Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc

Je dois dire que la fin du livre m'a émue. Je fus tellement triste, que j'ai enchaîné dans les cinq minutes la lecture d'un autre livre. Quelques heures plus tard, je pense toujours à ces hommes et ces femmes qui ont défendu bec et ongles leur jeune pays. J'ai une folle envie de partir en Finlande, je pense que j'irai. Comme vous le voyez on ne sort pas indemne de ce roman, qui est une histoire vraie. Pourquoi seulement 4 étoiles...la guerre, le froid, les morts m'ont rendu la lecture douloureuse. Merci pour m'avoir fait découvrir Simo Häyhä.

Aux sangs versés, l’écho de leurs voix Après l’enfer, les forêts de Finlande, abreuvées du sang impur, porteront leurs voix à jamais. Une guerre de cent cinq jours, aux forces disproportionnées, c’est ce dont nous parle Olivier Norek. La Finlande indépendante depuis seulement deux décennies, se trouve au cœur de la convoitise de l‘ogre russe. Dans une construction parfaite, nous découvrons l’impréparation des militaires russes et les caprices de leurs chefs et l’absurdité de tout cela. « Derrière ses petites lunettes ovales cerclées, le visage rond et bonhomme, la moustache bien taillée, Molotov s’installa à l’extrémité de la table. Des raisons de la convocation nocturne, Tikhomirov ignorait tout encore. Des félicitations pour sa loyauté indéfectible ? Le moment ne convenait pas. Une balle dans la tête ? La rumeur à cette époque pouvait vous condamnait aussi certainement qu’un cancer, mais pourquoi le convoquer au Kremlin quand la chose pouvait être faite dans la discrétion d’une ruelle ou en pleine campagne ? » La Finlande aurait dû partir défaite par le nombre de ses hommes et son manque d’artillerie. Mais que nenni, ils ont des hommes courageux, intelligents et pragmatiques et un atout irremplaçable Simo, tireur d’élite surnommé La Mort Blanche. Un autre atout est leur solidarité dans un compagnonnage sans faille ce qui fait la différence. Ce petit groupe derrière Simo est émouvant car ils illustrent le « un pour tous, tous pour un ». Ils font tous preuves d’adaptabilité, d’ingéniosité et ils apprennent vite les règles élémentaires de survie ? « Simo s’allongea derrière un rocher, face à la route, et attendit ses ordres. — As-tu déjà tué un homme petit ? — Alors dis-toi que chaque Russe que tu ne tueras pas sera peut-être celui qui mettra le feu à ta ferme et exécuteras ta famille. Mais aucun homme ne sait à l’avance s’il est capable de tirer sur un autre. Et toi, tu vas le découvrir aujourd’hui. » Cette mise en perspective de l’ogre russe face à l’insolente Finlande est juste réjouissante. Olivier Norek nous démontre brillamment que dame nature joue l’experte en résilience. « Revenant au campement de la 6e compagnie, Simo, Pietari, Toivo et Onni longèrent les tranchées et les allées de tentes pour découvrir qu’avec le matin avait disparu la terre labourée par les obus, disparu le sang, disparu les arbres déracinés par les bombardements. Tout était recouvert d’une couche de neige blanche et moelleuse, comme si hier n’avait pas existé, comme une nouvelle page vierge, prête à accueillir le prochain chapitre. » On ressent l’intensité de ces jours, guerre courte, certes, mais dense, horreur et absurdité en sarabande diabolique. Preuve que le nombre et la puissance matérielle ne font pas tout. Les Finlandais ont donné une leçon de courage et d’intelligence qui caractérise leur résistance. La lectrice que je suis, a ressenti toute la curiosité suscitée chez l’auteur pour cet épisode historique et son héros Simo. J’imagine la somme de documents dépouillés et je suis d’autant plus admirative d’avoir lu un texte littéraire qui a du souffle, qui a su trouvé le ton juste, sans tomber dans le pathos cher à notre époque, témoignage du courage qui permet de résister. Chez certains le devoir de désobéissance ne fera jamais son chemin. Factuel et terriblement humain ce livre laissera son empreinte et ce groupe d’hommes ne sera pas oublié. Multi primé les lycéens ne se sont pas trompés en décernant leur Goncourt, et le Prix Jean Giono une distinction de valeur. ©Chantal Lafon

Mais quel livre ! . Une toute petite nation, modeste la Finlande et une autre , gigantesque , la Russie, s'affrontent entre le 30 novembre 1939 et le 13 mars 1940. Au coeur des plus froids des hivers , nous lecteurs ressentons le froid intense, , glacial des forêts finlandaises . C'est ce ce que l'on appelé «  La Guerre d'Hiver » . L'auteur , talentueux nous livre un roman historique percutant, poignant, ,bouleversant d'une grande justesse en toute simplicité et honnêteté: : un épisode totalement méconnu de la seconde Guerre Mondiale , Une guerre complètement passée aux oubliettes , je n'en avais jamais entendu parler à vrai dire , honte à moi . Cette guerre «  oubliée » débute en novembre 1939 , la Finlande étant une toute jeune Nation, elle est indépendante depuis seulement 22 ans . Seulement elle se sent prête à affronter l'ogre russe se décide à l'envahir et à la soumettre .. Simo Häyhä a la passion de la chasse depuis qu'il est enfant , il se transformera très vite en Héros de la patrie , surnommé la «  Mort blanche » .. Son parcours et son histoire apparaîssent aussi vrais qu'incroyables. Voici aussi : Ses fameux compagnons d'armes , souvent venus du même village tel le capitaine Aarne Juutilainen que l'on surnomme «  L'Horreur du Maroc » . Nous suivons ces hommes er ces femmes plongés au coeur de ce conflit , un immense souffle romanesque imprégne et fait revivre cette formidable épopée , l'auteur s'interroge et s'intéresse à la psychologie de Simo , notamment, montrant sa transformation ainsi que celle de ses camarades. La guerre transforme et questionne les âmes lorsque l'on se bat aux côtés de ses voisins , cousins ou frères et que l'on est amené à franchir l'ultime tabou, celui de tuer. .. Ce roman , sublime , centré autour de la personnalité d'un sniper nous plonge d'une manière addictive , dans cet univers à la fois glacial, sinistre, sombre, Je n'aime pas particulièrement les romans historiques malgré tout ,ce récit admirablement écrit , riche et bien documenté m'a happée comme jamais, Il laisse place à une source de réflexion douce amère et on ne peut pas s'empêcher à la lecture de penser à la réalité contemporaine , à ce tueur , sans humanité , mégalomane . Qui ne pense qu'à rétablir son vaste empire, semant la peur partout où il passe depuis plus de trois ans . . Honte , honte à lui ! Bravo à l'auteur que je ne connais pas. Un artiste du verbe !

Jusqu’alors inconnu pour moi, Olivier Norek est clairement une très bonne découverte. La narration, l’écriture et le rythme sont juste parfaits. Il nous entraîne avec brio dans cette page méconnue de la Seconde Guerre mondiale qu’est la guerre d’Hiver et sa légende Simo Häyhä, à tel point qu’on ne voit pas les quelque 450 pages passer. À n’en pas douter, d’autres de ses ouvrages arriveront très bientôt dans ma bibliothèque.