Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc
"Tu as sûrement entendu parler des Enfers ? Là, c'est pareil, mais le diable lui-même ne comprendrait pas ce qu'il se passe ici."
" Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu.
– Je ne parle pas leur langue, camarade.
– Et je ne pourrais te traduire ce mot, car il n'a d'équivalent nulle part ailleurs. Le Sisu est l'âme de la Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination... Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d'un acier qui nous résiste aujourd'hui. "
Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu'ils s'affrontent.
Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l'ennemi, et parmi ses soldats naît une légende.
La légende de Simo, la Mort Blanche.
Prix Renaudot des lycéens 2024
Sélection 2024 Prix Goncourt, Prix Renaudot, Prix Interallié, Goncourt des Lycéens, Renaudot des lycéens, Prix Jean Giono, Prix Victor Hugo.
De (auteur) : Olivier Norek
Lu par : Thierry Blanc
Expérience de lecture
Avis Babelio
Les_livres_de_toutoune
• Il y a 5 mois
#127802;Les guerriers de l’Hiver#127802; d’Olivier Norek - 424 pages - 21,95€ 1939, La Russie déclare la guerre à la Finlande. Simo, fils de paysans dont le père l’a entraîné à tirer dès son plus jeune âge en reconnaissant la distance entre lui et l’animal avant de tirer va être moblilisé avec des camarades finlandais. Staline veut récupérer une partie de la Finlande et va employer les grands moyens pour conquérir ce jeune état indépendant. La Finlande va regrouper tous ses jeunes fermiers pour combattre, et les diviser en plusieurs compagnies dont la 6ème que nous allons suivre pendant toute la durée de cette guerre. Celle-ci va être sous les ordres du lieutenant Juutilainen surnommé « l’horreur du Maroc », un homme irascible, alcoolique et sans scrupule pour envoyer ses gars en avant. Simo Häyhä va devenir le meilleur sniper finlandais de cette guerre et sera même surnommé par les Russes « la mort blanche ». On va rencontrer des gars courageux, intelligents, incroyables comme Simo, Toivo, Onni… pour ne citer qu’eux mais dans cette guerre y a aussi les Lottas dont Lena, ces femmes courageuses qui se sont engagées pour aider à la cuisine, à l’infirmerie… Des hommes qui vont se battre coûte que coûte, braver les températures négatives extrêmes sans se plaindre, se nourrir de peu, ne pas être assez couverts faute de vêtements adaptés. Certains vont mourir congelés sur place. Des hommes meurtris qui finissent par tuer pour survivre sans état d’âme, sans émotion. Tuer pour venger ses amis. Je ne connaissais pas ce pan de l’histoire qui mérite pourtant d’être mis en lumière. Malheureusement, rien ne change, des hommes décident encore de tuer aujourd’hui impunimentpour avoir toujours plus.
ManouB
• Il y a 5 mois
Un peu d'histoire... Alors que la Seconde Guerre mondiale est proche, Staline cherche à sécuriser ses frontières. L’échec des négociations entre les Soviétiques et les Finlandais, pour la création d’une zone tampon en vue de protéger la ville de Leningrad d’une éventuelle attaque du Troisième Reich, le décide à envahir la Finlande. L'opération qui ne devait durer que quelques jours durera plus de trois mois. Durant l'hiver 1939-1940, un hiver particulièrement glacial, se déroulera donc une guerre parmi la plus meurtrière de l'histoire de l'Europe : la Guerre d'Hiver. Cette guerre oubliée qui a opposé les finlandais au géant soviétique a provoqué de terribles pertes des deux côtés : 70 000 hommes côté finlandais mais encore davantage, 400 000 hommes, côté soviétique. Les finlandais sont pourtant moins nombreux car la Finlande est un tout petit pays, mais ils vont trouver l'énergie pour se battre et sauvegarder leur indépendance récemment acquise. L'armée finlandaise a de son côté la connaissance du pays, l'habitude du froid polaire, et la stratégie. Les jeunes ont été recrutés, village par village, afin que dans une même unité, ils se connaissent tous et se battent plus fort pour protéger leurs "frères d'armes". Ils sont sous-équipés en matériels militaires et ne tarderont pas à récupérer armes et munitions à même les corps des soldats russes tombés au combat. Les soldats russes, sont eux aussi tous des gamins, mais de simples numéros remplacés, aussitôt morts sur le champ de bataille, laissés sur place sans sépultures, mal équipés et mal nourris malgré toute l'artillerie supérieure à celle des finlandais. Ces jeunes ne sont pas de vrais soldats. Ils sont venus de tous les coins de Russie et font partie des minorités ethniques. Ils n'ont aucune préparation militaire, ne parlent pas la même langue et ont du mal à se trouver des frères d'armes. Ils sont donc particulièrement démunis et isolés, seuls dans ces conditions de vie éprouvantes et inhumaines. C'est la guerre et des deux côtés, il y a des gradés qui ne pensent qu'à tuer et ne cherchent pas à protéger leurs hommes. Tous obéissent à des ordres et sont soumis à leur hiérarchie, une hiérarchie parfois totalement irresponsable. Et à cela se rajoute des promesse non tenues, émises par certains pays d'Europe dont la France... Le roman qui souvent ressemble à un récit, tant il entre dans les détails, met en avant ce contexte géopolitique particulier et un personnage qui a réellement existé : c'est Simo Häyhä. Vous trouverez facilement sa biographie et ses faits d'arme sur internet. Depuis son jeune âge, Simo a l'habitude de chasser, non pas pour tuer, mais pour aider sa famille à se nourrir. Il a appris à bien viser afin d'éloigner les prédateurs et de défendre les animaux de la ferme familiale. Dès le départ, ses supérieurs comprennent qu'il a un don et décide de le mettre en première ligne en tant que tireur d'élite. De plus, Simo sait interpréter tous les signes trouvés sur les lieux, pour repérer les tireurs ennemis embusqués, se cacher dans les éléments et se protéger pour survivre en pleine nature. Sa petite taille et sa résistance personnelle, lui permettent de mieux résister au froid intense. Tous ces éléments ainsi que son adresse, sa précision et sa rapidité font très vite de lui un snipper renommé. De plus, le nombre de soldats soviétiques qu'il est capable de tuer en une journée est tel, que très vite, les soldats russes ne tardent pas à être terrorisés par sa présence sur le front. Ils le croient immortel et le surnomment "la Mort blanche". Le roman restitue avec minutie et un grand souci des détails, les combats qui vont sans relâche opposer les troupes finlandaises aux troupes russes et cela sur deux fronts principaux : sur la ligne de Mannerheim sur l'isthme de Carélie, et sur le front de Kollaa. Aux côtés de Simo, le lecteur fait connaissance avec ses compagnons d'armes, tous au départ issus de Rautjärvi, le même village que lui et tous issus d'un milieu paysan. Et puis il y a ceux qui font partie du même régiment, ou ceux qu'il va rencontrer au fil de l'histoire. On suit aussi la vie des Lotta, ces femmes qui aidaient à l'infirmerie et à l'intendance comme Leena, (ou ravaudaient les uniformes usagés). On découvre aussi leur capitaine, le terrible Aarne Juutilainen, un ex légionnaire un peu trop porté sur la boisson, qui a été surnommé après son passage dans la légion étrangère, l'Horreur du Maroc. Les chapitres sont courts et s'enchainent tout en développant l'un ou l'autre des aspects de cette guerre. Le lecteur pénètre au cœur des combats, assiste à des discussions pour déterminer l'opportunité de telle ou telle stratégie, découvre les embuscades et autres astuces mises en place pour tromper l'ennemi. On assiste à des débats des deux côtés de la ligne de front. Du côté russe, les supérieurs tremblent de peur à l'idée de ne pas faire ce qui est attendu par Staline, cela perturbe leur discernement... Mais surtout ce qui est intéressant plus qu'entrer dans les détails de cette guerre, c'est d'entrer dans le cœur des hommes. La plongée dans l'état d'esprit de ces soldats est terrible car, à leur histoire personnelle se mêle la guerre, et elle les transformera à jamais... Je lis rarement des romans historiques et je voulais voir comment l'auteur allait passer d'un genre littéraire à l'autre. Le début du roman met un peu de temps à se mettre en place, car l'auteur présente les différents protagonistes. Je me suis un peu perdue dans les noms et puis une fois le repérage effectué et grâce aux têtes de chapitres, la lecture devient plus aisée. Mais j'ai trouvé tout de même quelques longueurs et je me suis parfois un peu perdue dans les détails techniques. Ce n'est pas une découverte pour moi : je n'aime pas les récits (ou les films ) de guerre. Mais... Cela se voit que l'auteur a passé du temps (=trois mois) à se documenter sur cette guerre, le conflit en lui-même, mais surtout sur Simo Häyhä, le personnage central du roman qui a réellement existé tout comme la plupart des personnages décrits dans ce roman. Il s'est également documenté longuement sur les snipers en général et leur technique de tir. Pour cela, il s'est rendu en Finlande pour consulter les archives de cette terrible guerre dont on ne parle pas dans nos livres d'histoire. Il a regardé de près la vie de ses personnages. En nous permettant d'entrer au cœur de leur vie quotidienne sur le front, il les rend plus humains. Mais, en regardant ce qu'a été leur vie aujourd'hui on peut s'interroger sur les conséquences d'une telle guerre et se demander... Qu'est-il resté de leur humanité quand ils ont eu comme devoir de tuer pour tuer, de tuer pour sauver leur frère, ceux qu'ils connaissent depuis l'enfance, ceux dont ils connaissent les parents, la famille ? C'est donc avec beaucoup d'humanité qu'Oliver Norek nous fait pénétrer au cœur des champs de bataille, dans les forêts ou les tranchées ou bien au camp de base, à l'infirmerie, dans les tentes où les soldats prennent un peu de repos au milieu de leurs nuits peuplées de cauchemars. En faisant ainsi, en axant son propos sur l'amitié qui unit les hommes, il redonne à tous ces soldats un visage humain. Le récit de leur vie quotidienne, des liens qui les unissent, des anecdotes et de leurs actes de bravoures, est très émouvant. L'auteur sait parfaitement nous transmettre leurs émotions. Certaines scènes sont abominables et terriblement choquantes comme ces charniers, ces champs de soldats russes morts que leurs compatriotes ont l'ordre d'abandonner car pris par les glaces et qui n'auront, même après la guerre, aucune sépulture décente. Mais ce sont des descriptions nécessaires pour comprendre toute l'horreur de cette guerre là. La guerre les oblige à avancer coûte que coûte sous peine de mourir tués ou congelés sur place (au plein sens du terme). Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est que l'auteur se contente d'exposer des faits, il ne prend pas partie, il ne cherche pas la polémique. Il parle de faits mais montre aussi que l'issue de cette guerre a modifié le cours de la Seconde Guerre mondiale en détournant Hitler de l'Europe de l'Ouest pour le focaliser sur la Russie... L'auteur dans un interview dit que ce qu'il a eu envie d'écrire, "c'est l'histoire de ces gamins de Finlande que rien ne prédestinait à aller tuer des gens, ou à faire la guerre, ou à tirer sur l'ennemi. Et qui sont, par leur fraternité, par leur courage, devenus des héros et qui se sont battus tant et tant que, même s'ils ont perdu cette guerre d'hiver, la victoire de Staline a été honteuse et la défaite de la Finlande a été le ciment de la nation." Tout est vrai dans ce roman : les faits, les personnages, les batailles entre soldats russes et soldats finlandais. L'auteur rend hommage à ces combattants du siècle dernier, démunis mais courageux tous devenus des héros à leur façon même si la plupart sont restés des inconnus. A tout cela se rajoute des descriptions de la nature époustouflantes de beauté et de poésie ce qui contraste avec l'horreur de la guerre et la couleur du sang sur la neige. Le lecteur est immergé dans la froideur de cet hiver là où les températures ont chuté jusqu'à - 50°... Le livre est complété par des photos des principaux personnages, une cartographie montrant l'emplacement des deux principaux fronts et une bibliographie pour les passionnés d'histoire.
Tristantation_d_un_livre
• Il y a 5 mois
Le fond : 1939. L’ogre soviétique lorgne sur la Finlande voisine et lui lance un ultimatum : soit elle lui cède des points stratégiques, soit ce sera la guerre. La guerre éclate. C’est certain, les Russes ne vont faire qu’une bouchée des Finlandais. Mais ces derniers, courageux, et comptant dans leur rang un tireur d’élite qui sème la mort blanche font mieux que résister. En face, les Russes sont paralysés par le froid et un appareil politique ne supportant pas l’échec. La forme : une écriture, dont des dialogues, pleins de justesse (historique). Pour conclure : fourmillant de détails avec la précision d’une carte militaire, un magnifique roman blanc sur l’éternel combat de David contre Goliath, et qui s’adresse à un large public.
Melgo38
• Il y a 5 mois
Un chef d'oeuvre: un vrai coup de coeur de ce début d'année 2025 pour moi; Olivier Norek avec sa plume incisive retrace le conflit glacial entre la Finlande et l'URSS durant l'hiver 1939-1940 à travers l’histoire d'un sniper. C'est âpre, c'est rude, mais que c'est beau! La vision soviétique de ce conflit (purges, ne pas pouvoir dire la vérité au Kremlin, les descriptions des armes)... est formidablement documenté. On a l'impression d'arpenter les forêts enneigées et glaciales en compagnie des soldats. J'ai vraiment adoré.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9791036636837
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- Collection ou Série
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- Format
- Format CD audio standard
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- Dimensions
- 170 x 141 mm
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