Norferville : Le livre de Franck Thilliez

J’ai adoré le lire !!! De suite on est dans l’histoire, il y’a de l’action. C’est son deuxième livre que je lis ( j’avais lu « a retardement » qui est excellent ) et je commence à beaucoup aimé ses livres.

Mon premier Franck Thilliez et même si ce n’est pas une déception, ce n’est pas non plus un polar que l’on finit en se disant qu’on s’est pris une claque. J’attendais certainement beaucoup trop d’une lecture de cet auteur si connu que j’avais pu entendre en conférence il y a quelques années. Norferville c’est tout d’abord une plume qui fonctionne bien, une atmosphère sordide et un froid à tuer un ours. Les personnages sont travaillés, quoique un peu stéréotypés. Le fond de l’histoire est par contre très intéressant : l’abus pendant des années de femmes amérindiennes mais dans le Grand Nord canadien. Et ça c’est quelque chose que l’on ne soupçonnait pas forcément de nos yeux d’européens. Nous avons une jeune femme de moins de 30 ans qui part sur les traces de ces amérindiennes et qui se fait trucider. Son père, profiler qui débarque de France pour s’incruster dans l’enquête locale, la flic qui est amérindienne et qui revient sur des terres haïes, des flics locaux qui ont l’air d’être tout sauf clean. On remue le tout et on obtient un bon polar digne d’un téléfilm sur M6. Alors c’est pas mauvais, c’est plutôt même agréable à lire mais la fin m’a laissé sur ma faim. Finalement on ne saura pas vraiment certains liens, qui a vraiment manipulé qui, pourquoi la mise en scène du cadavre (qui aurait pu disparaître au fin fond de la forêt sans qu’on ne le retrouve jamais). Encore une fois mon avis est certainement biaisé par rapport au nom de l’auteur. Il aurait été moins connu, mn avis aurait été peut-être plus doux car j’aurais eu moins d’attente.

Norferville, un Thilliez plus doux, mais engagé. Avec Norferville, Franck Thilliez nous embarque une nouvelle fois dans un univers sombre et glacé, où l’atmosphère pesante se mêle à une tension constante. Si l'on retrouve avec plaisir la plume précise et efficace de l’auteur, ce roman se distingue légèrement de ses autres œuvres, tant par son ambiance que par sa construction narrative. Thilliez parvient encore à nous faire frissonner, non pas tant par l’horreur ou le gore, ici mesurés, mais par les conditions extrêmes dans lesquelles évoluent les personnages. Le froid, omniprésent, semble saisir le lecteur à chaque page, renforçant cette impression d’être happé dans un monde isolé et oppressant. L’intrigue, bien ficelée comme toujours, réserve son lot de mystères et de révélations. Cependant, là où Thilliez nous a habitués à des retournements de situation inattendus, mes soupçons se sont cette fois révélés justes, ce qui atténue quelque peu l’effet de surprise. Malgré cela, l’enquête garde tout son intérêt grâce à une narration immersive et des personnages fouillés. Ces derniers, justement, constituent un autre point fort du roman. Attachants dans leurs fêlures, marqués par un passé trouble, ils donnent une humanité profonde à cette histoire glaciale. On sent chez Thilliez une volonté de sonder les zones d’ombre de l’âme humaine, sans jamais tomber dans le pathos. Mais Norferville n’est pas qu’un simple thriller : à travers son récit, l’auteur glisse subtilement une critique de notre société contemporaine. Le traitement des peuples indigènes, leur habitat détruit, leur parole ignorée ou méprisée, est abordé avec justesse et sans lourdeur. Cette dimension sociale ajoute une profondeur supplémentaire au récit. En somme, Norferville n’est peut-être pas le roman le plus percutant de Thilliez, mais il n’en reste pas moins une lecture captivante. Grâce à sa belle écriture, son ambiance saisissante et son propos engagé, l’auteur continue de nous entraîner là où il excelle : aux confins de l’humain et de ses contradictions.

Un thriller de Thilliez plutôt versant policier nordique que ce que je connaissais de lui, de mes vieilles lectures plus jeune. J'ai apprécié l'expérience renouvelée, c'est une lecture facile qui emporte dans son suspens souvent renouvelé. La culture innue était également un pdv intéressant à aborder, et les violences faites aux femmes sont correctement traitées.