Northanger Abbey : Le livre de Jane Austen

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La jeune Catherine Morland visite pour la première fois la ville de Bath, en Angleterre. Elle y rencontre son amie Isabella Thorpe et son frère, mais également le captivant Henri Tilney. Ce dernier l'invite à séjourner à l'Abbaye de Northanger, propriété de son père, lieu que Catherine s'imagine à tort mystérieux et effrayant, tout droit sorti des Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe.Une idylle se développe entre Catherine et Henry Tilney. La confrontation de leurs points de vue sur la littérature et leurs discussions sur l'Histoire et le monde amènent Catherine à gagner en maturité, au travers d'un parcours initiatique. Roman d'apprentissage, Northanger Abbey offre un tableau ironique des moeurs de la gentry de Bath.Rédigé en 1798-1799, Northanger Abbey fut publié de façon posthume, en 1817. Cette traduction, Félix Fénéon l'a réalisée en prison en 1894, dans l'attente de son procès pour anarchisme présumé. Elle est la plus élégante de ce chef-d'oeuvre de Jane Austen.

De (auteur) : Jane Austen
Traduit par : Félix Fenéon
Préface de : Emmanuel Dazin

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Lucilou

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 9 mois

En commençant "Northanger Abbey", qui manquait encore à ma culture austenienne, je craignais l'ombre de la Sainte Trinité que forment pour moi "Orgueil et Préjugé", "Raison et Sentiment" et "Persuasion" et j'imaginais qu'elle ne pourrait qu'obscurcir le récit des (mes)aventures de Catherine Morland. Le fait est que "Northanger Abbey" n'est sans doute pas aussi brillant que les ouvrages suscités mais qu'il n'est pas sans charme non plus et que, finalement, je l'ai beaucoup, beaucoup aimé et sans doute grâce à son héroïne, Catherine Morland, que j'ai trouvé incroyablement attachante. Quand s'ouvre le roman, la jeune fille a tout juste dix-sept ans. C'est la quatrième enfant d'une famille qui en compte dix et elle n'a absolument rien de remarquable. Sa beauté n'est ni parfaite, ni romantique. D'ailleurs, elle n'est même pas belle... Son intelligence n'est pas au-dessus de la moyenne et elle n'est ni une pianiste accomplie ni une épistolière hors pair. En revanche, c'est une rêveuse, lectrice passionnée des romans gothiques qui fleurissaient comme pâquerettes au printemps au début du XIX°siècle. Et puis, elle est surtout d'une incomparable fraîcheur qui la rend à la fois touchante et drôle, parfois naïve et toujours sincère. Catherine, finalement, ressemble un peu à toutes les adolescentes ... C'est ainsi qu'après une enfance passée à battre la campagne, elle commence à s'intéresser à la toilette et à rêver d'amour... Grâce aux Allen, des voisins de ses parents qui l'ont pris en amitié, la jeune fille a l'occasion d'aller séjourner quelques semaines à Bath, la ville thermale de la vieille Angleterre par excellence, le séjour le plus prisé et le plus en vue de toute la bonne société... C'est au cours d'un bal que la vie de Catherine va changer puisqu'elle y fait la rencontre, romanesque à souhait, d'un fort beau jeune homme qui a le bon gout d'être aussi plein d'esprit qu'agréable à regarder: Henry Tilney, dont elle rencontrera également la sœur un peu plus tard dans le roman. C'est là aussi qu'elle fait la connaissance d'Isabella Thorpe dont elle deviendra l'amie et la confidente... On dit des rencontres qu'elles sont le sel de la vie: celles de Henry et Isabelle -qui vont en entraîner d'autres- ne vont pas se contenter de saler l'existence un peu morne, simplette de Catherine. Elles vont furieusement l'épicer, poivre et cannelle. La pimenter même puisque dès ce moment la vie de notre héroïne ne sera plus jamais la même... On pourrait se moquer des emportements candides de la jeune fille et de ses aventures qu'elle est bien la seule à croire romanesques. On pourrait les trouver prévisibles . On pourrait même les penser inintéressantes... Sauf que Catherine est si attachante qu'on ne peut s'empêcher de s'investir dans son histoire, un peu comme quand on écoute les récits d'une cousine d'à peine seize ans qui frémit en attendant le premier message du beau ténébreux de la 2nde 6 et qui échafaude des scénarios plus complexes les uns que les autres pour espérer le croiser entre la cantine et le CDI... Il y a Catherine et il y a l'écriture de Jane Austen que j'ai trouvé absolument fabuleuse dans ce roman et si délicieuse... Entre la parodie des romans gothiques à laquelle elle se livre par trois ou quatre fois (l'emballement de Catherine apprenant qu'elle va vivre dans une abbaye! L'exploration de la demeure après celle -décevante- de la chambre...), l'ironie dont elle fait preuve et qui m'a proprement réjouie tant je l'ai trouvée mordante, décalée ("Versée comme elle l'était grâce à ses lectures dans l'art de dissimuler les trésors, la possibilité que les tiroirs comportent des double fonds ne lui avait pas échappé, et elle passa la main dans chacun d'eux avec une consciencieuse application, mais en vain") et l'emploi du discours indirect libre qui confirme cette dernière tout en créant une connivence avec le personnage de Catherine... C'est un régal! Et puis derrière l'intrigue, certes un peu gentille, et l'écriture de Jane Austen, il y a le reste: l'hommage rendu à la lecture et à la littérature, les clins d'œil aux romans gothiques qui embrasent l'imagination de Catherine et dont Austen se moque avec tendresse, l'intelligence d'un texte qui est avant tout un roman d'apprentissage au cours duquel l'héroïne quitte l'enfance pour entrer dans le monde adulte et ses réalités parfois brutales (le mariage, l'amour et l'argent!), l'aura (déjà) féministe ("J'en ai lu un peu, parce qu'il le fallait, mais ce qu'on me raconte dans ces ouvrages ne fait que m'irriter ou m'ennuyer. Les querelles des papes ou des rois, les guerres ou les épidémies de peste à chaque page, les hommes qui ne sont bons à rien, presque jamais de femmes...")... Je suis contente d'avoir rencontré Miss Morland et, à l'instar de Marianne, Elinor, Ann ou encore Elizabeth, je ne l'oublierais pas, tout comme je n'oublierais pas l'humour qui parsème le roman de son acidité.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782352879985
  • Collection ou Série
    classique et littérature
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    335
  • Dimensions
    178 x 110 mm

L'auteur

Jane Austen

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7,50 € Poche 335 pages