Le Roi des cendres : Le livre de S. A. Cosby

Quel passionné de littérature noire et de polars américains n'a pas encore entendu parler du fameux S.A Cosby ? Depuis la publication de ses livres en français j'avais envie de découvrir l'univers de cet auteur. Il aborde dans ces romans des thématiques fortes comme le racisme, la différence, la pauvreté notamment pour les noirs américains, qui sont des sujets qui me tiennent à cœur. J'ai donc rapidement eu dans ma PAL plusieurs de ses romans mais il aura fallu "le roi des cendres" pour que je me lance. Il était temps, comme je m'y attendais, j'ai adoré. L'auteur aborde ici des thématiques fortes et intéressantes. En filigrane, il oppose la réussite après travail acharné et détermination à l'argent facile lié à une certaine précarité. Il dépeint très bien le milieu pauvre au sein duquel Roman et sa fratrie ont grandi. Il aborde également la soif d'ambition jusqu'à l'extrême. Les personnages sont vraiment intéressants, ils sont complexes mais je me suis attachée aux protagonistes principaux : Roman, son frère Dante et leur soeur Neveah. Neveah et Dante ne sont jamais partis. Roman a su briller et rejoindre la grande ville d'Atlanta. Neveah a assuré la relève familiale à la crémation, Dante est un peu le vilain petit canard. Le retour de Roman suite à l'accident du paternel va secouer leur quotidien et remuer les démons du passé. Leurs interactions sont parfois brutales, criantes de vérité et en même temps leur lien fraternel m'a vraiment touchée. Un autre point que j'ai aimé sont les thèmes abordés en toile de fond de l'intrigue et de la sous-intrigue. Il y a énormément de profondeur et les thèmes abordés sont puissants. Le cold case qui touche la famille m'a émue, il raconte beaucoup de choses et finalement j'ai davantage été remuée par la psychologie des personnages que par l'intrigue bien qu'elle soit très bien menée et prenante. Vous l'aurez compris, c'est un roman qui m'a sous certains aspects chamboulée, c'est puissant, l'atmosphère est poisseuse et anxiogène. Je n'ai pas de bémol, même si je pense que je serai plus sensible à d'autres intrigues et sujets abordés dans d'autres de ses romans. Je suis ravie de cette belle rencontre qui me conforte dans l'idée que cet auteur vaut clairement le détour et j'ai hâte de découvrir ses autres romans.

L'argent, l’alcool et la drogue à Atlanta ont valeur d’ascenseur social. L'argent,l'alcool et la drogue à Jefferson run, petite ville de Virginie, sont symboles d'exploitation de la misère, de déchéance et d'ultra violence. Roman, l’aîné de la fratrie des Carruthers doit retourner à Jefferson run auprès de son père Keith Carruthers, dans le coma suite à un accident de voiture. Le travelling du premier chapitre, balaye un lendemain de cuite dans le penthouse de son ami Kahlil, à Decatur, banlieue chic d'Atlanta. Roman émerge entre vapeurs d'alcools, poussières de coke, galbe cuivré, satiné et inerte collé dans son dos, et le rêve obsédant de sa mère qui hante ses nuits. On est au cœur de la désinvolture, de la transgression, de l'argent facile et du sexe. L'écriture est suggestive. Sur la route de l'aéroport Roman fait un détour vers ses bas instincts. Sado- Maso. Autoflagellation, culpabilité expiatoire suite au mystère de la disparition de sa mère alors qu'il n'avait que seize ans. Tout est dit. En route pour Jefferson run. Changement de décor. La décomposition, la cendre, le feu et la mort ont remplacé les effluves d'alcools chers et de parfums opulents Neveha, sa sœur tient à bout de bras le crématorium crée par leur père et leur mère. La disparition de cette dernière, volatilisée, est l'élément clivant où chacun des membres vit avec ses démons, ses peurs, ses cauchemars, ses délires, ses hypothèses et les rumeurs qui traînent dans la ville. Dante, le petit dernier a sombré dans l'alcool et la drogue. Le coma du père ne va rien arranger. Roman va être confronté à une histoire qui n'est pas la sienne. Les liens du sang et une certaine culpabilité d'avoir abandonné son frère et sa sœur, vont lui donner l'espoir d'exorciser ses démons. Il connaît les embrouilles. Kahlil est le gardien de sa vie, mais là, on est plus dans le feutré, mais plutôt dans le brutal. Dante a trempé dans une sombre affaire avec le gang qui fait régner la terreur dans toute la ville. Les BBB . Black barons boys. Une engeance de dégénérés, de malades mentaux de psychopathes et il va vite en faire la triste expérience. L'accident du père ne semble plus être fortuit Dante leurs doit une fortune. Ils sont mis à l'amende. Roman a de l'argent. C'est son métier. Faire fructifier l'argent de ses riches clients d'Atlanta. Il est malin, mais là,il doit user de stratégies particulières car à la moindre suspicion d'embrouilles, leur vie est en danger. Ils ne connaissent que les menaces, la peur et la violence, ils ont un flair d'animal enragé. C'est leur seul langage et bien souvent ce ne sont pas que des paroles. Alors danger permanent et imminent. La survie des Carruthers est sous pression psychologique maximale entre les BBB et Roman. C'est le noyau du livre. Il y a du Tarantino là dedans. Les pages semblent exhaler l'odeur du sang, de la mort, et de la poussière des cendres. La tension exulte et résonne jusqu'à la dernière page. Les aficionados du roman noir seront servis. On pourrait dire comme pour Mozart, que le silence qui suit la fin et la fermeture du livre est encore du Cosby.

Ce nouveau roman de S. A. Cosby est un roman noir urbain où ce n'est pas tant l'intrigue en cours qui nous tient en haleine, mais plutôt une cold case qui hante la vie des personnages principaux. Alors que leur père, dirigeant d'un funérarium, vient de tomber dans le coma suite à un accident de voiture, Roman, l'aîné qui a bien réussi dans la vie, Neveah, la cadette qui s'occupe du funérarium et Dante, le benjamin addict à l'alcool et à la drogue, sont en plein désarroi. On sait très vite, et elleux aussi, ce qui est réellement arrivé à leur père : une sombre histoire de gang et de menace dont Dante est la cible. Tout en voulant protéger sa sœur qui assume déjà toutes les responsabilités de la boîte, Roman veut sortir son petit frère de ce guêpier. Mais cette histoire, et leurs retrouvailles, font remonter quelque chose de bien plus ancien. En effet, bien des années plus tôt, leur mère a soudainement disparu, ne laissant derrière elle que sa voiture au bord de la voie ferrée. Ils ont vécu depuis avec les rumeurs sur leur père qui aurait tué sa femme suite à un adultère et l'aurait fait disparaître dans son funérarium... Même si les personnages ont tous plus ou moins quelque chose à se reprocher, des défauts, des travers, ou des casseroles, ils n'en sont que plus crédibles et restent pourtant attachants (en tout cas les personnages principaux, d'autres personnages sont néanmoins flippants). Roman, le « héros » de l'histoire tente de résoudre problème sur problème grâce à son esprit, son intellect, et c'est très intéressant dans un roman qui nous plonge dans l'univers des gangs. J'ai dévoré ce roman (le livre, pas le personnage), à la fois polar, roman noir, et drame familial.

Roman vit à Atlanta, où il dirige une entreprise de gestion de patrimoine. Mais lorsque son père, victime d’un accident grave, se retrouve dans le coma à l’hôpital, Roman n’a d’autre choix que de revenir à Jefferson Run, petite ville en Virginie ou il a grandi. Il y retrouve son frère et sa sœur, celle-ci dirige le crématorium de son père en son absence. Rapidement, il découvrira que son frère s’est frotté aux mauvaises personnes ! Dans Le Roi des cendres, Cosby nous embarque dans une histoire qui démarre en douceur, pour ensuite nous livrer une intrigue qui monte crescendo ! Évidemment, il est difficile de redéposer le livre à plus tard, mais bon certaines obligations ne peuvent pas toujours attendre et j’ai bien dû le déposer quelques fois lol Mais revenons en au livre, on y découvre une famille brisée avec ces secrets qui se dévoileront progressivement au fil des pages. On s’attache à certains personnages, on ne peut qu’espérer qu’ils s’en sortent, mais dans une ville en plein déclin gangrenée par la violence, la drogue et les gangs rien n’est jamais simple. Je m’arrête là, j’en ai déjà trop dit ! Voilà pour conclure, un livre avec une intrigue intense et haletante que j’ai adoré lire malgré la noirceur du récit ! Les fans du genre, foncez !