Sarah des Limbes : Le livre de Maxime Fontaine, Benjamin Strickler

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Poulpe Fictions

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Tombée dans le monde des Oubliés, saura-t-elle en sortir ?

Orpheline, insignifiante – presque invisible – aux yeux des autres, Sarah a basculé dans les Limbes, un univers parallèle où errent les âmes oubliées. Traquée par un mystérieux Contrôleur qui exige son " permis d'exister ", elle comprend que plus le temps passe dans cette étrange dimension, plus elle risque d'y rester prisonnière à jamais. Entre créatures dévorantes et fantômes en tout genre, Sarah devra choisir : tenter de retrouver sa vie d'avant... ou révolutionner ce monde de l'ombre ?

Une histoire frissonnante dans un univers aussi fascinant que dangereux.

De (auteur) : Maxime Fontaine
Illustré par : Benjamin Strickler

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Avis Babelio

PedroPanRabbit

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

On ne va pas vous raconter d'histoires : c'est une fois de plus la couverture qui nous a poussé à la lecture. Une cité brumeuse, des fantômes, un monstre aux dents pointues et une fillette aux faux airs de Lydia Deetz... il ne nous en fallait pas plus pour réveiller en nous l'amateur d'intrigues creepy et de films burtoniens. L'éditeur est d'ailleurs le premier à citer le célèbre réalisateur pour qualifier l'univers de "Sarah des Limbes", mentionnant "Miss Peregrine et les enfants particuliers". De quoi attiser notre curiosité... Ne tergiversons pas : "Sarah des Limbes" est un roman jeunesse très sympathique, en plus d'être parfaitement adapté à la saison. L'éditeur ne s'y est pas trompé en évoquant Tim Burton, mais on pense davantage à "Beetlejuice" qu'à "Miss Peregrine" en lisant le livre de Maxime Fontaine. Pas en raison de l'éventuelle présence d'un esprit farceur aux goûts vestimentaires douteux, mais plutôt dans les codes esthétiques et – peut-on l'exprimer ainsi ? – politiques des Limbes tels qu'il les imagine. En effet, comme le monde des morts de Burton qui s'avère être une insupportable bureaucratie, celui de Maxime Fontaine est régi par un fonctionnement tout aussi strict qu'il est ridicule. On y trouve une parodie de notre monde, où des contrôleurs effrayants arpentent chaque millimètre de terrain pour capturer les sans-papiers, le tout sous l'autorité d'un dictateur qui a, semble-t-il, oublié de réfléchir depuis longtemps. Mais comme tout système dysfonctionnel, les Limbes ont engendré leurs propres fonctionnements alternatifs, aussi y trouve-t-on quelques rebelles et... une mafia ! Si elle n'est pas clairement nommée ainsi, aucun doute possible : le personnage de Mamie Négoce a tout d'un Parrain – enfin, d'une marraine, en l’occurrence. Installée dans un décor de boite de nuit abandonnée, elle est protégée par une troupe de gardes du corps en costards armés jusqu'aux dents, personnages totalement improbables dans ce décor hanté de maisons biscornues et de manoirs perdus dans la brume. Comme une Dorothy traversant le pays d'Oz pour trouver de quoi rentrer au Kansas, Sarah rencontre en chemin des compagnons de route qui l'aideront dans les quêtes dont elle sera missionnée en échange d'un droit de passage pour retourner chez elle. Parmi ceux-là, outre Wassim le SDF plein de sagesse, Ninée la fantôme morcelée et Junk le tas de déraille, on a un petit faible pour Phil, rouquin au nœud papillon et à l'humeur on ne peut plus lunatique, justifiant un tordant jeu de mots sur les titres de deux chapitres successifs : "Phil Good" et "Phil Bad". Au milieu de cette galerie de portraits fantaisiste, Sarah s'impose bel et bien comme la fille spirituelle de Lydia Deetz – une analogie confirmée par son style gothique tout en rayures et en jupe plissée à volants et par le coup de crayon de l'illustrateur Benjamin Strickler. Ses personnages filiformes aux grands yeux ronds ne tromperont personne quant aux influences esthétiques qui se cachent derrière ce style. Mais "Sarah des Limbes", ce n'est pas qu'une aventure de fantasy gentiment macabre, c'est aussi une histoire émouvante, en toile de fond, sur l'oubli et la solitude. Délaissée par son entourage (et avant cela, par ses parents), Sarah glisse dans les Limbes parce qu'elle ne compte plus pour personne chez les vivants. Il y a ainsi une touchante réflexion qui se dessine en diagonale du scénario et dont chaque personnage, à sa façon, se fait l'écho. Notre seule petite déception sera dans la construction de l'intrigue, qui souffre d'un rythme à notre sens un peu inégal. Le scénario prend souvent des virages abrupts et les ellipses nécessitent ensuite trop souvent de revenir en arrière pour préciser des informations que le lecteur, de fait, n'a pas. Cela vient casser la fluidité d'une lecture au demeurant très sympathique et dont l'issue, qu'on pourrait croire évidente, prend en fait le contre-pied du final tout tracé que le lecteur imaginait. En bref : "Sarah des Limbes", c'est un peu le nouveau "Beetlejuice" ! Avec son héroïne pleine de caractère toute de rayures noires vêtue et son monde d'esprits errants façonné comme une dictature aussi diabolique que farfelue, ce roman jeunesse n'est pas sans évoquer la fantaisie du Burton des débuts. Si l'on regrette une construction de l'intrigue un peu laborieuse, on aime beaucoup l'univers pensé par Maxime Fontaine et les illustrations de Benjamin Strickler, que le célèbre réalisateur américain n'aurait pas reniées.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Enfants , Roman Enfant 8-12 ans
  • EAN
    9782377424160
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    192
  • Dimensions
    212 x 142 mm

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12,95 € Grand format 192 pages