Le pavillon rouge : Le livre de Robert van Gulik

Sur le chemin qui le ramène de Pékin vers son district de Pou-yang, le juge Ti fait une halte sur l’île du Paradis, un lieu de plaisirs et de débauches. Mais, en raison de la fête des morts, tous les hôtels sont complets. On lui alloue donc le pavillon rouge, là même où un jeune fonctionnaire impérial vient de se donner la mort. Une simple affaire de suicide dont est très vite chargé le juge Ti, à la demande de son ami le juge Lo pressé de quitter la ville. Lune d’automne, la Reine des fleurs, celle qui a été élue plus belle courtisane de l’année, lui offre l’explication : Li Lien s’est suicidé parce qu’elle l’avait éconduit. Mais quand la jeune fille est assassinée, le juge Ti ne peut plus se contenter de cette version des faits. Ses investigations lui apprennent qu’il y a trente ans de cela, le pavillon rouge avait déjà été le lieu d’un suicide qui impliquait également une Reine des fleurs. Soupçonnant des meurtres, le juge est bien décidé à faire la lumière sur ces affaires. Une ville de plaisirs et un juge austère qui ne se laisse pas compter fleurette par celle qui a été élue plus belle femme de l’année. Car le juge Ti n’est pas homme à se laisser distraire de son enquête. A la manière de Sherlock Holmes, il démêle les noeuds de l’affaire, assemble les pièces du puzzle et résout deux crimes qui ont eu lieu à trente ans d’intervalle. Pour cela, il peut compter sur l’aide précieuse de Ma Jong, son fidèle lieutenant, fringuant militaire au grand cœur. Cette enquête du juge Ti est surtout l’occasion de découvrir la Chine en l’an 668 et plus particulièrement l’île du paradis qui a fait fortune grâce au sexe et au jeu. On y assiste à des soupers fins avec les hauts dignitaires de la ville, tout comme on se promène dans les bas-fonds où les petites mains de la prostitution vivent dans des taudis bien loin des ors des palais. Dépaysant, exotique, instructif et non dénué d’une pointe d’humour, ce polar historique est un sympathique divertissement. Rien d’extraordinaire mais plaisant à lire.

La série policière des Juge Ti  occupe une belle place sur une étagère depuis de longues années. Distrayante, exotiques. En rentrant de l'Exposition du Musée Guimet :  La Chine des Tang, j'ai eu envie de m'y replonger. Avec les images des objets et sculptures.  Le Juge Ti  débarque dans l'île des Fleurs - île dédiée aux plaisirs, restaurants, maisons de jeux, commerce d'antiquités, et surtout prostitution haut de gamme. Les hôtels étant complets on le loge dans le Pavillon Rouge où deux drames ont eu lieu. A vingt ans d'écart, deux jeunes hommes s'y sont suicidés. Désespoir d'amour après le refus de la Reine des Fleurs. Coïncidence qui aiguise la curiosité du magistrat, d'autant plus que les circonstances semblent identiques.  Et si c'était un meurtre?  Il s'ajoute à cela la mort suspecte de la Reine des Fleurs du moment.  Le Juge Ti mène l'enquête. Enquête bien embrouillée avec des rebondissements et des personnages tout à fait inattendus. Il faut être bien attentif aux noms chinois que j'ai un peu confondus au départ. Lecture fluide, facile, très agréable, sans prétention.