Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc

Avec Les Guerriers de l'hiver, Olivier Norek s'aventure hors du polar pour livrer une fresque historique sur la guerre d'Hiver entre la Finlande et l'URSS en 1939-1940. L'écriture est soignée, immersive, et l'on sent un travail de documentation impressionnant. Les descriptions du froid mordant, des forêts enneigées et des conditions extrêmes sont saisissantes. Cependant, malgré cette qualité narrative, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Ils sont nombreux, et bien que certains soient inspirés de figures réelles comme Simo Häyhä, ils manquent de profondeur émotionnelle. Le récit met l'accent sur les faits et les actions, mais laisse peu de place à l'exploration des sentiments et des motivations des protagonistes. En somme, Les Guerriers de l'hiver est un roman bien écrit et historiquement riche, mais qui m'a laissé à distance en raison d'un manque de connexion avec ses personnages. Une lecture intéressante, mais qui ne m'a pas totalement convaincu sur le plan émotionnel.

Une écriture qui percute comme les balles et les obus qui atteignent leurs cibles et qui surtout nous font irrémédiablement penser à une autre guerre glacée. Des passages qui font aussi sourire et qui font que ce livre sérieux sait garder sa cible lectrice en ligne de mire. Une histoire sensationnelle et pourtant réelle qui permet de rendre hommage à des hommes et à leurs vies si valeureuses et si courtes parfois.

Je decouvre Olivier Norec par ce roman qui nous raconte la guerre finno-russe de 1939, durant laquelle un pays de 3 millions d'habitants resista a la Russie de Staline pendant plus de 90 jours. C'est tres bien ecrit et l'action est centree sur la compagnie de Simo Hayha, le tireur d'elite finlandais le plus meurtrier de tous les temps avec plus de 400 victimes confirmees. Le Sisu, qui est l'ame de resistance de la Finlande, transpire a travers ce recit.

Je me suis passionnée par ce pan de l'Histoire qui m'était totalement inconnu et qui a repris vie sous la plume d'Olivier Norek. L'auteur a su avec beaucoup de brio et de justesse rendre l'ambiance étrange de ces cent jours. Il a mis en lumière la cruauté de la situation (la population de Moscou était équivalente en nombre à la population de la Finlande toute entière), ainsi que l'absurdité de nombreux actes et décisions (passer par une plaine simplement parce que la décision a été prise au plus haut sommet et même si le terrain ne s'y prêtait pas du tout). J'ai été choquée par le dédain des Russes pour les autres peuples sous leur autorité qui étaient envoyés en première ligne sans sourciller, afin de ne pas sacrifier de "vrais Russes". Les nombreuses purges m'ont également marquées : plusieurs soldats ont été purement et simplement exécutés souvent sans raison. De plus, je suis toujours aussi outrée de l'abandon des corps par l'armée russe qui considère que pas de corps signifie pas de perte... une pensée pour les familles. Olivier Norek a montré les nombreuses erreurs commises par les Russes : mauvaise préparation (vêtements d'été alors qu'il pouvait faire jusqu'à -51 !), matériels et équipements désuets, chiffres et situations erronés car les chefs ont peur de dire la vérité à Staline, ce qui engendre de mauvaises réflexions sur l'état des lieux des troupes et des avancements. Et surtout, raison première selon moi, ils n'ont pas pris conscience de la force mentale et de la volonté de fer des Finlandais à défendre leur pays, leurs fermes et leurs familles. "Les conflits passés racontent qu'il faut cinq soldats entraînés pour affronter un homme seul qui se bat pour sa terre, sa patrie et les siens". Et quel homme ici ! Je me suis passionnée par la vie et les états de faits du jeune Simo Häyhä, très vite surnommé La Mort Blanche (Belaya Smert) et devenu une légende vivante. Ce jeune homme m'a beaucoup touchée pour son intégrité, son amour pour sa patrie et ses amis, son désir de les protéger à tout prix. Ce snipeur était impressionnant, de par sa précision et sa capacité à attendre pendant des heures immobiles à -40. Il savait analyser avec exactitude le terrain, réfléchir au moindre élément extérieur qui pouvait dévier la trajectoire de la balle ou sa vitesse. Ce roman m'a donc particulièrement marquée. Je l'ai dévoré, tant nous sommes pris dans la narration. Bien que la lecture fût rapide, il restera encore longtemps dans mon esprit.