L'Invention de Morel : Le livre de Adolfo Bioy Casares
Parfois, on pense trouver refuge, alors que le cauchemar ne fait que commencer.
C'est ce dont Luis a fait l'expérience, le jour où il a débarqué sur une plage en apparence déserte, après avoir échappé à la police à coups de rame désespérés. Alors qu'il pensait avoir trouvé refuge sur une île inhabitée, ses explorations lui dévoilent en réalité un lieu étrange, dominé par une villa à la fois somptueuse et inquiétante. Il y découvre d'autres hommes et femmes, avec lesquels aucune communication n'est possible, tant ils sont plongés dans les scènes du quotidien qu'ils répètent inlassablement, chaque semaine, sans lui prêter attention. Sont-ils fous ou bien le dénommé Morel, qui les a réunis, a-t-il quelque chose à voir avec ces étranges comportements ?
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" Situé au Paraguay, ce fruit d'une imagination fantastique est une œuvre réaliste aux accents curieusement surréalistes. Je ne pense pas que ce soit imprécis ou hyperbolique de le qualifier de parfait. " Jorge Luis Borges
De (auteur) : Adolfo Bioy Casares
Traduit par : Armand Pierhal
Expérience de lecture
Avis Babelio
dourvach
• Il y a 5 ans
On ne peut qu'être d'accord avec l'écrivain argentin Jorge Luis BORGES : "L'invention de Morel", ce court roman (ou cette longue nouvelle) que produisit en 1940 son ami et compatriote Adolfo BIOY CASARES [1914-1999] est un monument fictionnel quasi-parfait. L'imaginaire pur. La peur. La survie. L'indécision. L'ombre portée de l'étrange effroyable île du Docteur Moreau ["The Island of Doctor Moreau", 1896] d'Herbert-George WELLS (1866-1946). La condition humaine : le narrateur, ce persécuté, ne rejoindra-t-il point - de son plain gré - au final, l'existence des Dieux de l'Olympe ? Si riches tourments de l'imaginaire... Satanée machine cernée de porcelaine bleue cachée dans les sous-sols du "Musée"... Circé transformait les compagnons d'Ulysse en porcs. Morel le scientifique vole "simplement" l'âme de ses amis vacanciers à leur insu... mais les prévient charitablement, à la fin de leur semaine de rêve et d' "enregistrement" collectif. Morel est altruiste, à sa façon : il sait qu'il partagera leur destin. Juste accepter de perdre peu à peu ses cheveux, ses ongles, sa peau, sa vue, son ouïe... Se voir dessécher lentement, à l'instar des "tas d'ossements grisâtres" des infortunés semi-vivants de "Ubik" [1969] et "A maze of Death" (Au bout du labyrinthe) [1970] du Californien visionnaire Philip K. DICK [1928-1982]. Un "détail" pour le narrateur, amoureux fou des intonations de voix et de la gestuelle déliée de la belle Faustine, surprise sur les rochers du haut de l'île. L'amour rend aveugle : le fugitif, peu à peu aveugle comme Homère, rejoindra le destin des Dieux et Déesses. Seul au milieu du Pacifique : l'éternité pour soi ? On préférerait clairement le destin de Chuck Noland de la "FedEx", incarné par Tom Hanks dans "Seul au monde" [Cast Away", 2000] de Robert ZEMECKIS : en compagnie protectrice d'un ballon, tenant bravement tête à tous nos cauchemars insulaires... Les années passeront. Se souvenir que l'année 1940 fut, aussi, celle qui mit au monde "Il deserto dei Tartari" (Le désert des Tartares) du grand Dino BUZZATI (1906-1972). "Une île...", chantait Jacques BREL (L'immortel). "Une île au large de l'espoir"...
tiptop92
• Il y a 6 ans
Ce livre est une parabole sur un sentiment qui étreint la plupart des hommes, la peur de la mort. Bioy Casares donnait ici sa vision de l’immortalité, elle passait pour lui par l’éternel recommencement d’un moment heureux. On peut le comprendre, qui n’aimerait pas revivre pour toujours les plus beaux moments de sa vie ? L’histoire se déroule sur une île, elle est racontée par un naufragé repris de justice qui semble condamné à mort ou à l’enfermement à vie, ce qui pour lui revient au même. On ne saura jamais comment il se retrouve dans cet endroit, sans doute le naufrage d’un bateau, mais ses frayeurs sont grandes quand il se rend compte que l’ile est habitée. Pendant plusieurs semaines, il se cache, n’osant se montrer dans la peur d’être découvert et dénoncé aux autorités. Mais la faim et la curiosité le pousseront à sortir de son recoin . Sur la plage, chaque jour, il verra une femme d’une beauté peu commune et petit à petit il va tomber amoureux d’elle. Mais quand il osera enfin l’aborder, malgré les dangers qui le guettent, il découvrira un secret qui va remettre en cause beaucoup des certitudes de son existence... à lire pour sa brillante originalité et le message universel qu’il contient.
StCyr
• Il y a 6 ans
Un fugitif vénézuélien se retrouvant sur une île inhospitalière, observe en tapinois des individus sur une colline où se trouve des bâtiments. Pourtant quand il se trouve en présence de ces gens qu'il qualifie d'intrus ceux-ci semblent le traverser du regard, alors que chaque semaine les événements se renouvellent avec une inquiétante régularité. Ce cour roman prend la forme d'un testament qu'écrit le narrateur. Ce récit de Bioy Casares à été préfacé par son compatriote Jorge Luis Borges, ce qui vous pose une oeuvre. Je ne suis pas vraiment rentré dans le récit, le fantastique n'étant pas mon genre de prédilection, cela reste un classique de la littérature du genre au XXème siècle.
Dez54
• Il y a 6 ans
Un véritable petit chef d'oeuvre que ce court roman fantastique ! Ce récit à la première personne du narrateur, réfugié sur une ile pour échapper à la justice, est complétement envoutant et se pose en digne successeur des grands récits fantastiques du XIX eme siècle. D'ailleurs, il m'a souvent rappelé le Horla de Maupassant. L'ile fournie un cadre parfait à l'histoire : lieu isolé, oppressant et replié sur lui même (aspects que l'auteur exploite très bien). le nom de Morel est d'ailleurs inspiré du fameux docteur Moreau de L'ile du Docteur Moreau d'H.G. Wells. Adolfo Bioy Casares excelle à y installer une ambiance qui flirte entre l'étrange et le glauque. Les émotions du personnage principal : solitude, amour, doute, espoir, angoisse, malaise sont également magistralement transmis au lecteur. Le roman est court (comptez une centaine de pages). D'abord lent, il va régulièrement gagner en rythme et en intensité au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la vérité. La fin est bien pensée et n'est pas dénuée d'une certaine poésie. En résumé, un petit roman que je recommande sans modération à tous les amateurs de fantastique. P.S. : Évitez de lire la quatrième de couverture qui dévoile une partie de l'intrigue.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782221280737
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- Collection ou Série
- Pavillons Poche
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 184 x 126 mm
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9,50 € Poche 160 pages