Un océan de pavots : Le livre de Amitav Ghosh

Quelle déferlante ! Un vrai coup de cœur pour ce livre. Baignés dans l'Inde colonisée par les Britanniques, au temps de la fabrication massive de l'opium et aux prémisses des grondements de la guerre de l'opium en Chine, nous suivons tout d'abord Deeti, paysanne cultivant le pavot pour la factorerie d'opium geree par les Anglais, mariée jeune et mère d'une jeune fille. Son mari est drogué et passe ses journées dans un état second, pendant qu'elle gère tout le reste, jusqu'au jour où il a une attaque au travail et meurt quelques jours plus tard. Elle est le personnage central, qui, par une hallucination, fait le lien avec l'ibis, ce navire transporteur d'esclaves sur lequel elle naviguera, avec les autres personnages. Ils sont ajoutés au fur et à mesure de l'histoire, et seront ajoutés à son sanctuaire personnel. D'abord Kalua, qui transporte les gens avec son char à bœufs, Paulette jeune française née en Inde et baignant depuis toute petite dans la culture et la langue bengali grâce à sa nourrice et son fils, Jodu, qui lui aussi va embarquer. Neel, riche homme et propriétaire déchu, Ah Fatt, prisonnier chinois, et Zachary, métisse américain embarqué comme Nègre sur l'Ibis depuis l'Amérique, et devenu officier en quelques semaines. Tout ce monde navigue tant bien que mal dans l'océan qu'est la vie, tous sont liés de près ou de loin à l'opium, chacun se cherche et cherche une voie, la sienne. Pour chacun, l'Ibis est le moyen de s'en sortir, d'aller de l'avant. Le récit est haletant, parfois dur, les chapitres voyant alterner les différents protagonistes. Un récit que l'on dévore, je vais vite me procurer le tome 2 ! J'ai été un peu gênée dans ma lecture par les différents termes propres à l'Inde (des noms d'épices, de plat, d'objets...) ou à la marine. Des notes de traduction auraient été bienvenues.

Grande épopée, mais les nombreux détails scato et violences tous azimuts ont fini par me soûler ! J'ai réussi péniblement à atteindre la moitié du livre, de plus en plus réticente au fur et à mesure de ma lecture, il n'y a pas non plus de lexique en fin d'ouvrage, c'est ambitieux, mais au bout d'un moment, l'intuitif a ses limites