Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc

Les Guerriers de l’hiver. Ce livre m’a été prêté par une collègue sans que je sache de quoi il parlait. Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture, j’ai tout d’abord pensé à un roman futuriste. Et comme je n’aime pas ça, j’ai failli ne pas l’ouvrir. Quelle erreur j’aurais commise ! Quelle tragédie quasiment ignorée de tous (sauf des initiés) que cette Guerre de l’hiver. En 40, l’armée russe veut envahir la Finlande pour ces accès au minerai et à la mer. Quelle boucherie. Comme dans toutes les guerres, me direz-vous ? Mais, là, tout ça pour seulement quelques kilomètres conquis ! Et pour un territoire indépendant depuis tout juste 22 ans. Et ces personnages, simples fermiers ou ouvriers, vivant chichement mais prêts à tout pour sauver leur lopin de terre. On les admire et on les aime tous.

Un épisode mal connu (par moi) de ces premiers soubresauts de la 2de guerre mondiale. L'invasion, ou tentative, devrais-je dire, de la Finlande par l'URSS. Un prétexte pour justifier l'invasion et voilà l'inorganisation russe se mettre en disgrâce. Parmi les défenseurs, un tireur d'élite. Nombreux détails qui rendent très vivante cette aventure humaine. On ne s'ennuie pas.

Vous allez découvrir un monde de froid et de glace , noir et blanc , où les hommes meurent et les arbres sont détruits parce qu’un seul homme, sûrement par compensation, a décidé qu’il voulait envahir un pays . Un tout petit pays, avec très peu de soldats , envahi par l’ogre soviétique , une invasion qui aurait dû prendre une semaine maximum. Tiens , ça me fait penser à quelque chose… ce livre décrit très clairement l’exploit de la Finlande , David résistant au Goliath russe , surtout grâce à un minuscule sniper , devenu «  la mort blanche » faisant fuir les ennemis à la seule mention de son nom . Il faut aimer et supporter les récits de guerre pour lire «  les guerriers de l’hiver «  et contrairement à d’autres , ce livre ne vous fera pas aimer les hommes de pouvoir , qui brisent des vies et des pays .

Me ralliant aux nombreuses critiques élogieuses formulées sur ce site, je salue notamment l'important travail de recherche effectué par l'auteur en amont de la rédaction de ce livre, le rythme soutenu et la concision de son écriture, et surtout son aptitude à faire ressentir au lecteur l'enfer de cette "guerre d'hiver", et son absurdité. Un récit qui relate, au fil de ces quelques mois de combat, ce qui fut la vie de ces jeunes gens qui, à l'instar du héros "de légende" que devint Simo Häyhä et de ses compagnons d'armes, combattaient avec une ténacité et une détermination qui forcent l'admiration. Comme beaucoup de lecteurs, j'ai été frappée par l'évidente analogie entre cette guerre vieille de presque un siècle qui s'inscrivaient dans un conflit mondial de plus grande importance, avec la guerre d'agression menée aujourd'hui contre l'Ukraine par la Fédération de Russie. Du côté de l'agresseur, propagande mensongère, manipulation des faits et de l'information, bombardements de civils pour saper le moral des habitants, mépris des hommes envoyés au front comme "chair à canon", des jeunes gens par ailleurs issus des régions périphériques du pays. Du côté de l'agressé, résilience, inventivité, unité face à l'adversité, afin de sauver l'essentiel, c'est à dire l'indépendance de leur nation. Tout cela a probablement été déjà dit. J'ajoute juste une petit conseil à destination de ceux qui envisagent d'aller en Finlande et qui s'intéressent à son Histoire: la visite du "musée de la ligne SALPA" situé dans le village forestier de Miehikkälä au Sud Est du pays, non loin de la frontière russe. Ce musée, perdu au milieu des bois, rappelle les grandes phases de "la guerre d'hiver" et relate la construction de cette ligne de défense pendant la période dite "de paix intermédiaire" qui a suivi le conflit, afin de consolider les nouvelles frontières orientales du pays. Le site comprend encore de nombreux vestiges de cette ligne longue de 1200 Kms et dont la partie la plus importante se trouve entre le Golfe de Finlande et le lac Saïma. A ne pas manquer si vous passez dans cette région.