Les Chemins de Katmandou Ne : Le livre de René Barjavel

Pensant avoir lu tous les livres de Barjavel pendant mon adolescence, j'ai découvert celui-ci complètement par hasard. Un récit fort, cru, réaliste, caractéristique de l'auteur, qui laisse des traces, qui nous bouscule. Avec le recul je repense à toutes ces lectures qui ont nourri mon adolescence, et qui m'ont tant fait réfléchir.

J'ai choisi ce livre en souvenir de la lecture effrénée que j'avais faite de La nuit des temps au collège. Celui-ci ne m'a pas procuré le même plaisir. Les chemins de Katmandou a pour sujet principal la jeunesse désabusée de 68 et sa recherche de sens jusqu'aux marges du monde d'alors. Si la quête de sens est une chose qui résonne en moi, celle que décrit Barjavel m'a laissé sur ma faim. C'est assez surprenant puisque certains thèmes de réflexion de 68 (comment faire société, l'avenir du monde, ...) me paraissent tout à fait actuels même si, évidemment, les termes de ces débats ont changé. Je crois que l'ambiance de ce livre empreint de spiritualité et le regard parfois acerbe de l'auteur sur la jeunesse de l'époque m'ont laissé de côté, je ne suis jamais vraiment "rentré" dans l'histoire proposée. J'ai tout de même apprécié de découvrir un autre point de vue (que je trouve plutôt conservateur) sur cette période de l'Histoire que je connais assez mal et jusqu'à présent seulement à partir de témoignages plus flatteurs. Dans tous les cas, je suggère de ne pas débuter la lecture de Barjavel par ce texte qui ne me paraît pas le plus accessible.

Adapté du scénario du film du même nom, Les Chemins de Katmandou est un roman à part dans l’œuvre de René Barjavel. Loin de ses récits de science-fiction visionnaires, ce livre nous plonge dans les errances d’une jeunesse en quête d’un nouvel eldorado spirituel, sur fond de voyage initiatique, de drogue et d’illusion. Le roman brosse le portrait d’une génération désabusée, tiraillée entre la volonté de fuir un monde jugé absurde et l’échec de ses propres idéaux. À travers les trajectoires de ses personnages, Barjavel livre un regard acerbe, voire pessimiste, sur cette époque marquée par le flower power et la contre-culture. Loin d’une exaltation du voyage comme quête de sens, Les Chemins de Katmandou dépeint plutôt une fuite égoïste, où illusions et désillusions se confondent. L’écriture est toujours aussi fluide et immersive, rendant la lecture rapide et prenante. Cependant, le ton du roman, critique et parfois désenchanté, pourra dérouter ceux qui s’attendent à une fresque envoûtante sur la quête spirituelle. Ici, l’utopie s’effondre, laissant place à une vision plus sombre du rêve hippie.

A (re) découvrir, toujours d'actualité Katmandou partout et maintenant de porte de la chapelle à los Angeles, de Colombie à l'Europe Avec Jane et Olivier, la plume alerte et lucide de Barjavel, tantôt acérée tantôt douce et lumineuse, nous brosse le tableau du monde dans l'illusion de l'opulence et du sexe,perdu dans la fange de la drogue et de la misère à la recherche de l'Amour et de la Vérité