Le puits : Le livre de Iván Repila

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Deux frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond d'un puits, au milieu d'une forêt. Ils tentent de s'échapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. À leurs côtés, un sac de victuailles donné par leur mère, mais ils ont interdiction d'y toucher. Jour après jour, le Petit s'affaiblit. S'il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il? Le Grand survivra-t-il? Comment surtout se sont-ils retrouvés là? Le Puits est un livre indispensable sur l'amour fraternel et la vengeance, un roman "qui a mérité sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres Antoine de Saint-Exupéry " selon Zoé Valdès.

" Je vous demande une minute de silence parce que c'est un chef-d'œuvre concentré sur 110 pages. Ca c'est le genre de livre que vous ne lâchez pas, et vous avez l'estomac serré. " Clara Dupont-Monod, "Si tu écoutes, j'annule tout" , France Inter.

Traduit de l'espagnol par Margot Nguyen Béraud

De (auteur) : Iván Repila
Préface de : Zoé Valdes
Traduit par : Margot Nguyen-Béraud

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Expérience de lecture

Avis Babelio

HordeDuContrevent

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Ce puits est un utérus… Un premier roman préfacé avec autant d’enthousiasme par la grande Zoé Valdés est déjà en soi la promesse d’une œuvre puissante et singulière. Il faut dire que les livres de cette grande voix des lettres cubaines portent la marque d’une sensorialité ardente et d’une exigence littéraire rare. Aussi, quand elle qualifie Le Puits d’« indispensable grand petit livre » et le hisse au rang des Jules Verne, Alain-Fournier ou Saint-Exupéry, difficile de ne pas ouvrir le roman d’Iván Repila avec un mélange de curiosité fiévreuse et d’impatience fébrile. Selon elle, avec ce texte, l’Espagnol Repila a conquis l’éternité. Et de plongée, il est justement question, au sens le plus littéral. Car dès les premières lignes, nous voici propulsés au fond d’un puits. Un trou profond, sans fond visible, dans lequel deux frères, le Petit et le Grand, semblent avoir chuté ou s’être réfugiés — on ne sait trop. Avec eux, un sac de provisions destiné à leur mère, auquel ils refusent pourtant de toucher, malgré la faim qui, jour après jour, les ronge davantage. La mère, absente, pèse sur le récit comme une silhouette fantomatique, flottant quelque part dans les ténèbres extérieures, dans un monde hostile de forêts, de prédateurs et de silence. Une mère-ombre, inaccessible, peut-être perdue, peut-être morte. « Le puits fait environ sept mètres de profondeur et ses parois irrégulières forment une muraille de terre humide et de racines, son embouchure est étroite et sa base plus large, comme une pyramide vide et émoussée ». Là, dans cette prison verticale, la survie devient une lutte d’animaux. Le Grand protège le Petit, le nourrit tant bien que mal — racines, vers, insectes —, le berce d’histoires. Lui s’oblige à faire de l’exercice physique. Mais chaque tentative d’évasion est un échec. Et plus les jours passent, plus l’endroit se transforme : de puits, il devient tombeau, mais aussi peut-être matrice. Le roman joue sans cesse avec cette ambiguïté : enfermement mortel ou espace de gestation ? Car quelque chose mûrit, en eux. Quelque chose se transforme. Leur résistance les sculpte. Ils deviennent autres. « Des gueules surgissent, reniflant la sueur et la peau sale. Les frères comprennent qu’ils empestent, que leurs excréments et leurs propres corps les ont trahis. Les gueules dévoilent des rangés de dents irrégulières et des langues baveuses ; et au-dessus des langues, image même de la bestialité, des yeux fendus où s’amassent tous les éclats de la nuit ». La lecture m’a profondément touchée. Par cette fraternité intense et pudique entre les deux frères. Par cette lente et poignante révélation du sens du récit. Par cette ambiance à la fois hypnotique, dépouillée et symbolique. On sort difficilement de cette expérience tant le texte est immersif : peu à peu, nous sommes piégés avec eux, dans ce noir, dans cette attente. On suffoque presque. La mort rôde, frôle, flatte, guette. Mais dans cette obscurité sourde, le texte propose aussi une réflexion puissante : sur la douleur, la perte, la résistance, la folie. J’ai parfois pensé à Beckett, dans cette tension entre absurdité et obstination. Le puits devient alors un lieu d’initiation : à la violence du monde, à l’injustice, à l’absurde — mais aussi à la puissance du lien, de l’endurance, de la volonté nue. Le puits est un roman cruel bref mais vertigineux. Une allégorie de la survie et de la transformation. Une lecture marquante, qui laisse une empreinte longue après avoir refermé le livre.

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Lishbks

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Un huis-clos à ciel ouvert. Un ciel inatteignable où la lune et le soleil se font place inlassablement. Un sol. Des parois de terre. Des racines et des vers comme seuls compagnons, que l'ont dévore pour rester en vie. Rester en vie. C'est là toute l'urgence. Il y a Le Grand et Le Petit. L'un, le corps et l'esprit tout voués aux impératifs de leur condition. Sa vie n'a de valeur que dans la survie de son frère qu'il pare d'une mission divine. L'autre, perdant ses forces jour après jour, qui tandis qu'elles s'échappent de lui, repoussent les murs argileux. Son esprit divague, vagabonde, propose d'autres réalités, perd pied, s'envole, retombe. Libérateur tout autant que menaçant. Il y a le pragmatisme et l'imaginaire. L'insoumission et la résilience. Pas d'entre-deux, mais liés indéfectiblement. Où est la mère dont ils conservent le sac de provisions laissé intact et pourquoi ? Quelle est cette ombre qui de nuit les observe ? Qu'est-ce qui émerge du néant, de l'enfermement et de la privation ? De ce livre court et empreint de symbolique vous ne ressortirez pas indemne. Il est petit, il est grand. Sûrement grand parce que petit. Que verrez-vous dans votre puits et qu'en ferrez-vous ? La littérature a donc ce pouvoir de nous offrir un rendez-vous unique avec la matrice de nos légendes personnelles.

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Elodilie

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Le puits de Iván Repila est un huis-clos étouffant et dérangeant. C'est l'histoire de deux frères, le Grand et le Petit, piégés au fond d'un puits. L'auteur raconte comment l'enfermement, la faim et la soif peuvent conduire l'homme aux confins de la folie. Conte, fable, allégorie, métaphore ? Il est bien difficile de caractériser ce court texte, certes très bien écrit, mais dont le message m'a en grande partie échappé.

Julitlesmots

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

J’ai découvert ce livre dans sa version audio, et même si je ne suis pas férue de ce format, je reconnais que c’est un format que j’apprécie de plus en plus, car il se prête bien à certaines tâches. Pour les passionnés de lectures, cela permet de ne jamais vraiment décrocher d’un livre et de toujours avoir à portée de mains une intrigue qui nous donne envie d’y plonger. Car l’immersion n’est, à mon sens, totale que si on fait certaines tâches répétitives, qui ne demandent pas trop de réflexion ou de concentration. Pour autant, le narrateur doit me ferrer et me donner envie d’y revenir. Si la version papier a eu du succès, Le puits d’Ivan Repila dans sa version audio en aura tout autant, et peut-être même plus, pour peu que les lecteurs s’y laissent glisser. Les narrateurs Alexis Victor, Pauline Ziadé et Samuel Charle, comédiens de formation, font ressortir toute la force de ce texte qui ne peut pas nous laisser indifférents ! Écouter ce récit en version audio est une expérience immersive qui amplifie la force brute de cette fable sombre. Deux frères, le Grand et le Petit, piégés dans un puits, luttent pour survivre. Cette situation devient le point de départ d’une réflexion d’une profondeur saisissante sur l’endurance, l’espoir, et les forces obscures qui nous animent et nous maintiennent en vie. Les voix des narrateurs ajoutent une dimension supplémentaire au texte. Le ton et la gestion des silences renforcent l’atmosphère oppressante du récit. Les moments de désespoir sont accentués par les nuances vocales, ce qui m’a parfois pris aux tripes ! C’est à la fois élégant et d’une brutalité crasse, presque hypnotique. Chaque mot semble pesé avec soin, chaque phrase résonne d’une intensité émotionnelle rare. L’auteur parvient à distiller un sentiment constant de tension et de désespoir, tout en laissant filtrer des éclats de lumière et d’humanité. Cette dualité donne une texture unique, où la brutalité côtoie une certaine forme de poésie. Le cadre unique du puits crée un sentiment d’étouffement, mais duquel peut jaillir la vie, la lumière. Iván Repila parvient à maintenir l’attention grâce à l’évolution psychologique des personnages qui évite la monotonie. Un livre court, une allégorie sur la lutte, mais de quelle lutte parle-t-on ? L’allégorie transcende chaque mot, et chaque lecteur y puisera la philosophie qu’il veut. Il y a autant d’interprétations que de lecteurs, et c’est bien là toute la force de l’auteur. On y trouve la beauté des mots, la lutte, la résilience et la renaissance avec une pointe de lumière au bout du tunnel. Le Puits est une œuvre d’une rare intensité, et l’écouter ajoute une dimension émotionnelle unique. J’ai été captivé par ce texte sombre à la poésie brute, et par l’humanité saisissante des deux frères. Toutefois, sa densité et son ambiance sombre nécessitent une écoute attentive.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Étranger
  • EAN
    9782264065759
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    128
  • Dimensions
    178 x 109 mm

L'auteur

Iván Repila

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6,70 € Poche 128 pages