Nos âmes, la nuit : Le livre de Kent Haruf, Anouk Neuhoff

Un superbe roman. Addie et Louis sont deux voisins âgés, veufs et seuls tous les deux. Un jour, Addie fait à Louis une étrange proposition : elle l’invite à passer de temps à autre la nuit avec elle, pour parler, se tenir compagnie, se tenir la main… pour tromper la solitude, si difficile la nuit. Une belle histoire d’amour naît de cette proposition… mais la famille des héros ne la voit pas d’un bon œil. J’ai adoré ce roman. Le scénario, servi par une écriture une simplicité désarmante, est tout simplement beau, empreint de douceur et de poésie. Kent Haruf met en scène, avec délicatesse, l’amour des personnes âgées. J’ai aimé suivre les relations de Louis et Addie, leur chemin vers un bonheur à la fois simple et lumineux, la reconstruction du petit-fils d’Addie, et même, leurs péripéties face à des voisins et des proches hostiles. Nos âmes la nuit est l’histoire de deux personnes seules qui veulent se sentir vivantes, deux âmes en quête d’instants de bonheurs. Une pépite et une lecture magnifique.

Une histoire très touchante, et avec un côté presque poétique dans la manière dont les deux protagonistes, Addie et Louis, s'effleurent, se frôlent, se rapprochent, se découvrent, se livrent, se confient. Un très beau récit que cette histoire d'amour naissante entre ces 2 êtres, peu épargnés par la vie, qui finissent peu à peu par tomber amoureux. La relation entre Addie et son petit-fils est très belle. Une jolie histoire porteuse d'espoir.

Quelques sept dizaines d'années plus tard... Quelques expériences douloureuses, quelques crises conjugales, mais aussi des moments de légèreté et de bonheur, ainsi que des interrogations multiples sur le sens de la vie, celui du couple et son devenir... La perte du conjoint ensuite. Et la solitude. Deux solitudes qui se rencontrent dans la nuit pour vivre à des années lumière du regard des autres. Jusqu'à ce que les étoiles s'éteignent... Avec Nos âmes la nuit, Kent Haruf conte une histoire avec une simplicité et une pudeur à fleur de peau. "À fleur de l'âge" aussi. Car la vieillesse est une fleur à cueillir qu'il nous faut chérir. Est-il fatal de retomber dans un statut d'enfant lorsqu'on vieillit ? Car si des parents ont pu être castrateurs avec leurs enfants, il n'en est pas moins vrai que des enfants puissent être castrateurs avec leurs parents, et c'est aussi terrible, aussi inconcevable, que blessant et triste. Il n'y a certes pas de parents parfaits, de même qu'il n'y a pas d'enfants parfaits... Tout est histoire d'écoute, de respect et d'altérité. Kent Haruf lève le voile ici sur un tabou, celui de l'amour entre personnes "d'un âge", et pose un regard aigu sur les relations parents/enfants, les relations conjugales, leurs écueils et leurs mémoires inaltérables. Ce livre est bouleversant de simplicité et de beauté. Une beauté crépusculaire. Un temps suspendu, un instant de grâce au milieu de la nuit.