Marius et Sabinus - Deux frères à Pompéi : Le livre de Florence Medina, Mary-Gaël Tramon

Les personnages sont attachants, 2 frères que tout pourrait opposer mais qui se portent, malgré tout, amour et entre-aide. Marius, esclave et apprenti gladiateur, va risquer sa vie dans l’arène. L’édile a fait venir un tigre, un animal précieux, qui ne doit pas mourir trop vite sous les mains des combattants expérimentés. Sabinus, le petit frère, est né après que sa mère fut affranchie, il est donc libre. De plus, il a été adopté par une riche parfumeuse qui lui enseigne son métier dans la douceur et l’opulence. Il se voit confier cependant une mission à haut risque par une jeune patricienne : confectionner en secret un parfum qui rebutera son futur époux, un vieil homme imposé par son père. Une lecture mère-fille que nous avons grandement appréciée toutes les deux. Le récit est bien rythmé et fournit beaucoup d’info sur cette période de l’antiquité, l’ordre social, les coutumes... un petit dossier est même en fin d’ouvrage.

Marius est apprenti gladiateur, un esclave. Sabinus est son frère, et grâce à l’affranchissement de leur mère, lui a pu naître libre et bénéficie d’une vie plus douce, apprenant le métier de parfumeur. Malgré cette différence de taille, les deux frères sont inséparables, et déambulent, au gré du temps libre accordé à Marius, dans les rues de Pompéi. Nous sommes en 79, et le Vésuve entame les premiers soubresauts qui annoncent LA catastrophe… Pendant que Sabinus aide en secret une jeune fille qui refuse de se marier, Marius, quant à lui, s’apprête à mener probablement son tout premier combat. Mais lorsque le plus jeune est emprisonné dans les cachots de l’amphithéâtre car accusé d’être un chrétien, Marius doit trouver une manière de le sauver… Alors que le volcan gronde… Un très bon roman de littérature jeunesse, , grâce notamment au lexique et aux explications données en fin d’ouvrage. L’auteure nous livre un excellent aperçu de la vie à Pompéi sous l’Empire Romain, du quotidien, de la liberté de culte alors qu’on persécute les Chrétiens, de la hiérarchisation de la société, des gladiateurs… Dans un style accessible, elle nous conte une belle histoire de fraternité, et nous embarque avec elle dans les rues de la ville juste avant la catastrophe, dans sa foule, ses odeurs… Une bonne intrigue, parfaitement documentée, et adaptée à son public, donc… Mon fils, en cinquime, et latiniste depuis septembre, l’a lu également et a adoré ! Merci à Babelio, et aux éditions Poulpe Fictions pour cette découverte.

Marius et Sabinus sont deux orphelins dans l'Antiquité. L'un est apprenti chez une parfumeuse, l'autre veut devenir gladiateur. Pendant que les jeux du cirque se préparent, Sabinus se voit confier une mission secrète. Mais tous deux ignorent qu'un événement majeur est en route, l'éruption du Vésuve. Un roman jeunesse facile à lire, avec plusieurs intrigues familiales, amicales, amoureuses, aventureuses. Bref de quoi être happé.

Je remercie les éditions Edi8 pour l'envoi de ce roman jeunesse à l'occasion d'une masse critique. Le livre a un aspect sympa, la couverture donne envie, avec un belle illustration pleine page de Mary-Gaël Tramon et les libellés en cursive. Ouvrons-le, et lisons. Aïe, là, ça se gâte : Papier épais et rugueux, on dirait du buvard, et surtout, un interlignage bien trop grand qui gêne la lecture. On imagine que c'est destiné à faciliter la lecture des plus jeunes en aérant le texte, mais c'est le contraire qui occure. De plus, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit de donner du volume au livre, en plus du papier épais, pour atteindre 256 pages. Dommage. Un papier plus fin, mais lisse, et un interlignage normal aurait donné un livre plus petit, mais tellement plus agréable à feuilleter et à lire. Autant la couverture en couleur plait à l'oeil, autant les illustration intérieures, raides, au trait noir et dégradé de gris, ne séduisent guère. C'est tristounet. On a vu tellement d'images en noir et blanc plus réussies chez D. Comes, H. Pratt, L. Guillope et la plupart des mangakas. Un autre bémol : la narration est au présent de l'indicatif, choix que je trouve rarement judicieux. Et là, c'est juste plat, à l'aune des illustrations grisâtres ; je préfère cent fois qu'on me raconte une histoire au creux de l'oreille avec les temps du passé. Maintenant, l'histoire. Déjà, contrairement à d'autres avis, je trouve que parsemer le texte de mots latins n'apporte rien sauf de compliquer la lecture. Et c'est bien là que se situe le hic de ce roman : on voit bien que l'auteur a voulu concilier promenade pédagogique et didactique dans le monde romain et intrigue romanesque. Malheureusement, le côté pédagogique alourdit et ralentit l'action, déjà bien délayée. Nous avons trois fils narratifs : le mariage arrangé de Livia, amie du héros, l'arrivée du tigre chez les gladiateurs, et le groupe des chrétiens. Mais aucun n'aboutit vraiment, le deus ex machina final bouleversant tout. La description de la catastrophe finale est prenante et spectaculaire, mais elle ne tient que dans les cinq derniers chapitres. Les 21 chapitres précédents n'apparaissent du coup que comme un long préambule à cette acmé. On comprend bien que cette éruption coupe toutes les intrigues en cours, et change les destins de chacun, mais c'est un peu frustrant pour le lecteur. Le livre se conclue en avouant clairement son but didactique avec un dernier chapitre dossier sur Pompei. Sympa, mais pas indispensable à l'ère du smartphone et de wikipedia. En conclusion, un petit livre de poche inutilement gonflé aux hormones typographiques pour faire grand livre, et qui hésite entre deux pistes didactique et romanesque. Symphatique mais inabouti. Pourquoi ne pas avoir choisi la piste romanesque, privilégiant une intrigue accrocheuse et complète, comme l'affaire Caius de H. Winterfeld, ou les livres de O. Weulersse ? Une prochaine oeuvre de F. Medina plus resserrée ?