Ma Chérie : Le livre de Laurence Peyrin

Miami, 1963. Vêtements de luxe, rivières de diamants et champagne millésimé, Gloria a vécu ces dix dernières années dans l'opulence et l'insouciance grâce aux bons soins de son amant. Tout s'arrête lorsque ce dernier est mis en examen pour escroquerie. Déchue et sans le sou, la jeune femme est contrainte de retourner dans son village natal. Dans le bus qui l'emmène vers sa vie d'avant, un homme lui demande la permission de s'asseoir à côté d'elle. Un acte anodin et pourtant... Il est noir, elle est blanche et la ségrégation raciale est toujours en vigueur. Le roman débute sur une Gloria frivole dont les occupations premières se limitent à sublimer son apparence, retrouver ses amies pour bruncher et s'endormir dans des draps de soie. (Le coup de pelle n'était pas loin). Mais son retour forcé à Chooga Pines auprès de ses parents et surtout sa rencontre avec Marcus vont déclencher et amorcer une prise de conscience significative. Elle décide de prendre sa vie en main, de trouver un emploi et de renouer avec d'anciennes connaissances dont Benjamin son ami d'enfance qui depuis son retour de la guerre en Corée n'est plus totalement le même. En choisissant de centrer son récit en 1963, l'autrice ne pouvait faire l'impasse sur les événements marquants de cette année-là tels que le discours emblématique de Martin Luther King, l'assassinat de JFK ou encore l'importance de la résolution raciale d'une Amérique conservatrice (pour ne citer qu'eux). Et c'est à travers les yeux de son héroïne qu'elle nous en fait la description avec comme toujours une plume saisissante et immersive aux allures de scénario pour film hollywoodien. Suivre Gloria et constater son évolution, ses choix de vie, la voir s'émanciper furent des plus plaisants. J'apprécie grandement la manière qu'à Laurence Peyrin d'associer fictions et faits réels dans ses romans et de mettre en avant des femmes fortes aux parcours atypiques. C'est un très joli roman que je ne peux que vous conseiller.

Dans ce court roman, on part à la rencontre de Gloria Mercy Hope, surnommée « Ma Chérie ». Dans les années 60, aux Etats-Unis, elle qui a longtemps « joué » de ses atouts physiques se retrouve contrainte de retourner vivre dans sa ville natale et de renouer avec son passé. Sur la route du retour, dans un bus, elle fait la rencontre de Marcus, un instituteur noir. #128652; Laurence Peyrin aborde ici la situation des Noirs américains à l’époque de Martin Luther King et John F. Kennedy, la ségrégation, et évoque la guerre de Corée. Si ces sujets sont malheureusement un peu survolés, l’autrice réussit à les intégrer subtilement dans le parcours de Gloria, ce qui permet au lecteur de se concentrer sur le destin de cette héroïne. Celle que l’on croit superficielle et faible se révèle bien plus complexe et c’est ce que j’ai aimé. #10024; La plume de Laurence Peyrin est fluide et accessible. Elle rend le récit vivant tout en laissant transparaître les émotions de ses personnages. #128214; Cela dit, le roman m’a laissé une impression mitigée : suivre Gloria, avec ses doutes et sa force, m’a émue et fait réfléchir. Mais j’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus étoffée. J’ai passé un très joli moment de lecture mais j’en attendais plus.

Une très jolie histoire. J’ai adoré suivre l’histoire de Gloria Mercy Hope dite « ma Chérie », et grandir et évoluer en même temps qu’elle au fil des pages, de sa vie. Un roman qui met en avant l’émancipation, la ségrégation, le changement de vie, la place de la femme dans la société, dans la famille. Seul petit bémol, le roman est trop court. Je pense que les sujets auraient pu être encore plus développés et qu’on prenne un peu plus de temps au fur et à mesure pour les poser et les aborder. À la vitesse à laquelle j’ai dévoré ces pages, j’aurais pu le faire pendant encore une bonne centaine de pages.

L’histoire correspond à ce qui est annoncé en quatrième de couverture et qui m'a donné envie de lire le roman. L'intrigue est intéressante : le retour au bercail après que tout se soit écroulé dans la vie de l'héroïne, la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 1960, la société marquée par les séquelles de la guerre en Corée, etc. Malgré cela, je n'ai pas réussi à apprécié ce roman. L'autrice maintient une certaine distance avec l'héroïne, notamment en l'affublant d'un nom extravagant (Gloria Mercy Hope) et en utilisant finalement des surnoms qui ne lui correspondent plus vraiment. La relation entre Gloria et Marcus, entre la Blanche et le Noir, n'est pas assez détaillée à mon goût. Cette fois encore, on nous garde à distance...