Le Meilleur des mondes - Collector : Le livre de Aldous Huxley

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Un chef-d'œuvre de la littérature d'anticipation qui revient dans une édition collector avec une nouvelle traduction.

Bienvenue au Centre d'Incubation et de Conditionnement de Londres-Central. À gauche, les couveuses où l'homme moderne, artificiellement fécondé, attend de rejoindre une société parfaite. À droite : la salle de conditionnement où chaque enfant subit les stimuli qui plus tard feront son bonheur. Tel fœtus sera Alpha – l'élite – tel autre Epsilon – caste inférieure. Miracle technologique : ici commence un monde parfait, biologiquement programmé pour la stabilité éternelle...
La visite est à peine terminée que déjà certains ricanent. Se pourrait-il qu'avant l'avènement de l'État Mondial, l'être humain ait été issu d'un père et d'une mère ? Incroyable, dégoûtant... mais vrai. Dans une réserve du Nouveau Mexique, un homme Sauvage a échappé au programme. Bientôt, il devra choisir : intégrer cette nouvelle condition humaine ou persister dans sa démence...

De (auteur) : Aldous Huxley
Préface de : Isabelle Jarry, Aldous Huxley
Traduit par : Josée Kamoun

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Expérience de lecture

Avis Babelio

aurreagueant

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Un livre précurseur, puisqu'il a été publié en 1932 et qu'il résonne avec des concepts que Bourdieu produira ensuite. Nous pouvons citer le conditionnement des goûts "les prolétaires aiment ce à quoi ils sont condamnés", dans la Distinction (1979). On remarque les effets durables du conditionnement, qui commence in vitro, et qui continue durant l'enfance. Plus tard les individus ont des dispositions qui se réfèrent à leurs castes : les Alphas sont l'élite, tandis que les Bêtas et les Epsilons ont des goûts conformes à ce à quoi ils sont contraints. On leur inculque des phrases toutes faites qui produiront sur eux un ethos, une façon de penser, propre à leur classe. Seule cette vision du monde est légitime selon eux. Le fait que Linda, exprime un dégoût pour les "Sauvages" puisqu'elle a été socialisée dans le monde "Civilisé" montre encore une fois les effets durables des dispositions, des goûts, qu'elle a acquis durant son enfance. Bernard, est un personnage complexe qui "pense donc est" individuellement et consciemment dans une société où tout est collectif, alors qu'il a été conditionné comme tout le monde. A une exception près, le vin dans son pseudo sang, qui l'a discriminé des "vrais Alphas", et qui lui a fait prendre conscience de la réalité sociale. Il pense les "Sauvages" comme une expérience, des bêtes de cirque à montrer pour gagner en légitimité. Tout comme les anthropologues classiques, à l'époque de la publication de ce livre, ces populations ne sont pas respectées, il y a un rapport de domination et de la violence symbolique. Sociologiquement parlant, vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce livre brillant. Néanmoins je trouve l'écriture peu fluide, à noter qu'elle l'est sûrement plus dans sa langue originale, notamment avec toutes les références de Shakespeare. L'écriture m'a fait penser à fahrenheit 451 de Ray Bradbury, qui est ma foi similaire, les livres sont bannis et le savoir est contrôlé par l'état.

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JoanaMelodie

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Découvert au lycée il y a une quinzaine d'années grâce à une professeure de français passionnée, ce roman m’a immédiatement happée. L’univers qu’il dépeint est glaçant : une société parfaitement organisée où l’humain est fabriqué, classé, conditionné à aimer sa place. Les naissances sont artificielles, la douleur proscrite. Le bonheur est obligatoire, assuré par le Soma, une drogue douce et omniprésente. Tout y fonctionne, en apparence. Mais les personnages commencent à dérailler, comme une poussière dans une machine trop bien huilée — et c’est là que le roman devient saisissant. Entre humour britannique discret et ironie grinçante, Huxley déploie une critique féroce du conformisme, de la technocratie et de la dictature du bien-être. Les castes (Alpha, Bêta, Epsilon…) sont caricaturales mais terriblement efficaces pour poser ses thèses. Le monde est lisse, presque proprement absurde, et c’est justement cette absurdité qui fait mouche. Une dystopie brève, intelligente, à l’esthétique froide mais vibrante, qui laisse un goût étrange… entre lucidité et malaise.

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viou1108_aka_voyagesaufildespages

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Aaah, le « meilleur des mondes », celui où tout le monde est heureux, celui où le bonheur n'est même pas un choix personnel, une obligation imposée par un régime autoritaire, ou même un état d'esprit, c'est un état de fait, inoculé dans l'ADN des humains dès leur conception. Une conception non naturelle, évidemment, car pourquoi aller s'encombrer de complications inutiles telles que père et mère et leur dérivé : la famille et ses problèmes ? Non, voyons, c'est tellement plus simple de fabriquer les êtres humains en bouteilles, à la chaîne, en assignant d'emblée chacun à une caste. Des Alphas (supérieurs) aux Epsilons (intouchables), chacun est programmé pour des fonctions et une place dans la société bien définies et inamovibles. le système est idéal, puisque grâce à cette sorte de lobotomie prénatale, chacun est conçu pour être heureux de son sort, sans défauts de fabrication tels que déprime, ennui, rébellion, individualisme, solitude, liberté, passion, peur. « Le monde est stable, à présent. Les gens sont heureux ; ils obtiennent ce qu'ils veulent, et ils ne veulent jamais ce qu'ils ne peuvent obtenir. Ils sont à l'aise ; ils sont en sécurité ; ils ne sont jamais malades ; ils n'ont pas peur de la mort ; ils sont dans une sereine ignorance de la passion et de la vieillesse ; ils ne sont encombrés de nuls pères ni mères ; ils n'ont pas d'épouses, pas d'enfants, pas d'amants, au sujet desquels ils pourraient éprouver des émotions violentes ; ils sont conditionnés de telle sorte que, pratiquement, ils ne peuvent s'empêcher de se conduire comme ils le doivent. Et si par hasard quelque chose allait de travers, il y a le soma – que vous flanquez froidement par la fenêtre au nom de la liberté, monsieur Le Sauvage. La Liberté ! - Il se mit à rire. - Vous vous attendez à ce que les Deltas sachent ce que c'est que la liberté ! » Bref un monde parfaitement ennuyeux et stupide où il ne se passerait rien qui soit digne d'intérêt pour les lecteurs non formatés et libres-penseurs que nous sommes, sauf qu'évidemment la perfection n'est pas de ce meilleur des mondes non plus, et que quelques esprits déviants risquent de déstabiliser ce bel échafaudage. Il y a d'abord Le Sauvage, parqué avec ses semblables dans une réserve, aux confins du « monde civilisé » décrit plus haut, et qui est porteur de graves tares : une pensée propre, une conscience, une capacité de réflexion, une identité et des états d'âme (un cerveau normal en somme). Imaginez le choc culturel lorsqu'il en vient à intégrer le monde alpha-bêtisant... Mais le plus grand danger vient peut-être de l'intérieur : un Alpha né avec un défaut de fabrication qui l'a doté d'un embryon d'esprit critique, un Administrateur qui a connu le monde d'avant,... Presque cent ans après sa parution, « le meilleur des mondes » frappe par son caractère visionnaire, qui n'est plus si dystopique que ça. Aujourd'hui les rayons des librairies dégoulinent de bouquins qui nous enjoignent à trouver le bonheur, et si vous n'avez pas le temps ou l'envie de vous « développer personnellement », vous pouvez toujours vous réfugier dans l'alcool, la drogue, les pilules roses et/ou la société d'hyper-consommation. Dans ce grand classique de l'anticipation, le ton est à l'humour british et à l'ironie, mais le constat est toujours aussi interpellant, voire glaçant, et intemporel : la liberté ne semble pas compatible avec le bonheur, la sécurité, le confort.

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chabouquins

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Un monde sans douleur… ou sans âme ? Utopie ou dystopie ? Un Meilleur des mondes, publié en 1932 par Aldous Huxley, imagine une société futuriste où la paix, le confort et le bonheur collectif sont érigés en dogmes absolus, au détriment de la liberté, de l’individualité et de la vérité. Si l’œuvre est aujourd’hui célébrée pour sa portée philosophique et sa vision prophétique, sa lecture présente pourtant quelques lenteurs qui peuvent freiner l’immersion. Les deux premiers tiers du roman peinent à captiver pleinement. La construction minutieuse de ce monde aseptisé, où les individus sont produits par clonage et conditionnés pour aimer leur place dans la hiérarchie sociale, prend du temps et peut paraître aride. La complexité des descriptions et l’absence d’une tension narrative forte dans cette première partie peuvent nuire à la compréhension, surtout pour un lecteur non averti. C’est véritablement dans le dernier tiers que le roman prend son envol, avec l’arrivée du personnage du Sauvage, John. Né en dehors de cette civilisation artificielle, il en devient le miroir critique. Sa confrontation avec l’univers aseptisé du Meilleur des Mondes est le cœur palpitant du récit. John découvre avec effroi une société qui a sacrifié la liberté de pensée, le libre arbitre, la dignité humaine et même le sens de la vie au profit d’une stabilité obtenue par la manipulation de masse, l’effet de groupe, et la négation de toute souffrance. À travers lui, le roman interroge des thèmes profonds : la liberté de pensée, le libre arbitre, la dignité humaine, et jusqu’au sens de la vie. John refuse de "jouer le jeu" d’une société où tout est conditionné, réglé, manipulé. Il résiste à l’effet de groupe, à la tyrannie des convenances et à la résignation collective imposée par le bonheur artificiel. Car Huxley, dans ce roman, met en lumière une vision troublante : celle d’un bonheur imposé au prix de la liberté. Cette quête du bien-être absolu — sans souffrance, sans doute, sans conflit — devient une dictature douce, mais implacable. Le malheur, la douleur et même la mort y sont bannis, mais aussi la beauté, la réflexion personnelle et l’authenticité des émotions. À travers la trajectoire tragique de John, c’est toute la complexité du bonheur qui est questionnée : peut-on réellement être heureux sans avoir connu le malheur ? La force du roman réside aussi dans sa portée visionnaire. En lisant Huxley à l’ère du clonage, des manipulations génétiques et de l’intelligence artificielle, l’effroi est d’autant plus saisissant. Ce monde où l’être humain est fabriqué, standardisé et programmé fait écho à nos propres débats contemporains sur la bioéthique, la liberté individuelle et le rôle de la technologie dans nos vies. Jusqu’où peut-on aller au nom du progrès ? À quel prix se construit une société « parfaite » ?

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
  • EAN
    9782266346849
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    352
  • Dimensions
    178 x 112 mm

L'auteur

Aldous Huxley

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9,00 € Poche 352 pages