Les déraisons : Le livre de Odile d' Oultremont

Un livre fantaisiste, original, où l'on s'attache bien volontiers aux deux personnages principaux. Adrien est droit, cadré, conventionnel. Louise est indescriptible, fantasque, créative et la seule représentante de son espèce. Leur rencontre va générer une fusion inattendue, une communion d'esprit, une incroyable alchimie. C'est dans ce contexte que l'on va suivre la maladie de Louise, la mise au placard d'Adrien qui va l'amener à déserter son poste pour accompagner Louise face au cancer. Ce roman se lit bien, il y a de l'humour, de la tendresse. Le style est enjoué malgré le contexte et l'auteur crée des protagonistes irrévérencieux, plein d'audace pour faire face à l'absurdité de certaines situations, tant au travail, que dans la vie de tous les jours. Une belle rencontre avec cette auteure et ses personnages.

Quel roman étonnant ! Malgré un sujet plutôt grave, une jeune femme atteinte d'un cancer du poumon dont on sait dès le début qu'elle en meurt et son mari poursuivi pour avoir perçu son salaire pendant un an sans jamais aller travailler pour s'occuper d'elle, ce roman se lit le sourire aux lèvres. Car la vie d'Adrien employé modeste pour ne pas dire modèle d'une grosse société, va basculer lorsqu'aux abords de la quarantaine il rencontre lors d' une visite professionnelle une artiste peintre. Louise a l'art d'enjoliver la vie et les petits riens du quotidien au moyen d'inventions toutes plus poétiques et fantasques les unes que les autres et Adrien le sage, le réservé se met au diapason pour l'amour de sa belle. Il faut lire ce premier roman pour la magistrale inventivité et la poésie de sa langue ! L'auteure @odoultremont joue avec les mots comme un musicien avec les notes et c'est un régal. Au départ elle avait en tête un scénario, c'est devenu un roman. Je l'imagine sans peine au cinéma car c'est un roman très visuel. Je vous parlais de musicalité mais il est plein de couleurs aussi, Louise et sa folie douce colorent la vie dans tous les sens ... Les mots me manquent, il faudrait des superlatifs. Je vais donc simplement vous dire de ne pas passer à côté de ce petit bijou plein d'émotions et de fantaisie, une invitation à ne pas laisser la grisaille s'emparer de notre quotidien et de notre cœur, des personnages aussi attachants que hauts en couleurs et une écriture fluide et envoûtante ...

J'avais ce livre depuis un moment dans ma PAL, sans savoir à quel moment le piocher. C'est chose faite. Je n'en suis pas déçu, puisque l'histoire se lit avec plaisir. Les différentes temporalités et la manière de raconter sont vraiment intéressants. En tout cas, vous passerez une belle soirée avec ce livre, à vous questionner sur pleins de choses. La vie est courte, profitons-en.

Adrien est un employé sans histoire jusqu’au jour où il rencontre Louise. Cette jeune fille et son grain de folie viendront donner au quotidien du jeune homme des couleurs chatoyantes, de la fantaisie, mais surtout un sens. Un roman qui se revête d’un ton humoristique pour cacher le drame du cancer de Louise. Entre une artiste qui camoufle sa maladie par son excentricité et un agent de liaison qui cache son inquiétude par la capitulation, jusqu’où peut-on aller par amour ? Les déraisons se constituent en deux histoires qui s’entrelacent : les instants du couple et le tribunal dans lequel Adrien est confronté à l’entreprise pour laquelle il n’a pas travaillé pendant un an. Deux manières de peindre le portrait d’Adrien. Entre celui qui s’efface et l’impertinent, il y a Louise. Le récit est ainsi constitué, la relation entre les deux protagonistes ne s’écrit pas mais s’illustre par les actes et démonstrations de chacun. Force est de reconnaitre la force de l’auteure dans cette représentation plurielle de l’amour. La curiosité de ce récit se trouve justement dans le personnage de la jeune femme. « Elle avait déplacé le centre de gravité des événements, leur avait ôté leur foutu côté obscur. Ne restaient que des bulles de savon sur lesquelles elle soufflait avec une puérilité assumée. Il n’y avait qu’elle pour transformer ainsi le gravier en guimauve. » Elle est le cœur de l’histoire, et pourtant la plus étrangère. A l'inverse d'Adrien, les sentiments et inquiétudes de celle-ci ne sont pas couchés noir sur blanc, une manipulation habile de la part de l'auteure afin de nourrir la complexité de son personnage. Un jeu de rôle s’installe. La situation de lecteur devient celle du participant. Devinez de quelle couleur Louise a teinté ses dents avec son dentifrice ou de quelle forme elle parsèmera ses toiles de peintures. La recette accrocheuse d’Odile d’Oultremont nous plonge dans l’histoire comme dans une cour de récréation. Peu à peu, on se retrouve dans la même confusion qu’Adrien, entre amour et raison.