Les enfants de minuit : Le livre de Salman Rushdie
Saleem Sinai, le héros de ce extraordinaire roman picaresque, est né à Bombay le 15 août 1947, à minuit sonnant, c'est-à-dire au moment où L'Inde accède à l'indépendance. Comme les mille et un enfants nés lors de ce minuit exceptionnel, il est doté de pouvoirs magiques et va se retrouver mystérieusement enchaîné à l'histoire de son pays. "J'ai été un avaleur de vies, dit-il, et pour me comprendre il va vous falloir tout avaler à votre tour !" Alors se déroule sous nos yeux l'étonnante et incroyable histoire de la famille Sinai. Saleem nous entraîne tout d'abord dans la vie folle de ses grands-parents et de ses parents, puis dans la sienne propre : disputes familiales, aventures amoureuses, maladies terribles, guérisons miraculeuses, évasions fantastiques - un tourbillon de sésastres et de triomphes qui commence lors de la nuit fatidique au cours de laquelle la nourrice de Saleem a brouillé les cartes et changé la marche du destin en échangeant deux enfants dans leur berceau.
Ce récit novateur, cette saga baroque et burlesque d'une famille dont l'histoire se confond avec celle de l'Inde moderne, est aussi un pamphlet politique impitoyable.
De (auteur) : Salman Rushdie
Traduit par : Jean Guiloineau
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
Sophike
• Il y a 1 mois
Relire les Enfants de Minuit Salman Rushdie J'ai lu les Enfants de minuit, premier succès de Salman Rusdhie en anglais, dans les années 80, peu après sa sortie. J'avais alors une licence d'anglais et je venais de passer un an en Grande-Bretagne. Mon anglais commençait donc à être à peu près correct. Plus de quarante ans plus tard, j'ai eu envie de relire ce livre qui m'avait tellement plu que depuis, j'ai lu tous les romans de Rushdie. J'ai appris à connaître son écriture et ses références culturelles dont beaucoup m'échappaient au début de cette longue relation entre un lecteur et l'oeuvre d'un auteur. Bien sûr, en plus de quarante ans, on oublie les détails de l'histoire, voire l'histoire, pour ne garder en mémoire qu'une impression de lecture. le livre de Untel m'a enthousiasmé. Je me suis embêtée en lisant tel autre. Lapidaire. Je me rappelais que les titres de chapitres de Midnight's Children étaient les noms des Chutney produits par la fabrique du personnage narrateur Saleem Sinai mais je ne me souvenais pas que chaque bocal/chapitre correspondait à un an de la vie du personnage. Je n'avais pas encore étudié Gérard Genette. Les outils de la narratologie si utiles pour appréhender cette autobiographie fictive m'étaient inconnus. Habituée à lire les auteurs sud-américains, je suspendais bien volontiers toute velléité de ne pas croire ces merveilleux conteurs et baignais avec bonheur et naïveté dans le réalisme magique. Aujourd'hui, en cette ère que certains appelle de la post-vérité, ce qui me frappe alors que je viens de terminer la deuxième partie des Enfants de minuit, c'est la prescience de son auteur qui déjà montre la post-vérité à l’œuvre dans la presse. Bien avant l'informatisation qui facilite tant la manipulation des informations, leur déformation et finalement la désinformation, les journaux et les médias alors disponibles orientaient la vérité dans une voie ou une autre. Surtout en temps de guerre. Et Midnight's Children, pose sans cesse cette question de la vérité. A commencer par la vérité textuelle du roman, remise en question par l'auteur qui crée un personnage de narrateur qui avoue souvent avoir commis des erreurs de chronologie dans son récit. C'est d'autant plus ennuyeux que la chronologie du récit se déroule en parallèle des grandes dates qui ont marqué l'histoire du XXe siècle et en particulier de l'Inde et du Pakistan. Présent dans tous le roman, le thème de la vérité est particulièrement explicite dans les passages concernant la guerre indo-pakistanaise. Comme l'auteur, le narrateur est né en 47. Saleem Sinai naît le 15 août à minuit, au moment même de l'indépendance de l'Inde. Marqué par cette coïncidence calendaire, dès l'enfance le narrateur développe une forme de mégalomanie qui lui fait ramener à lui-même et à sa famille les événements marquants de la géopolitique de l'époque. Mais parler de la mégalomanie du personnage est une lecture réductrice qui oublie toute la dimension métaphorique de son existence. Il est aussi le corps de la nation, un corps malmené quand l'Inde l'est aussi, d'où les lectures postcoloniales de l’œuvre. Et je n'aborde ici que brièvement quelques-uns des aspects particulièrement saillants de ce roman qui offre de multiples portes d'entrée à des lectures soulignant l'une ou l'autre de ses richesses. La prose de Rushdie est riche, touffue et ne se laisse pas épuiser par une seule approche. Il faut l'aborder de multiple manière pour en rendre compte. Et surtout, mieux vaut s'abstenir de résumer car le récit linéaire, chronologique, de ce que vit le personnage est la négation même de l'écriture de Rushdie. Il y a aussi bien sur l'approche méta d'un auteur qui inclut dans son roman un personnage, Padma, qui est, entre autre, une figure de lecteurice, et pas n'importe laquelle. C'est une lectrice critique, qui exige une histoire racontée chronologiquement et reproche à Salem ses nombreuses digressions. Clairement l'auteur s'amuse tout en attirant aussi l'attention de ses lecteurs sur la fabrique du récit et sa manière d'exploser les codes canoniques de la réthorique grecque.
NathalieBC
• Il y a 8 mois
Mais bordel, pourquoi Salman Rushdie n'a-t-il toujours pas le le prix Nobel de littérature ?! C'est quoi le problème ? Dans Les Enfants de minuit, il raconte l'indépendance de l'Inde et ses 31 premières années entre optimisme et errements. Salman s'incarme dans Saleem, né à minuit pile ce 15 août 1947 comme 1000 autres enfants magiques, témoins et acteurs du nouveau monde décolonial. 800 pages de réalisme magique où il faut, à chaque chapitre, accepter de désapprendre et de recommencer. Il est en effet question du Singe de cuivre, de Padma aux bras poilus, de l'enfant à deux têtes, du Nez, du crachoir d'argent incrusté de lapis lazulis, de drap troué, de sac de cuir, de mercurochrome, de genoux étrangleurs et de la fameuse Veuve... et on n'y comprend rien. Mais en fait si, car tout est métaphorique et parfaitement emboîté. Ce n'est pas facile à lire mais complètement enchanteur. Un grand moment de lecture.
Hapo
• Il y a 1 an
Pfiouuuu... Bon, Babelio me dit que je n'ai pas le droit de publier une critique qui fait si peu de caractères, je vais donc me voir dans l'obligation de développer... Même si le mot "pfiouuuu" aurait largement suffit. Ce mot a plusieurs traductions dans le livre de Rushdie. "Pfiouuuu" peut d'abord être traduit par "quelle performance ahurissante de la part de l'auteur, qui a réussi à me tenir en haleine durant 800 pages tout en me plongeant dans un environnement que je ne connais absolument pas, en abordant des événements historiques que je ne connais absolument pas, et en multipliant les personnages à n'en plus finir". "Pfiouuuu" peut également signifier "je me sens éreinté tant j'ai vécu d'aventures à travers ce roman, de voyages en accompagnant Saleem, tant ce livre m'a obligé à réfléchir et à travailler pour comprendre où l'auteur souhaite m'emmener, pour percevoir ses métaphores et suivre l'allégorie, traversant tout le bouquin, du personnage principal avec son pays. "Pfiouuuu" veut également dire, évidemment, "que je suis admiratif de la puissance de cette écriture ! Elle contient tant d'idées, entre les jeux sur les pronoms personnels pour désigner Saleem, les jeux de rythmes et de syntaxe par une utilisation étonnante de la ponctuation, les différents niveaux de narration et les différents destinataires du roman, les jeux sur les couleurs et les odeurs, les jeux de mots... C'est absolument novateur" Enfin, c'est, bien entendu, le "Pfiouuuu" est le bruit de la disparition lors d'un tour de magie, la magie étant omniprésente dans ce roman, au premier degré (avec la présence de magiciens) comme en arrière-plan par de nombreux phénomènes magiques qui jalonnent la vie de Saleem. Et comme dans tout bon tour de magie, tout au long du roman, le lecteur ne peut que se demander si ce qu'il voit est réel ou si le narrateur le mène par le bout du nez (qu'il a fort long, d'ailleurs). Ce livre est si pfiouuuesque qu'il est difficile d'en dire autre chose et de le définir autrement. Mais si la littérature est là pour nous renverser, dans ma bouche, ça ne peut qu'être un compliment. Pfiouuuu.
mdhennin
• Il y a 1 an
le personnage principal de ce roman incarne, par la synchronicité de sa naissance, l'épopée de la nation indienne, à compter de son indépendance de l'empire britannique. Les mille aventures qui lui arrivent, petites et grandes, sont autant d'avatars des tourments politiques, diplomatiques et militaires qui ont secoué le pays, entre sa séparation douloureuse avec le Pakistan, ses dirigeants politiques cruels et ses nombreuses magouilles. Mais comme toujours chez Salman Rushdie, le surnaturel guette toujours dans ses récits et ici notre héros est affublé d'un tel nez à sa naissance qu'il lui permet de sentir tout et même d'entendre les pensées de ceux qu'il souhaite "écouter". Cela donne lieu à des rebondissements et des scènes aussi cocasses qu'absurdes et permettent d'entremêler la culture fantastique des contes et légendes indiennes d'une incroyable richesse.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782259186681
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- Collection ou Série
- Feux croisés
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 480
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- Dimensions
- 226 x 141 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
21,50 € Grand format 480 pages