Les Borgia : Le livre de Alexandre Dumas

Publié en 1839 ; Autant vous le dire tout de suite, c’est un classique, et qui dit classique dit parfois lecture ardue. Dumas prend son temps (beaucoup de temps !) pour nous planter le décor avec des descriptions détaillées sur la situation politique et géographique de l’époque. Il faut s’accrocher, mais franchement, ça vaut le détour. Parce que si vous pensiez que la corruption en politique aujourd’hui était inquiétante, attendez de voir ce que la famille Borgia nous réserve. Meurtres, alliances douteuses, trahisons, inceste… Un cocktail explosif qui ferait passer les plus sombres intrigues de Game of Thrones pour une aimable partie de campagne. Je savais que le monde était pourri, mais là… on atteint des sommets. Que des papes et des cardinaux soient avides de pouvoir et d’argent, passe encore. Qu’ils aient des maîtresses ou qu’ils aient des enfants cachés, pourquoi pas, après tout, l’hypocrisie ne date pas d’hier. Mais alors, quand on touche à l’inceste, là c’est la goutte d’eau qui fait déborder le bénitier ! Et après, on s’étonne que certains perdent la foi… Franchement, avec des figures comme Alexandre VI et sa joyeuse famille, il y a de quoi revoir ses croyances. On nous parle de spiritualité, d’humilité, et en coulisses, c’est une véritable foire d’empoigne où tous les coups sont permis pour grappiller un peu plus de pouvoir. Ce qui m’étonne le plus, ce n’est pas tant que le Vatican ait accumulé des richesses à travers les siècles, mais plutôt que ça surprenne encore des gens. Sérieusement, il suffit de jeter un œil aux dorures, aux palais et aux cérémonies pour comprendre que l’austérité évangélique, c’est bon pour les prêches du dimanche, pas pour les coulisses du pouvoir. D’ailleurs, saviez-vous que les cardinaux touchent environ 5000 € par mois ? Soit trois fois le SMIC ! Pas mal pour un vœu de pauvreté, non ? Et pendant ce temps-là, des femmes comme Mère Teresa ou Sœur Emmanuelle ont consacré leur vie aux plus démunis, avec trois bouts de ficelle et une foi inébranlable. Elles, elles incarnaient vraiment les valeurs chrétiennes… mais leurs commanditaires, bien installés dans leurs palais dorés, semblent s’être un peu éloignés du message originel. Alors oui, ce livre est instructif, captivant, et dérangeant. Mais surtout, il met en lumière une vérité intemporelle : dès qu’il est question de pouvoir et d’argent, la vertu devient une notion… très flexible. En tout cas, si vous êtes un dévot convaincu, réfléchissez bien avant d’ouvrir ce livre. Votre foi risque d’en prendre un sacré coup ! Comme le disait si bien Léonard de Vinci : "C’est l’ignorance qui nous aveugle et nous égare. Ouvrez les yeux, ô misérables mortels !"