Nicholas Nickleby - Tome 2 : Le livre de Charles Dickens

[masquer]J'allais dire que j'ai préféré le tome 1, mais la fin a des envolées lyriques qui rattrapent un peu le coup. Ce n'est pas mon oeuvre préférée de Dickens. Nicholas est extrêmement attachant. Il y a un paragraphe vers le milieu de ce tome 2 qui m'a fait tourner de l'œil par son racisme décomplexé, mais l'epoque veut aussi malheureusement ça. Nicholas est attachant donc ( j'ai aimé son impulsivité et son côté taureau fonçant tête baissée qui le rend imparfait et donc tangible),sa sœur est insipide (comme souvent chez les personnages féminins de Dickens, et quand elles ne sont pas insipides, on tombe dans l'extrême inverse: furie, vaine, méchante, trop superficielle, harpie, ou au mieux, gentiment excentrique). La mère était insupportable, je n'ai pas réussi à m'attacher. C'était parfois long, toutes les aventures ne sont pas passionnantes. Ralph est un personnage extrêmement bien écrit et intéressant. On sent l'homme qui aurait pu, comme son frère, être un homme bien, mais qui a choisi de ne pas l'être. Gros coup de cœur por Noggs et Smike. Comme toujours, des personnages délicieusement caricaturés (et non caricaturaux, nuance), des situations et réactions ubuesques. Les passages dans la "pension" qui n'en est pas une vous brisent le coeur, la mort d'un personnage aussi (prévisible même si jusqu'au bout j'ai espéré..). Les personnages ici (je dis ici car dans d'autres de ses œuvres c'était mieux amené) tombent amoureux très vite, trop vite, ça manque de crédibilité, mais à remettre dans le contexte aussi, j'imagine, de qui écrivait, quand il écrivait et ce qui se vendait alors. Du moins c'est mon sentiment. Aussi, la modernité du propos sur le harcèlement sexuel ou sur le fait que la communication est l'une des clefs dans un couple.[/masquer]

Le vent tourne! Le bonheur et l’espoir s’invitent dans la noirceur d’un Londres corrompu. Sa jeune sœur sauvée des griffes du déshonneur, un travail auprès d’employeurs qui seraient le rêve de tout salarié, le cœur battant pour une demoiselle (jeune, belle, vertueuse, respectueuse des convenances et en danger. Le quinté + gagnant de la fille à marier, pour Dickens), Nicholas Nickleby n’arrête plus de grimper les échelons du paradis (même si certains s’avèrent glissants…). On s’extasie sur l’effet papillon du roman, où les complots des uns volètent l’air de rien dans les oreilles des autres, où les amis rencontrés au hasard des pérégrinations réapparaissent par magie au moment opportun. C’est parfois cousu de fil blanc (il suffit d’être prévenu, chez Dickens, la fin est toujours prévisible: les gentils sortent gagnants, les méchants vont au diable, et un ou deux seconds rôles finissent tragiquement, histoire de tirer une larmichette au lecteur), mais c’est toujours divertissant sans tomber dans le trop facile (j’aime les apartés de l’auteur qui glisse entre deux situations rocambolesques des réflexions bien sentis sur la société et ses contemporains). En somme, un nouveau tableau de l’Angleterre victorienne qui se place d’emblée dans mon top 3 de l’auteur!