 1984. Même esprit d'ailleurs, et finalement tout aussi glaçant. Ici aussi, on contrôle les masses "pour leur bien". On les conditionne dès leur conception en éprouvette, et on fait en sorte qu'ils n'aient aucun choix possible. Pas de choix, pas de malheur selon le concepteur de cette société. Être heureux de son sort, quoiqu'il arrive. Mais il y a toujours une faille dans un système conçu intégralement par l'homme.
H-mb
• Il y a 1 mois
Avec le HLBClub de Ben MacEvoy, je fais une relecture comparée du Meilleur des mondes de Huxley (1932) et 1984 de Orwell (1949). J'ai lu le premier il y a près de cinquante ans et n'en gardait qu'un vague souvenir de bébés éprouvettes, de castes sociales rigides et de bonheur en gélules. De fait, c'est un roman d'idées, aux personnages esquissés sans approfondissement psychologique. Huxley s'est inspiré du fordisme pour imaginer sa société, modèle de stabilité car tous les désirs sont satisfaits presque avant d'avoir été exprimés. Le conditionnement y est omniprésent sous la forme de l'hypno-pédagogie. Il pose que la morale n'est pas chose rationnelle et elle peut donc être remplacée par des slogans mille fois répétés, à l'efficacité redoutable. Cette société a fait disparaître tout ce qui pouvait être source de conflit ou de malheur : dieux, famille, amour, etc. Les êtres y sont coupés de la pensée et de la nature, coupés de ce qui fait notre humanité en fait. D'où la nécessité de supprimer l'histoire (un "non-sens") et l'art qui rendaient compte de ces malheurs et de contrôler étroitement la science qui met en danger la stabilité sociale par ses continuelles innovations. En sus, il y a l'utilisation du "soma", drogue qui permet de vivre (de supporter de vivre) dans la réalité sans les effets secondaires de l'alcool, des autres drogues, des anxiolytiques, etc. En définitive, il pose la question de savoir si nous pouvons avoir le livre arbitre ET le bonheur. On ne peut que constater que, dans nos sociétés occidentales, les drogues, légales ou non, le sexe et les divertissements sont partout. Manquent le conditionnement de départ et le système de castes génétiques pour supporter de vivre dans les milieux défavorisés. Ce qui explique que nos sociétés ne soient pas stables. Presque cent ans après sa parution, ce roman questionne toujours le lecteur.
r7vincent
• Il y a 2 mois
Dans Le Meilleur des mondes, Huxley tisse une utopie glacée où le bonheur est administré comme un médicament, la souffrance éradiquée comme une maladie, et la liberté dissoute dans la tiédeur du confort. Ordre, prévisibilité, plaisir sans douleur. Mais à quel prix ? Son roman, bien qu'écrit il y a près de cent ans, résonne étrangement dans notre monde: surabondance de distractions, culte de la performance, peur du vide intérieur. À force de vouloir éviter la douleur et l'ennui, ne sommes-nous pas en train de renoncer à ce qui fait de nous des êtres pleinement humains ? Huxley nous tend un miroir aux reflets troubles : et si la vraie dystopie n’était pas la violence, mais l’oubli du sens ? Un monde sans tragédie, mais sans élévation. Sans larmes, mais sans folie.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
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- EAN
- 9782266346849
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 352
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- Dimensions
- 178 x 112 mm
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9,00 € Poche 352 pages