Le Comte de Monte-Cristo - tome 1 (Collector) : Le livre de Alexandre Dumas

Ce premier tome présente Edmond, les tords qui lui sont faits et comment il prépare sa vengeance. Bon. Quand, comme beaucoup de gens je pense, on sait ce qu'il va avenir d'Edmond le début est un peu lent. Il s'avère nécessaire par la suite, mais tout de même. Ceci dit, le sens de la formule de Dumas fait plutôt bien passer la pilule. Un gros pavé, mais un bonheur à lire. Même si la langue est d'époque cela se lit avec fluidité et plaisir. Je ne m'y attendais pas (VRAIMENT pas), mais c'est très très drôle. On parle d'un homme injustement emprisonné, trahi, abandonné et... c'est drôle.

Dans la première partie on suit la descente aux enfers d'Edmond Dantès, accusé d'un crime qu'il n'a pas commis, et qui reste à croupir dans son trou sans en savoir la raison ... Mais grâce à une rencontre inespérée, [masquer]il peut s'enfuir et acquérir un trésor faramineux, grâce auquel il va pouvoir remonter le fil de son histoire, et récompenser ceux qui le méritent ... la deuxième partie sera pour la vengeance envers ceux qui l'ont mis dans cette situation[/masquer] Excellent Dumas, écriture trépidante, on a toujours envie de voir ce qui va se passer ... Alors oui ça a un peu vieilli, mais pas tant que ça, et même si je connais déjà la fin l'histoire est toujours aussi prenante. La deuxième partie marque l'avènement du Comte de Monte Cristo (et de ses multiples alias), son arrivée dans la vie parisienne et le fait qu'il s'immisce petit à petit dans la vie de ceux dont il cherche à se venger ... Un peu complexe à suivre qui est qui, mais toujours aussi bon.

J'ai lu le livre il y a un certain temps déjà, et l'ai relu il y a 5 ans. C'est un des rares pavés que j'ai réussi à lire. Pour réagir à quelques commentaires parmi ceux qui n'ont pas aimé, je dirais que la qualité du livre n'est pas dans son écriture au sens purement littéraire du terme. Je ne l'ai pas perçu ainsi, mais plutôt comme un livre d'aventures (oui !), avec quand même des thèmes notamment liés au status social, qui devaient être chers à Dumas père. On pourrait supposer même qu'il y règle quelques comptes... D'autre part, c'est un feuilleton, et comme se demandait un lecteur, oui, Dumas et en conséquence, son co-auteur, était payé à la ligne. De l'intérêt d'être prolixe ! Mais avec une contrainte qui est celle d'accrocher le lecteur durant des centaines de pages. J'ai réussi à accrocher au livre grâce à l'intrigue qui est bien riche, avec quelques surprises ici et là, aux personnages qui sont mis à nu, et qui ne laissent pas indifférent, et enfin à ce qu'on s'identifie à Edmond Dantès dans sa réhabilitation, qu'il transforme en vengeance. Il semble aussi évident que son succès et son omnipotence (rendue possible par sa richesse) couplés avec une sensibilité et la recherche de justice ne sont pas étrangers à l'intérêt suscité. Pour autant, l'histoire n'est pas celle d'un super-héro.... Il y est beaucoup question d'argent, de richesses, d'affaires, de bourse, etc.... Mais il me semble que l'aspect matériel est présent dans beaucoup d’œuvres du 19ème siècle. La rente était ouvertement recherchée par bien de personnages de romans. Le poids que la finance prend dans ce livre n'est que proportionnel aux souffrances vécues par Dantès et à la vengeance qu'il tisse patiemment. En résumé, c'est un roman très plaisant à lire, malgré sa longueur. Et qu'importe son invraisemblance, pourquoi bouder son plaisir ?

Descendre au fond d’une crypte, dans les abîmes de l’injustice et renaître avec Edmond Dantès, transfiguré en spectre assoiffé et inarrêtable.. Dumas nous entraîne dans un roman-fleuve où l’Histoire elle-même, entre Empire et Restauration, devient mythologique. La plume, toujours vive, authentique comme un souffle d’épopée. J’ai lu ce colosse littéraire d’une traite sans reprendre haleine… La métamorphose de Dantès en Monte-Cristo, ce juge implacable qui incarne à la fois le Christ et le démon, ange cruel et victime oubliée. La vengeance peut-elle être justice ? À quel moment le bourreau devient-il criminel à son tour ? Quelles sont les limites humaines ? Chaque personnage devient alors symbole. L’abbé Faria, dans sa cellule, incarne la sagesse et le savoir qui délivrent. Mercédès, l’amour perdu et immuable, rappelle la pureté que le temps n’efface pas. Fernand est la trahison vile, Danglars l’avidité vorace, Villefort l’hypocrisie d’une justice gangrenée. Caderousse représente la bassesse du commun, tandis que Morrel brille comme l’innocence récompensée. Autour d’eux gravitent Valentine, fragile fleur menacée, Maximilien, porteur d’espérance, Haydée, mémoire et réparation venue de l’Orient, et Luigi Vampa, vestige d’une loi archaïque domptée par un ordre plus grand, celui du Comte. On suit ce comte sans pouvoir le condamner ni le comprendre… On le suit comme on suivrait un fantôme hypnotisant et sauveur… Ainsi, chacun reflète une facette de l’âme humaine, et Monte-Cristo, en marionnettiste sombre, tire les fils du destin. Rien n’est gratuit, tout est providence ou châtiment… Mais derrière les richesses et les masques, il reste un cœur brisé, captif de sa haine comme il le fut de ses geôles. Le trésor de Monte-Cristo n’est pas l’or, mais la possibilité du pardon, la patience, et l’espérance… Chef-d’œuvre intemporel qui nous change à tout jamais. Près de deux siècles après sa naissance, Le Comte de Monte-Cristo brûle encore et n’a pris aucune ride… Conte vengeur, fresque sociale et méditation sur l’âme humaine. En lisant ces pages, on comprend pourquoi certains livres cessent d’être des livres… ils deviennent des mythes. Ils deviennent des catalyseurs de vie.