Les Grandes Espérances : Le livre de Charles Dickens

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LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE

Appelez-le Pip. Orphelin de père et de mère, " défunts de cette paroisse ", le petit Philip Pirrip mène une enfance pauvre dans les marais du Kent quand, à la veille de Noël, il y fait la rencontre d'un forçat, hirsute évadé du bagne auquel il prête secours. Dieu récompensant les bonnes actions, le petit garçon, promis à la forge, se voit bientôt appelé à Londres, pour y recevoir éducation et bonnes manières.
Entre sa bienfaitrice, la riche miss Havisham, et la belle Estrella – au cœur de pierre –, Pip s'acquitte peu à peu des espérances mises en lui. Sauf une seule peut-être : celle de devenir un vrai gentleman. Un gentleman de cœur.


De (auteur) : Charles Dickens
Traduit par : Charles Bernard-Derosne

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Expérience de lecture

Avis Babelio

ehohkeehe

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

C'est le premier roman de Dickens que j'ai lu et j'appréhendais un peu car j'ai parfois du mal avec la littérature du XIXe. Mais quelle incroyable rencontre que cet ouvrage ! J'ai immédiatement été transportée par son univers, sa brume matinale et ses marais, la route cahotante jusqu'à la ville, cette emblématique maison aux allures fantomatiques, le château de Walworth … Ce livre m'a offert une compréhension de l'époque que je n'avais pas réussi à atteindre jusque là. En dehors des atmosphères remarquablement dépeintes par l'auteur, les personnages sont étonnants de complexité et d'humanité. On apprend à les connaître au fil du récit, à les comprendre, à les juger parfois, puis à revenir sur notre premier jugement. C'est ma propre humanité que ce roman a questionné ; questionnements et réflexions qui perdurent bien au-delà de la lecture. J'ai beaucoup ri, j'ai été profondément touchée aussi. [masquer] Mais comment ne pas l'être face à la bonté et la fidélité de Joe, à l'humilité et l'amitié d'Herbert, au soutien sans faille de Wemmick, aux remords et remises en questions de Pip et à la repentance de Miss Havisham ? Pip, c'est vrai qu'on ne peut lui en vouloir. Parce qu'il constitue un miroir de nos propres choix et de leurs conséquences. C'est nous, face à nous-même. [/masquer] L'intrigue, quant à elle, est magistrale. Chaque scène et chaque détail est fondateur. On ressent à la fois l'influence des rencontres et des expériences sur l'avenir mais aussi et surtout quelque chose qui nous dépasse, un destin bien au dessus de nous, qui se charge de tracer le fil rouge de nos vies. C'est profondément poétique, vivant, humain. Il n'y a pas ici de désespoir, de défaites ni de victoires. Il y a des tempêtes, puis le calme qui revient, des pertes et puis des gains, de sorte que toujours, l'équilibre revient.

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eugenange

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

La trame est la même que dans les autres romans de Dickens, avec une grande diversité de personnages de toutes conditions sociales. Ce qui détonne à l'époque dans le paysage Anglais littéraire, assaisonné d'un humour corrosif et burlesque. Je ne voudrais surtout pas décourager les futurs lecteurs de cet auteur classique, et dont le quatrième de couverture nous dit que "David Copperfield" est le chef d'œuvre de la littérature anglaise du 19 ième siècle. C'est faire injure à Jane Austen, aux sœurs Brontë, à Thackeray, et à l'auteur, qui a écrit d'autres œuvres à mon avis plus abouties. Pour mon compte, Je considère que "le chant de Noël", que j'ai lu la première fois à dix ans, est un livre indépassable. Pourquoi? Parce que au delà de récit court et horrifique, à travers l'histoire de ce vieux Scrooge, avare et méprisant, un prétexte à l'introspection et à la résilience, avec la question existentielle posée sur ce que nous laissons derrière nous. Cette longue nouvelle est pour moi la plus grande réussite de Dickens, quand 50 ans avant Freud, il nous parle de façon imagée de l'inconscient et d'un travail d'introspection. Ce retour sur soi est bien présent ici, mais il m'apparait parfois très vif, et à d'autres moments complaisant, frisant l'autosatisfaction, la complaisance le statuaire, apparaissant dans le dernier tiers du livre, à travers cet enfant trop exemplaire, devenant un adulte illustrant toutes les promesses. . Il y a toujours une question morale chez l'auteur, dans ses romans d'apprentissage. Elle est concomitante dés les premières pages de ce livre. Jusqu'à la page 300, le livre est vraiment captivant. Nous traversons les affres de ce jeune garçon, orphelin de père, et qui va voir peu à peu le ciel lui tomber sur la tête. Dickens analyse très finement les conséquences de la maltraitance et du mépris, l'intelligence très vive des enfants, mais aussi leur fragilité. L'auteur démonte finement aussi les mécanismes de la perversion, poussant vers le doute, le repli, puis le dépérissement la mère de David, sous empirise, après avoir été séduite. C'est un réquisitoire contre la violence institutionnelle d'alors, et qui était tout à fait moderne. Qu'un adulte en charge soit bienveillant, pédagogue et l'enfant s'épanouit, et devient résilient. Il y a de très belles pages sur la consolation qu'un pauvre enfant, maltraité et relégué, trouve alors dans des romans classiques qu'il trouve par hasard? On est surpris de la justesse du récit quand David retrouve Traddle, ancien copain de souffrance, alors que tous deux étaient pensionnaires dans un collège. Traddle, à sa grand surprise, a fait totalement l'impasse de ses souvenirs de bouc émissaire constant du groupe, pour se rappeler juste les jours de franche rigolade. Cette capacité d'amnésie est un classique des conséquences de maltraitance. C'est ce genre de détail qui fait sens d'un vécu douloureux chez Dickens, qui lui, n'a pas oublié. D'une façon générale, Dickens s'acharne à montrer qu'une main tendue, et qui sauve ou cajole, est plus efficace qu'une main qui repousse ou cogne. Il y a un 50 ans encore, cela n'était pas évident pour beaucoup. Alors que dire de la qualité de ces points de vue progressistes datant de presque deux siècles? Le roman se serait arrêté là que je l'aurais trouvé magnifique. Ce sont bien sûr les souvenirs personnels de Dickens qui lui servent à écrire, à être si prégnant. David empreinte énormément à la vie de l'auteur. On n'oubliera pas non plus ces 300 premières pages. C'est sans doute pour cela qu'il eut beaucoup de difficulté à terminer ce livre. L'attachement qu'il construit avec ses personnages, au point de ne plus vouloir les quitter le fait dériver vers le pathos exagéré, et la redondance. Il n' a pas pris ou n'a pas pu prendre de la distance avec son personnage principal, ce David-Charles Dickens, qui a fini par le posséder, en se trouvant avantageux dans ce miroir, prolongeant indéfiniment l'attraction création. Si l'on est séduit au début par tout cette distribution éblouissante, mettant en scène toute une variété de caractères différents, des deux sexes, l'écheveau à la fin finit par s'avérer indigeste, se perdant dans des explications laborieuses quand à leur destinée, s'appliquant à gâter les esprits courageux et méritants, comme à la distribution des prix, et châtiant les autres. C'est un peu "la petite maison dans la prairie", les méchants se révèlent au grand jour, malgré leurs simagrées, et seront punis. C'est cette galerie de personnages dont on gardera souvenir plus que l'histoire elle même. Quelques beaux portraits de femmes, telle cette miss Trotwood, impétueuse et généreuse sous ses airs rigides, pourfendant les cruches qui se font avoir par les hâbleurs, figure d'un féminisme qui n'existe pas encore. Mais dont il développe le destin de quelque victimes: La propre mère de David, et cette amour d'enfance, la p'tite Emily. Traddles, Barkis, Creakle et Steerforth: Du simplet, au fils de bonne famille, Dickens déploie l'essentiel de son talent dans cette diversité de conditions sociales. Il force sans doute la monstruosité repoussante de cet "Uriah Heep", visqueux et vil, qu'il caractérise comme une sorte de serpent venimeux, faisant ressurgir le Dracula que Bram Stocker, roman d'exception, qui sortira bien plus tard. C'est l'antithèse absolu de David Copperfield, exemplaire en tout, n'attirant jamais le moindre grief, sorte de chevalier blanc. En lisant la biographie de Charles Dickens, on constate pourtant que ce ne fut pas toujours le cas, et qu'il a arrangé ce personnage qui était une prolongation de lui même à sa façon. Et de la même façon quelques personnages du roman, comme cette Dora, épouse de David, et qui est le fac similè de sa première épouse dont il divorcera au bout de deux ans. Dickens fut un mari volage, profitant de sa célébrité, et dont les biographes ont gommé les aspérités jusqu'à le faire ressembler à ce David Copperfield dont on ne s'étonnera pas que Dickens chérissait cette image trompeuse qu'il renvoyait aux autres, au point de considérer lui même que c'était là son meilleur roman. . Je serais tenté de nommer ce livre qui m'a enthousiasmé dans ces trois cent premières pages, et plus tard par séquences (il en compte plus de 1000...) au point de le nommer plutôt les grandes espérances déçues"....En relation avec le chef d'œuvre antérieur de Dickens, qui a mon avis est plus abouti, plus concis et ne souffre pas de ces digressions de plus en plus redondantes, qui accablent le lecteur avant d'arriver à l'indigestion des bons sentiments, finissant par gâcher un livre qui part pourtant sous les meilleurs hospices. .

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souleymansamir33

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Critique d’un mordu de Dickens — De grandes espérances, ou comment se prendre une leçon d’humanité en 600 pages Je pensais lire un « classique » de plus, cocher une case, me cultiver un peu. J’ai pris De grandes espérances en main, et c’est lui qui m’a lu. Pip, ce garçon qui court après une version fantasmée de lui-même, c’est un peu chacun de nous à 20 ans. Et voir son idéal s’effriter lentement, c’est violent… mais terriblement juste. Ce roman, c’est un miroir tordu : drôle par endroits, gothique, et au final d’une modernité désarmante. Dickens, avec son style ciselé et théâtral, construit des personnages qui vous collent à la peau. Miss Havisham, figée dans sa robe de mariée jaunie, m’a plus marqué que n’importe quel personnage de série. Et Estella ? Aussi belle qu’inatteignable, aussi vraie que cruelle. Ce livre m’a fait reconsidérer pas mal de mes « grandes espérances » perso. Et franchement, c’est rare qu’un roman vous accompagne plusieurs jours après la dernière page. Un chef-d'œuvre qui ne vous flatte jamais, mais qui vous comprend. Et ça, c’est précieux.

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tessy2

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Les œuvres de Dickens font partie des grands classiques que l'on croit avoir lus, parce qu'on en a toujours entendu parler. Je doute finalement, d' en avoir véritablement ouvert un. Il y a quelques années, l'excellente série Dickensian qui met en scène les personnages de l'auteur, a suscité ma curiosité et je m'étais alors jurée de m'atteler à l'œuvre de Dickens. Le challenge XIXEME m'en donne l'occasion ce mois-ci. Voyons si mes grandes espérances ont été récompensées : Il s'agit ici, d'un roman d'apprentissage. Le jeune Pip est le héros de cette histoire. Pip est orphelin et a été recueilli par sa sœur à la mort de leurs parents. Elle n'est pas tendre avec Pip. Elle l'élève, comme on dit, "à la main". Fort heureusement, il y a Joe, le mari de sa sœur, un homme bon qui protège du mieux qu'il peut le jeune Pip. Joe lui apprend le métier de forgeron. Pip reprendra la forge lorsque Joe ne sera plus là. Ainsi, va la vie de Pip. Mais lorsque Miss Havisham , une riche dame des environs, l'invite et lui propose de venir lui tenir compagnie, le jeune Pip découvre un tout autre monde que le sien. Considérant Miss Havisham comme sa bienfaitrice, il commence à espérer autre chose. Peut-être une autre destinée ? Et bientôt, dans la tête du jeune garçon apparaissent de grandes espérances ... Lire les grandes espérances est une épreuve. La première partie surtout, m'a paru interminable. La narration à la première personne y est peut être pour quelque chose. Il m'a semblé qu'il ne s'y passait pas grand-chose, que les répétitions étaient nombreuses et les personnages trop peu développés. Dickens plante le décor et est le maître de l'histoire. Ainsi, il nous fait languir. On se demande bien où il veut en venir ou plutôt, on croit savoir. Et comme le jeune Pip, on a la prétention d'avoir tout compris. On est impatient. On devient un peu trop sûr de nous. Mais qui suis-je, en effet, pour critiquer le grand maître ? Après la monotonie des premiers chapitres, l'ennui de quelques suivants, et avec une discipline quasi militaire de lecture, j'ai réussi à avancer. Et au fil des pages, mon intérêt a grandi. Mon avis La lecture des grandes espérances se mérite. Il faut s'accrocher. L'intensité de l'histoire va crescendo. Mais de nombreuses longueurs plombent le récit. Comme je pouvais m'y attendre, l'histoire est cruelle mais très différente de ce que j'avais imaginé au départ. Sans conteste, Dickens signe ici un grand roman. Challenge XIXEME siècle

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266296496
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    768
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Charles Dickens

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