Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc
"Tu as sûrement entendu parler des Enfers ? Là, c'est pareil, mais le diable lui-même ne comprendrait pas ce qu'il se passe ici."
" Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu.
– Je ne parle pas leur langue, camarade.
– Et je ne pourrais te traduire ce mot, car il n'a d'équivalent nulle part ailleurs. Le Sisu est l'âme de la Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination... Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d'un acier qui nous résiste aujourd'hui. "
Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu'ils s'affrontent.
Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l'ennemi, et parmi ses soldats naît une légende.
La légende de Simo, la Mort Blanche.
Prix Renaudot des lycéens 2024
Sélection 2024 Prix Goncourt, Prix Renaudot, Prix Interallié, Goncourt des Lycéens, Renaudot des lycéens, Prix Jean Giono, Prix Victor Hugo.
De (auteur) : Olivier Norek
Lu par : Thierry Blanc
Expérience de lecture
Avis Babelio
Marinenflex
• Il y a 6 mois
Ce livre est extrêmement bien écrit. Il retrace un événement historique peu connu en nous plongeant au cœur de l’action sans pour autant donner trop de détails. Par contre, il rappelle un peu trop les événements actuels et ça peut être assez anxiogène. Il est d’ailleurs indiqué à la fin du livre « Si ces événements ont bientôt un siècle, ils nous renvoient à l’Histoire actuelle et nous mettent en garde »
sweetie
• Il y a 6 mois
Me voici devant une page blanche, tentant de coucher par écrit mes impressions de ces Guerriers de l’hiver. Le temps de reprendre mon souffle et mes esprits. Le 30 novembre 1939, l’URSS déclare la guerre à la Finlande sous de fallacieux motifs, en vue, à la fin, d’annexer une partie de son territoire. Les forces en présence ne peuvent se comparer, le déséquilibre en armement et en hommes se comptent par dizaine de milliers. La frontière finno-russe sera inévitablement le théâtre de combats cruels, d’escarmouches au corps à corps, de bombardements à l’aveugle, sur un terrain rendu hostile par l’hiver, mais maîtrisé par l’armée finlandaise. Un tireur d’élite exceptionnel, Simo Häyhä, incarne à lui-seul le Sisu, l’âme d’un peuple valeureux et tenace, attaché à sa terre et à son peuple. Surnommé par les Soviétiques, Belaya Smert, la Mort Blanche, « Simo tuait, sur commande, autant qu’il lui était demandé, sans colère ni rancoeur, pour son pays, juste parce qu’il le fallait et parce que tout le monde faisait ainsi. » « Dans un pays qui ne souhaitait que la paix s’apprenait aussi l’art de la guerre. » Olivier Norek raconte avec intensité cette Guerre d’Hiver sans rien omettre des atrocités et des bassesses induites par toute guerre. Il se surpasse une fois de plus avec ce grandiose roman historique qui se lit presque en apnée. Cent trois jours d’une guerre-éclair que j’ai vu défiler mois après mois. Au coude à coude avec les soldats dans les tranchées, tapie dans l’épaisseur de la forêt boréale, camouflée dans la neige, aux aguets derrière un rocher, un sapin, un bouleau, l’horreur à tout instant tangible. Et comment ne pas penser à l’actualité alors que ces événements passés refont surface par le biais de la littérature? Subirons-nous encore longtemps de voir des individus à l’ego surdimensionné nourri de fantasmes mortifères, se hisser aux plus hautes fonctions de l’État? Quand aurons-nous la maturité et la clairvoyance nécessaires afin de nous éviter cette calamité? Alors que Trump s’imagine annexer le Canada pour en faire un 51e État et que Poutine lorgne tout territoire à sa portée, on n’arrive tout juste plus à y croire ni même à espérer. J’accorde sans hésitation cinq étoiles au roman pour son propos édifiant, pour son écriture soignée et juste, pour sa construction habile et pour sa magistrale leçon d’histoire.
itculture
• Il y a 6 mois
Dans les manuels scolaires, qui se souvient avoir étudié l'histoire de la Finlande, dont cette guerre mémorable du 30/11/1939 au 13/03/1940 contre l'ogre soviétique qui a provoqué par traitrise ce conflit armé, car depuis la conclusion du pacte germano-soviétique en aout 1939, la tension géopolitique s'était intensifiée entre les 2 pays. de plus, selon Staline, au nom de l'expansionnisme soviétique, le territoire finlandais a toujours appartenu à « la mère patrie soviétique ». Curieuse similitude entre cette guerre et une « opération militaire spéciale » contre l'Ukraine depuis 2022 ! Les chiffres font frémir et sont sidérants à double titre, et par le nombre, et par les destructions produites. 20 millions d'obus sont déversés par les Soviétiques sur un petit bout du pays, la partie sud-est et la bande est jusqu'à la frontière Lapone ; 2 millions de combattants Russes, des avions, des chars et de l'artillerie lourde, puis des lance-flammes et des balles explosives interdites, vont affronter dans une guerre de tranchées par des températures insupportables, parfois jusqu'à – 50°, 400 000 hommes et femmes réquisitionnés-volontaires finlandais, et 60 000 chevaux. Leur arsenal militaire est des plus rudimentaire : fusils, mitrailleuses, et « cocktails molotov ». Au gré des combats, leur armement, butin de guerre, sera complété par celui confisqué à leurs ennemis abattus. Cependant, malgré le « Sisu » ou l'art du courage qui les portaient tous et toutes en volonté, résistance, imagination et abnégation de soi, la disproportion de combattants sera fatale au pays nouvellement indépendant depuis le 06/12/1917. Par le traité de Moscou signé le 12/03/1940, il sera amputé de 10% de son territoire (ce qui va engendrer un déplacement de population), dont la province de Carélie, jamais restituée. Les 400 000 pertes humaines côté russe sont la représentation d'une impréparation au combat (mal habillés, sous-alimentés, parlant 10 dialectes différents de minorités ethniques…), là où 70 000 Finlandais seront sacrifiés (plus les blessés et les déportés), pour une liberté farouchement et mortellement défendue. De cet échec flagrant, Staline démettra ou fera exécuter les chefs militaires qui, sur place n'ont pas su conduire à une victoire plus prompte et décisive. Volontairement, les plaques d'identité militaires ne seront pas détachées sur les victimes, ainsi, il va officialiser 350 soldats tués ! L'aide militaire apportée à la Finlande en hommes et en matériel fut dérisoire. de la Suède voisine, quelques armes furent envoyées et seul un corps de volontaires participa au combat. Les préoccupations politiques et militaires de la France et de l'Angleterre en 1940, se déployaient vers un autre champ d'action ! Mais c'est aussi et surtout l'hommage rendu à un homme : Simo Matinpoika Häyhä (1905-2002), tireur d'élite au palmarès saisissant dans cet univers glacé, où immobile dans la neige des heures durant, il a tué des centaines d'ennemis. Simo est un tueur redoutable, la hantise des soldats soviétiques qui l'appelaient « Belaya Smert » ou « La Mort Blanche ». Une semaine avant la fin de la guerre, il fut la cible d'un snipper du camp adverse, défiguré par une balle explosive. Une gueule cassée. Également une histoire d'amitié et de fraternité entre ces hommes jeunes, souvent issus du même village qui combattaient pour la même cause, avec hargne et détermination. Spécialiste en écriture de scénarios et polars, O. Norek excelle dans l'écriture de celui-ci par la précision, grâce à ses recherches documentées. Les chapitres sont courts et clairs dans un style cinglant dont l'émotion tétanise. Les descriptions brutes situent bien la progression des combats, la disposition militaire sur le terrain, le contexte politique et les postures de guerre entre Staline et Karl Gustaf Mannerheim, commandant en chef des forces finlandaises. Un livre de réalisme et fidélité, absolus. Une lecture qui m'a glacée d'effroi et d'indignation. Ps : un scénario de film est en cours de préparation… à suivre !
neoprog
• Il y a 6 mois
Je ne lis presque jamais de roman historique car je ne m’intéresse pas vraiment au sujet. Je ne lis jamais de romans sur la guerre car je déteste la guerre. Si Les guerriers de l’hiver est arrivé entre mes mains, c’est parce que mon épouse me l’a offert. Et comme chacun des romans qu’elle m’a offert a été une belle surprise, j’ai lu Les guerriers de l’hiver de Norek. Et j’ai bien fait. Je n’avais jamais entendu parler de cet épisode de la seconde guerre mondiale, ceci dit, je ne connais pas grand-chose à la seconde guerre mondiale. J’ignorais que l’URSS avait envahi la Finlande et le roman m’a permis de situer ce petit pays nordique sur la mappemonde. Oui, je ne l’intéresse pas non plus à la géographie. Avant que Hitler n’envahisse la France, Staline est entré en Finlande. L’armée Rouge toute puissante allait écraser en quelques jours la jeune nation finlandaise, enfin ça c’était le plan, un peu comme en Ukraine. Sauf que les finlandais ont résisté. Ils ont perdu mais ont vaillamment résisté plus de cent jours face à un adversaire dix fois plus nombreux. C’est l’histoire de cette résistance que raconte Olivier Norek, empruntant le héros de guerre Simo pour en faire son personnage principal. Un fils de fermier habile au fusil devenu rapidement la frayeur de l’armée russe. Un sniper avec un tableau de chasse impressionnant. Par moins trente voire moins cinquante degrés, armés de skis et de capes blanches, les fermiers finlandais, devenus brutalement des soldats, vêtus de demis uniformes, vont tenir la frontière contre les tanks russes, les bombardiers, les canons et dix fois plus d’hommes venus de toute la grande URSS mais peu motivés à combattre. Simo, se fondant dans la nature, le soleil dans le dos, de la neige dans la bouche, ses chargeurs contre son corps, immobile pendant des heures, allongé dans la neige, va guetter sa cible, un officier russe, un sniper, une patrouille avancée, luttant contre le froid, avant d’appuyer sur la gâchette et faire mouche à chaque tir. Outre Simo le sniper d’élite, Les guerriers de l’hivers c’est aussi l’histoire de ses villageois réunis en compagnie, de ses amis liés par la vie et la mort, de cet officier alcoolique trompe la mort surnommé l’Horreur du Maroc, de ses femmes soignant les blessés, transportant les corps, reprisant les vêtements des morts, ces héros anonymes qui se battirent pour sauver leur patrie pourtant condamnée à être écrasée par le rouleau compresseur russe. Un magnifique roman historique qui ne souffre que d’une erreur, sa petite digression sur la France qui n’apporte absolument rien au récit.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9791036636837
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- Collection ou Série
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- Format
- Format CD audio standard
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- Dimensions
- 170 x 141 mm
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