Les Routes oubliées : Le livre de S. A. Cosby
Beauregard Montage a décidé de se ranger. Père et mari aimant, il veut mettre derrière lui ses années de prison, son passé de chauffeur pour les petites frappes locales, et offrir aux siens la stabilité qu'il n'a jamais connue. Mais à Red Hill, petite ville rurale de Virginie, la vie d'un Afro-Américain ressemble encore souvent à un couteau planté sous la gorge. Et quand la pression financière se fait trop forte, Beau sait qu'il n'a plus le choix : il doit reprendre du service. Le coup semble gagné d'avance : un braquage dans une petite bijouterie, une fuite sur les chapeaux de roue, une piste intraçable. Mais le casse tourne mal. Pour Beau, le compte à rebours est lancé.
De (auteur) : S. A. Cosby
Traduit par : Pierre Szczeciner
Les libraires et les médias en parlent
Avis Babelio
maxitodeuzio
• Il y a 1 semaine
Quand un enfant est élevé dans un environnement empreint de racisme, d'injustices, de violence, et alors que son père est absent, que lui reste-t-il? La réponse se trouve en parcourant ce livre. Beauregard Montage est cet enfant devenu adulte, époux et père de famille. Il tente de remettre sa vie sur les rails mais les embûches sont nombreuses. Disons plutôt qu'il lui est difficile de se sortir du sillon de la criminalité et des mauvaises fréquentations, surtout au moment où son commerce tire de la patte, et qu'il peine à payer les nombreuses factures. Pour sortir la tête de l'eau, une connaissance fait appel à ses talents de conducteur de bolide pour réussir un coup fumant (le vol d'une bijouterie). Notre héros sautera sur l'offre, et ce sera le début d'une pléthore de malchances, qui le conduiront, peut-être, à se remettre en question, et emprunter une autre route.
4bis
• Il y a 2 semaines
S’il y a bien une chose que S.A. Cosby sait faire, c’est camper son personnage principal. Beauregard Montage n’est pas seulement le héros d’un trépidant roman, c’est un fantasme à lui tout seul. Il tient avec son meilleur ami Kelvin, un garage à Red Hill, petite ville rurale du sud-est de la Virginie. Et moi, je l’imagine déjà façon film publicitaire pour des blue-jeans, dans la chaleur dorée d’un soir étouffant, jaillissant du pont élévateur depuis lequel il réparerait une interminable corvette américaine d’un rouge profond. Il y aurait un ventilateur paresseux, un air de country sentimentale et peut-être un thé glacé achevant de laisser fondre ses glaçons indolents. La prison très jeune, l’envie d’en découdre, d’avoir le dernier mot ont soigné la musculature et l’art de la répartie de Beau. Et son amour pour sa femme Kia, ses deux gosses, son envie d’être un bon père, un bon mari, les souvenirs de sa propre enfance donnent à ses réflexions une profondeur et une gravité au moins aussi sexy que tout le reste. Beauregard est un fantasme, vous dis-je ! Bon, et un homme dans la mouise aussi. Une mère impotente et acariâtre qui doit des dizaines de milliers de dollars à la maison de retraite qui la subit. Des soins d’orthodontie pour son cadet. Son aînée, conçue juste avant son séjour en tôle lorsqu’il n’avait que dix-sept ans, qu’il doit à tout prix extirper de cette région misérable et envoyer faire des études. Les mensualités du garage aussi. Nombreuses et depuis trop longtemps impayées. Une ardoise à six chiffres ou presque, quoi. Depuis qu’un autre garage s’est ouvert pas loin, les clients semblent avoir oublié le chemin pour trouver celui de Beau. Et considérer que, finalement, les Noirs sont sans doute moins bons mécaniciens que les Blancs. Ne restent plus pour se refaire que les courses automobiles clandestines le long des routes peu fréquentées. Et quand on tombe sur un mauvais coucheur, les poings pour restaurer son honneur et limiter les dégâts. Mais c’est pas avec les larmes et la pisse d’un tricheur que Beauregard va payer ses traites. Alors, faut-il employer les grands mots, parler de destin quand cette chienne de vie vous contraint à reprendre du service et à frayer avec cet abruti de Ronnie et son demeuré de frangin pour envisager le braquage d’une bijouterie ? Un plan en or à ce qu’il parait. Destin, fatalité ou plaisir secret de retrouver le goût du danger ? Les routes oubliées est un roman noir, jouant des codes du thriller pour dépeindre la violence du racisme et de la pauvreté dans les bourgades rurales du sud des Etats-Unis. Il manifeste un enthousiasme légèrement excessif à mon goût pour les courses poursuites, les bagnoles et les bagarres. Et peut-être des maladresses de scénario le rapprochant davantage d’une (excellente) série que d’un très bon roman. J’ai trouvé ainsi que les péripéties qui ne laissent jamais saufs nos personnages avaient un ressort commun avec celles de Walter White et Jess Pinkman quand ils sont contraints d’acheter leur liberté à un affreux en contractant une dette auprès d’un plus gros bonnet dans Breaking bad. Mais au centre, le personnage de Beauregard, comme Titus dans Le sang des innocents, emporte tout, mon petit cœur de lectrice compris, bien sûr.
collectifpolar
• Il y a 1 mois
Le top des flingueuses : Les coups de coeur de Chantal pour Collectif Polar Voici un auteur découvert cette année, je suis devenue addicte immédiatement ! J'ai lu tous ses autres polars dans le foulée de celui-ci Mais revenant à "Les routes oubliées" Père de famille et mari aimant, Beauregard Montage a laissé derrière lui ses années de prison et son passé de chauffeur pour les petites frappes locales. Mais à Red Hill, ville rurale du sud-est de la Virginie, la vie n'est pas si simple pour cet Afro-Américain. Afin de pallier ses problèmes financiers, il braque une bijouterie. Son propriétaire est prêt à tout pour se venger. Déjà, le titre m’a fait penser à celui de Sylvain Tesson, Les chemins noirs. Strictement rien à voir, mais une association d’idées qui me parlait. Le titre de Cosby nous emmène tout de suite dans les entre-deux d’un pays, dans ses marges, pas loin des grands axes et centres urbains, mais dans un à côté où les gens tentent de vivre, revivre, survivent, après des années de galère parfois. Tout y est dur, il faut s’accrocher pour ne pas retomber dans ses errances passées, surtout quand on n’est pas du bon côté de la barrière. Beauregard Montage est de ces gens qui ont décidé un jour de reprendre un cours de vie « dans les clous » et de gagner de l’argent en commerçant honnêtement. Et ça marche, jusqu’au jour où son garage va être délaissé au profit d’un nouveau, dont les prix défient toute concurrence. Beauregard est talentueux, c’est un virtuose de la mécanique, et surtout un chauffeur hors-pair, ce qui l’a conduit en prison autrefois. Chauffeur émérite, certes, mais pour des braquages … Peine purgée, Beauregard se consacre à sa famille et sa passion. Mais les dettes s’accumulent, le garage risque d’être saisi. Et que faire sinon chercher un moyen rapide pour se renflouer, en dépit de tous les avertissements de sa femme et de sa conscience …! Nous voilà embarqués dans la malle arrière d’une voiture quelque peu améliorée par Beauregard, avec des complices plus ou moins fiables, à l’assaut d’une bijouterie et de son butin qui ne devraient pas poser de problèmes; Bien sûr, tout tourne mal. Beauregard se retrouve face à bien plus dangereux que ce qu’il a pu connaître, obligé de défendre sa peau, protéger sa famille, et ne pas se faire arrêter … Le récit fonce sans discontinuer, à un rythme digne de Tarantino. D’ailleurs, Les routes oubliées feraient un très bon scénario. J’ai aimé ce personnage de Beauregard, à la conscience aigüe des choses de la vie, sachant ce qu’il risque mais allant jusqu’au bout, maniant aussi bien le volant que ses armes quand il faut. Malgré la violence qui l’habite, il est attachant. C’est un « héros » comme on les aime, avec beaucoup de failles, de douleurs enfouies, qui se débat dans un monde où être Noir n’est toujours pas simple. J’ai aimé aussi l’atmosphère du garage, des voitures survitaminées au cours de courses clandestines (là encore, pensons à la fameuse course de voitures dans La fureur de vivre, avec James Dean), les odeurs de mécaniques poussées à fond …Univers masculin, certes, mais dont les scènes, très visuelles, rendent le lecteur ravi ! C’est tendu d’un bout à l’autre, c’est de l’énergie pure, un feu d’artifice, dont on pressent que Beauregard n’en sortira peut-être pas indemne. Cosby est entré immédiatement dans mon Panthéon des auteurs à garder dans un coin de la tête. Mais, on se dit aussi qu’un titre peut être excellent et les autres pas forcément … Alors, petit retour en arrière, et me voilà sur Les routes oubliées, son premier titre traduit. Bien m’en a pris ! J’ai été autant sinon plus happée par l’histoire, les personnages, l’atmosphère… Quelle bonne lecture !!! Je pourrais citer, du même auteur, La colère, et Le sang des innocents, tout aussi formidables !
titimeccano
• Il y a 2 mois
Les Routes oubliées, titre anglais Blacktop Wasteland de Shawn Andre Cosby (né en 1973 en Virginie) Merci Nicolak pour ton conseil! Encensé par la critique américaine et couronné de nombreux prix, aussi bien aux États-Unis qu’en France, S.A. Cosby s’impose comme l’un des grands représentants du Southern noir contemporain. Dans ce roman nous suivons Beauregard “Bug” Montage, mari aimant et père de deux garçons, ancien « chauffeur de fuite » qui s’est rangé des voitures par respect pour sa famille. Une vie nouvelle… En fait pas complètement : mécanicien talentueux presque propriétaire de son garage mais écrasé de dettes, il accepte un dernier « boulot » , vous savez celui qui vous met à l’abri pour toujours. Mais le destin en a décidé autrement… Les poursuites en voiture -voitures américaines mythiques of course- et les atmosphères oppressantes sont marquées du style noir caractéristique de Cosby, très loin du génial Taxi Driver ou même de l’excellent Drive, et beaucoup plus proche de Wheelman ou Baby Driver, nerveux et sans concession. Cinq livres désormais à son actif : 1. My Darkest Prayer 2018 (inédit en français). 2. Blacktop Wasteland 2020 Les Routes oubliées -vraiment formidable- 3. Razorblade Tears 2021, La Colère, cité par Barack Obama parmi ses lectures de l’été 2021 et Top Ten du New York Times. 4. All the Sinners Bleed, 2024, Le Sang des Innocents . 5. Et enfin Le Roi des cendres (King of Ashes) à paraître le 2 Octobre 2025 Les critiques soulignent sa puissance émotionnelle, entre polar, survie dans une Virginie rurale empreinte de racisme, pauvreté, désespoir mais aussi humanité profonde (sa mère en Ehpad, passage très émouvant) Je découvre ce livre que j’ai beaucoup aimé et cet auteur à suivre sur…les chapeaux de roues !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782266332255
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- Collection ou Série
- Thriller-Noir - Thriller
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 368
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
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9,00 € Poche 368 pages