Le meilleur des mondes : Le livre de Aldous Huxley
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE
Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains " sauvages " dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas ", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...
De (auteur) : Aldous Huxley
Traduit par : Jules Castier
Expérience de lecture
Avis Babelio
Lune
• Il y a 3 jours
Je ne sais comment fut reçu Le Meilleur des mondes à sa parution en 1932, mais relire aujourd’hui ce classique de la littérature dystopique, alors que le temps a fait son œuvre, ne peut amener qu’à reconnaître que Aldous Huxley avait une pensée prémonitoire presque divinatoire. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la nouvelle préface qu’il rédigea en 1946, préface dans laquelle il s’explique sur le fait de ne pas modifier son texte original qui faisait l’impasse sur les bouleversements apportés par le surgissement du nucléaire et en particulier du choc civilisationnel provoqué par le largage de la première bombe atomique sur Hiroshima. Pour lui, bien que fondamental pour l’avenir de l’Humanité, « le thème du Meilleur des mondes n’est pas le progrès de la science en tant que tel ». Son ouvrage s’intéresse spécifiquement à « l’application aux êtres humains des recherches futures en biologie, en physiologie et en psychologie. » Il ajoute : « C’est uniquement au moyen des sciences de la vie que la qualité de la vie pourra être modifiée radicalement. » Plus loin : « La révolution véritablement révolutionnaire se réalisera , non pas dans le monde extérieur, mais dans l’âme et la chair des êtres humains. » Et donc, le but de ceux qui gouvernent le Meilleur des mondes n’est pas l’anarchie, mais la stabilité sociale. » « Un bâtiment gris et trapu de trente-quatre étages seulement. Au-dessus de l’entrée principale, les mots : CENTRE D’INCUBATION ET DE CONDITIONNEMENT DE LONDRES-CENTRAL, et, dans un écusson, la devise de l’État mondial : Communauté, Identité, Stabilité. » Ainsi débute le roman. Tout est dit et ce qui suit n’en est que le développement. Les différents protagonistes ne sont là que pour apporter des éclairages différents du « même » ou la contradiction nécessaire afin de créer une dialectique destinée à nourrir l’imagination du lecteur. Dans sa nouvelle préface, à la lumière de l’Histoire toute brûlante, Huxley va plus loin que dans le Meilleur des mondes. Je cite : « Un État totalitaire vraiment « efficient » serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les États totalitaires d’aujourd’hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux, et au maîtres d’école. » Cela vous évoque-t-il quelque chose ou plutôt des choses, ici ou ailleurs ? Quand je vous disais qu’Huxley avait une pensée divinatoire. Billet de Cantus
jeremyabn
• Il y a 5 jours
Si 1984 est le manuel de la tyrannie par la douleur, Le Meilleur des Mondes est celui de la tyrannie par le plaisir. Et c'est peut-être encore plus terrifiant. Huxley a compris avant tout le monde que la forme la plus parfaite de la servitude est celle où les esclaves aiment leurs chaînes. Ce livre est une critique prophétique de notre société de consommation, de performance et de divertissement. Le "soma" n'est pas une simple drogue, c'est une métaphore de tout ce qui nous anesthésie : la consommation de masse, les réseaux sociaux, le développement personnel... tout ce qui nous empêche de ressentir la colère et le désir de révolte. C'est une lecture qui m'a glacé le sang par sa pertinence. Elle montre que le totalitarisme le plus efficace n'est pas celui qui interdit, mais celui qui sature, qui nous donne tout ce que nous croyons désirer pour nous voler l'essentiel : notre droit à la tristesse, à la complexité, et donc, à la liberté. Un chef-d'œuvre absolu.
patrick75
• Il y a 2 semaines
L'auteur nous prédit un avenir où le libre arbitre a disparu au profit d'une prédisposition génétique à accepter une société "parfaite", selon les lois éditées par l'entité FORD; Tout désagrément est atténué par l'absorption d'une drogue dont la population est dépendante. L'intérêt de cette histoire réside dans la mise en garde d'un monde futuriste aseptisé. PS: dans le monde d'Aldous Huxley je serai certainement prédisposé à être un "Epsilon- moins", au mieux... Pas de quoi "frimer".
Lakers
• Il y a 2 semaines
Ce livre est dans la même tranche dystopique que les livres sortis à cette même époque. On peut notamment faire le rapprochement avec 1984. J'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteur a mis en lumière des concepts très intéressants vers la construction d'une société misée sur le bonheur tel que le soma. C'est extrêmement réfléchi et très intelligent. On voit qu'il a pensé à tout. Je dois avouer que j'ai eu parfois du mal par la complexité du vocabulaire mais aussi par les nombreux personnages qui se ressemblent tous. Il faut quand même s'accrocher car ce livre vaut le détour.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
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- EAN
- 9782266283038
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 320
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- Dimensions
- 179 x 109 mm
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6,00 € Poche 320 pages