Le seul coupable : Le livre de Jacques Saussey

Un incendie se déclare dans la maison de Paul Kessler, un commandant de police à la retraite. L'incendiaire se révèle être la mère de Margaux Dumas, retrouvée assassinée dix ans plus tôt. Arrêté par Kessler, son ex-petit ami avait alors reconnu l'avoir tuée. Mais voilà qu'arrivé au terme de sa peine de prison, il est lui-même assassiné. Face à la colère de la mère de Margaux qui a la certitude que l'ex-commandant a arrêté la mauvaise personne, le doute s'insinue en Kessler au point de vouloir reprendre son enquête à zéro. J'ai retrouvé avec délectation la plume fluide et immersive de Jacques Saussey dans cette nouvelle enquête au suspense parfaitement maîtrisé jusqu'au bout. L'auteur a vraiment l'art et la manière de dérouler son intrigue avec une progression savamment dosée : des hommes et des femmes, pas tous sympathiques, s'entrecroisent au coeur de nombreux rebondissements qui, tout en mettant au jour de nouveaux éléments, ne désignent pas pour autant un suspect précis. La lecture n'en est que plus addictive. Par ailleurs, l'ex-commandant Kessler, bien abîmé par la vie, est particulièrement attachant dans sa remise en question et sa volonté de rattraper ses erreurs de jugement alors que la nouvelle commandante (détestable) refuse de l'impliquer dans la ré-ouverture du dossier. Comment a-t-il pu commettre une erreur judiciaire alors que le suspect a avoué les faits ? Peut-être parce que, de ce fait, il n'a pas cherché à mieux définir le profil de la victime. Pas joli-joli d'ailleurs. Les cadavres ne vont pas manquer, le plus difficile sera de les relier, ceux du passé à ceux du présent. Les pièces vont pourtant s'emboiter petit à petit pour former une vérité inattendue dans un final intense. Une très belle réussite !

Paul Kessler, flic à la retraite, doit déterrer du passé un dossier qu'il a traité. Et s' il avait enfermé le mauvais coupable? J'avais pas mal d'appréhension pour ce livre, le précédent (Aigle noir) m'avait pas mal refroidie quant aux longueurs malgré une excellente histoire... Alors quand j'ai lu... Des longueurs ! J'ai un peu beaucoup râlé !! L'histoire a mis du temps à démarrer, beaucoup de temps! J'avais pas beaucoup d'éloges à écrire à ce moment-là... Et puis il y a eu l'étincelle. L'élément qui a déclenché l'avalanche. Et ça m'a accroché. Malgré quelques passages que j'ai encore trouvé long, l'intrigue mise en place était excellente ! L'histoire a bougé, le stress est arrivé, l'envie d'en savoir plus s'est collée à moi. Les déductions ont commencé... Et puis je me suis faite avoir en beauté ! Ce dénouement a été une explosion atomique! J'ai A.DO.RE cette fin ! Ce choix! Ce rebondissement !!! Il m'a fait oublier les longueurs du début, il m'a laissé sans voix. Alors ok, je peux le dire, ce livre est excellent !

Jacques SAUSSEY est un auteur que je suis depuis ses débuts et que j'apprécie beaucoup, surtout la série avec le duo Daniel MAGNE - Lisa HESLIN. Ce roman marque le retour du commandant Paul KESSLER parti à la retraite prématurément. Autant j'avais aimé "L'aigle noir", autant ce "seul coupable" me laisse une impression mitigée. Plusieurs raisons à cela : - une intrigue très très tordue, trop compliquée car je m'y suis perdu, la faute aussi à ... - de trop nombreux personnages pour que le récit soit fluide, j'ai dû parfois revenir en arrière alors que j'ai lu le livre en 3 jours seulement, alors j'imagine ce qu'ont pu ressentir les lecteurs qui ont mis plus de temps ( à moins que ce soit ma mémoire qui flanche ) - des situations très souvent improbables, voire irréelles. Au crédit de ce polar : il se lit de façon addictive, car comme toujours, l'auteur réussit à nous accrocher pour ensuite ne plus nous lâcher avec de nombreux rebondissements. Bref, un bon polar captivant, mais une petite déception en comparaison des précédents.

Le seul coupable de Jacques Saussey Chronique de Bruno Delaroque Le dernier Jacques Saussey est arrivé et on retrouve Paul Kessler, cet écorché de la vie dont on a fait la connaissance dans « L'aigle Noir » (Fleuve Éditions, 2022). Il semblerait que l'ami Jacques ait décidé d'écrire une nouvelle série ! Disons qu'à partir de deux opus, on peut légitimement se poser la question, non ? On dirait bien que la scoumoune continue pour Paul. Depuis le bar de Gaëtan où il prend son jus de tomate habituel, un épais panache de fumée apparaît près de sa maison. En très peu de temps, souvenirs et lieu de vie familial partent en volutes noires, carbonisés par la puissance de l'incendie. A ce stade-là du roman, on ne sait pas ce que l'auteur va nous réserver et on est triste pour un Paul Kessler frappé une fois de plus par le malheur ! Cet incendie qui s'avère être criminel va obliger Paul à replonger dans son passé d'ancien flic. Chapitres courts, rebondissements, Jacques Saussey attrape son lecteur et ne le lâche plus. Addictif ! Avec beaucoup d'humanité et de sensibilité, le romancier nous emmène sur les chemins d'une vérité biaisée. On tourne les pages et au fur et à mesure, de nouveaux faits apparaissent, des certitudes se brisent et on ressent un plaisir jubilatoire à l'idée de ce qui pourrait se passer. On ne sait rien encore, mais on sait que ce titre va nous tenir en haleine. Depuis qu'il est arrivé chez Fleuve, je trouve que le style et l'écriture de Jacques Saussey ont prodigieusement évolués. C'est fluide et ça se lit tout seul. Je lui trouve de plus en plus de points communs avec celui qu'on appelle « le Boss », Franck Thilliez himself. Je vous assure qu'à la moitié du scénario, même si on en sait un peu plus, on ne sait pas grand-chose. Jacques Saussey déroule son intrigue, pose des questions et nous entraîne vers une issue bien floue. Paul Kessler retrouve ses réflexes d'ancien flic et n'a qu'un seul objectif, celui de faire éclater la vérité, qu'il pensait avoir établie à l'époque. Analyses de personnalités et traits de caractère pas forcément étudiés au départ, la boue et les travers de certains commencent à remonter à la surface. Mais est-ce que cela n'est pas un leurre de plus ? Avec plusieurs intrigues qui se croisent, les investigations sont compliquées et trouver le fil sur lequel il faut tirer pour avancer est très aléatoire. Jacques Saussey est doué pour enfumer le lecteur qui tente d'apercevoir entre les lignes un semblant de piste. Nos enquêteurs sont hélas dans la même configuration. Il faut attendre pratiquement la dernière page pour que l'on sache. Ce seul coupable est vraiment une réussite, un imbroglio composé par Jacques Saussey avec ses fausses pistes, ses twists, ses personnages attachants et un rythme qui ne faiblit aucunement tout au long de ce scénario. « Le seul coupable » est un grand cru, dont le héros Kessler porte le nom d'un grand cru alsacien. Il fallait que je mentionne ce détail qui ne peut échapper au caviste que je suis. Franchement ce « Seul coupable » est une de mes meilleures lectures de cette année. BRAVO C'est un coup de cœur pour le Whoozone.com !