L'enfant qui sema la mort : Le livre de Auguste Corteau

Ici il est question de fillipos sextos , tenancier de bar et auteur. Suite à une tuerie dans un lycée en Grèce l'auteur décide de mener l'enquête sur un jeune homme de 17 ans , Antonis qui a abattu un professeur et plusieurs de ses camarades. Pourquoi un tel massacre? Quelle en a été la raison ? Comment en viens t-on a faire ce geste? Malgré un début difficile pour moi que j'ai trouvée un peu long j'ai été happé par ma lecture à partir de la moitié du roman. Coupables? Bourreaux? Victimes? J'ai adoré le final que je n'ai vraiment pas vu venir !

Dans le petit village grec isolé de Chryssodendri, une tragédie inimaginable se déroule : Antonis, un adolescent, tue son professeur et onze camarades avant de s’immoler par le feu. Ce drame, qui aurait pu survenir n’importe où, trouve ici une résonance particulière, plongeant une communauté fermée dans le chaos et l’incompréhension. À travers les yeux de Fillipos Séxtos, un écrivain amateur, et de sa sœur psychiatre, j’ai suivi une enquête humaine et profondément bouleversante. Fillipos ne cherche pas seulement à comprendre les faits, mais à remonter aux racines de ce drame. Peu à peu, le roman lève le voile sur une communauté gangrenée par l’intolérance, le racisme et l’ignorance, où l’exclusion et la douleur mènent à l’irréparable. La plume de Corteau se distingue par sa capacité à mêler tension et émotion. Si le début peut sembler lent et l’abondance de personnages déconcertante, la montée en puissance est implacable. Chaque révélation, chaque interaction entre les protagonistes ajoute une couche à ce récit dense et poignant. Les voix des victimes, intercalées tout au long de l’intrigue, résonnent comme un chœur antique, apportant une dimension tragique et universelle. C’est un roman sombre et éprouvant, qui nous confronte à des thèmes difficiles : l’exclusion, les traumas enfouis, et la responsabilité collective face aux dérives de nos sociétés. La révélation finale, magistrale et totalement imprévisible, a donné un sens nouveau à tout ce que j’avais lu. Celui Qui Sema La Mort est une réflexion puissante sur la culpabilité, la douleur et les failles de nos communautés. Une lecture éprouvante, marquante, qui m’a bouleversée bien au-delà de ce que j’aurais imaginé. Une expérience que je ne peux que recommander, malgré sa dureté, tant elle ouvre les yeux sur des réalités trop souvent passées sous silence. Bonne lecture.

Compliqué de faire la critique de ce livre qui m'a totalement déconcerté ! Une construction et une narration très particulière qui fait parler par intermittences les enfants tués lors de ce massacre par l'un de leur camarade de classe, ponctué de longues digressions qui nous permettent de présenter l'ensemble des personnages lors de l'enquête journaliste menée par Sextos. Je dois avouer que j'ai failli abandonner ma lecture à 60% si je n'avais pas su que la conclusion, et bien comme dire, je ne m'y attendais pas. Et bien oui, il faut continuer car vraiment l'auteur nous emmène dans une thématique insoupçonnée et il nous retourne l'histoire. Suffisant pour en faire un très bonne lecture, non pour moi, et ca restera une lecture marquante et avec un sentiment extrêmement agréable de m'être fait roulé dans la farine grâce à construction du roman. Auteur à suivre

Je termine cette lecture touché et troublé. Poignant et troublant, ce récit laisse des traces, bien au-delà de ce qu’on peut imaginer. Fíllipos Séxtos est écrivain. Il sait écouter et s’intéresser aux gens, à leur histoire. Il a ce sens inné pour susciter l’empathie et laisser les gens se confier. Comme cet hôtelier qui n’hésite pas à lui donner son point de vue, sans sourciller. Sur quoi précisément ? Un drame survenu à Chryssodéndri, village enclavé à la frontière turque. Le jeune Antónis Ráptis a froidement tué ses camarades et son professeur. Séxtos va tenter de savoir pourquoi. Il écoute, déduit et tente de reconstituer ce puzzle dramatique. 12 morts, 13 si on compte le meurtrier, mais ce compte personne ne souhaite le faire. Un rescapé défiguré et shooté aux médicaments. Une rescapée dans le coma qui sera sans doute bientôt une victime de plus. Pourquoi ce massacre ? Séxtos va rencontrer tous les acteurs de cette histoire. La mère du tueur, sa vie de peine et de tourments, les parents de la petite-amie, le fou du village. Ráptis et sa famille n’ont pas eu une vie simple. C’est peu de le dire. Est-ce que cela justifie pour autant un acte aussi atroce ? Et si un semblant de justification pouvait expliquer ce geste ? C’est ce que va découvrir Séxtos. Ráptis n’était qu’un enfant. Un demi-enfant, un demi-adulte. Un monstre pour les uns. Un incompris à la vie difficile pour les autres. Une histoire sombre, mais très bien écrite. Un roman noir qui nous plonge dans l’esprit d’un village grecque reculé où tout ne peut pas être dit. Ou chaque mensonge, secret ou omission, peut conduire à un drame. Une écriture saisissante qui brosse un tableau sombre mais paradoxalement captivant qui fascine autant qu’il effraie. Troublant !