Vox : Le livre de Christina Dalcher
Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s'exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d'un groupe fondamentaliste, a décidé d'abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s'affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu'elle va découvrir alors qu'elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix...
Christina Dalcher nous offre avec Vox un roman dystopique glaçant qui rend hommage au pouvoir des mots et du langage.
De (auteur) : Christina Dalcher
Traduit par : Michael Belano
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
mireillew
• Il y a 2 semaines
Les États-Unis ont basculé dans une sorte de dictature religieuse où les femmes reprendraient leur place de femme au foyer. Elles doivent porter un bracelet compte-mots qui ne leur autorise que 100 mots par jour. On apprend aux filles à être de bonnes ménagères et aux garçons à devenir des maîtres. J'ai eu du mal au début, mais au file des pages j'ai été happée par cette histoire. Notre voix est importante il ne faut en aucun cas laisser quelqu'un nous l'enlever. Un roman éprouvant et révoltant.
Jelisetalors
• Il y a 2 semaines
J'ai découvert ce roman un peu par hasard suite à une vidéo que j'ai vue sur les réseaux sociaux. Un univers dystopique, un sujet révoltant, la condition de la femme... j'étais à peu près sûre d'aimer, et j'avais raison ! Comment ne pas hurler toutes les trois pages face à l'injustice que subissent les femmes Américaines dans cet univers vraiment flippant et qui semble pourtant tout proche quand on voit la régression de certains droits aux USA... Déjà, rien que le fait de ne pouvoir prononcer que 100 mots par jour semble complètement lunaire et humiliant, car cela touche à la capacité propre à l'Homme qui est de pouvoir s'exprimer avec des mots pour tout : dire ce qu'on pense, ce qu'on ressent, exprimer un besoin, une frustration, la joie, la peine et j'en passe. Évidemment, dans l'histoire, les femmes ne sont pas uniquement privées de la parole mais aussi de leur droit à travailler (comment le faire sans pouvoir parler librement ?) car elles sont mieux "à la maison" en train d'élever les enfants et de jouer à la parfaite ménagère... Ce retour "dans les années 50", en tant que femme du XXIème siècle, est tout simplement inconcevable et révoltant (et d'autant plus en tant que citoyenne française/européenne). Jean, le personnage principal, a pourtant fait de bonnes études et occupait même un poste très important, neuro-linguiste: la preuve, le président lui même aurait besoin d'elle pour l'aider à sauver son frère qui, suite à un accident, souffre justement du même mal que celui sur lequel travaillait Jean avant d'être mise à l'arrêt par le bracelet-montre et les idées farfelues et d'un autre temps d'un homme de Dieu (bah voyons)...pratique en somme. À moins que tout cela ne soit qu'une machination visant à cacher le véritable but de ce dernier ? Je ne me suis vraiment pas ennuyée dans ce roman ! J'ai aimé en savoir plus sur tous les personnages (même le fils de Jean qui semble s'être fait retourner complètement le cerveau), essayant de savoir qui était du bon côté ou non (d'ailleurs bien vu pour un des personnages qui m'a vraiment surpris à la fin) et comment "une révolte" serait possible. Ce serait peut-être le seul point noir de ce roman, pour moi. Quand tout s'accélère (d'ailleurs c'est d'autant plus effrayant de voir la vitesse à laquelle les mesures mises en place pour contrôler les femmes évolue et va crescendo dans l'extrémisme), l'histoire va "un peu trop vite" et les rouages sont trop facilement déliés à mon goût. J'aurais aimé qu'on vive un peu plus le côté "résistance" et mise en place du plan, qui semble s'être réalisé en une page ou deux à peine, ce que j'ai trouvé un peu léger. Avec un sujet aussi prenant et grave, j'aurais aussi aimé voir un peu plus le côté politique de la chose, avec pourquoi pas quelques chapitres du point de vue des antagonistes, afin d'amener du corps et de provoquer en nous le sentiment de frustration et d'injustice de manière encore plus exacerbée. J'ai aimé que Jean ne soit pas une femme parfaite, qu'elle ait pas mal de défauts, car cela la rend encore plus humaine. Son "inaction" au moment ou sa colocataire de l'époque avait déjà semblé capter ce qui allait se passer, la lenteur avec laquelle elle a réagit au "début" de la mise en place des mesures extrêmes... disons qu'on essaie de se mettre à sa place mais qu'on a aussi envie de la secouer... Pour aller plus loin, je dirais que ce roman nous pousse à nous demander ce que nous ferions si demain nous (les femmes) nous retrouvions privées de la paroles, privées de droits fondamentaux (travailler, grossesse surveillée, dépenses etc). Combien de temps on mettrait à réagir, si toutefois nous n'avions pas vu la chose venir ? Est-ce qu'on aurait manifesté ? Tenté de renverser le gouvernement ? Alerté la population en s'emparant de l'antenne pour le crier haut et fort en direct à la télé ? Est-ce qu'on aurait aidé le mouvement ? Ou est-ce qu'on aurait subi sans rien dire, sans rien tenter ? En bref, ce roman fait froid dans le dos et provoque une sensation de malaise. J'ai aimé les "surprises" concernant plusieurs personnages, aimé le rythme, l'histoire en elle-même... j'ai passé un super moment de lecture !
Riz-Deux-ZzZ
• Il y a 2 mois
En bref, un roman d'anticipation qui fait froid dans le dos malgré un manque d'approfondissement dans le contexte politique. Le résumé n'est pas sans rappeler "La servante écarlate" de Margaret Atwood avec cette société qui a infériorisé les femmes au point de les réduire quasiment au silence. On ne peut qu'être révolté par le discours des hauts gradés de ce nouveau gouvernement (des hommes, of course), par cette misogynie assumée et expliquée par des écrits hors d'âge tirés de la Bible. On retrouve tout ce qu'on peut attendre d'un roman d'anticipation : l'oppression, la violence sous-jacente, une idéologie extrémiste et un discours rigide. Malheureusement, j'ai trouvé que le contexte politique était survolé, laissant la vie personnelle de l'héroïne prendre la place principale. J'aurai apprécié apprendre comment cette société américaine en était arrivée là, les mécanismes insidieux qui ont engendré cette prise de position si radicale. L'intrigue met l'accent sur l'action et sur le métier scientifique des personnages principaux. Ce choix de l'auteure permet d'avoir un roman captivant, mais qui joue plus sur le sensationnel que sur le côté sociétal de l'histoire. De même, le dénouement est assez spectaculaire, mais un peu précipité.
lelivrariumdemymy
• Il y a 2 mois
Et si, demain, on vous enlevait votre voix ? Pas pour ce que vous avez dit. Mais simplement parce que vous êtes née femme. C’est dans ce cauchemar moderne que Christina Dalcher nous plonge avec VOX, un roman dystopique aussi glaçant que nécessaire. Dans une Amérique gouvernée par des extrémistes religieux, les femmes sont réduites à 100 mots par jour. Un bracelet les électrocute si elles dépassent. Lire, écrire, parler… tout cela leur est interdit. C’est la langue qu’on leur confisque, et avec elle, leur pensée, leur humanité, leur liberté. Au centre de ce récit, Jean McClellan, linguiste et mère de famille, voit son monde s’effondrer. Elle, autrefois brillante scientifique, est ramenée au rôle de femme au foyer soumise et muette. Mais Jean, comme tant d’autres avant elle, ne plie pas. Elle observe. Elle rumine. Et elle attend. La moindre faille dans ce système oppressant devient une brèche par laquelle elle s’engouffre. La lutte de Jean n’est pas celle d’une héroïne née pour sauver le monde. C’est celle d’une femme ordinaire, pétrie de contradictions, de culpabilité, d’instinct maternel et de rage rentrée. Elle se bat d’abord pour sa fille, pour que celle-ci ne grandisse pas dans une prison invisible. Elle se bat aussi pour elle-même, pour retrouver cette part de voix qu’on lui a arrachée. Et pourtant, alors que le roman monte en tension, qu’on entrevoit l’organisation de la révolte, l’écho d’une libération collective… la fin arrive, brutale. Trop simple. Trop rapide. Presque irréelle. Comme si, soudain, le monde dystopique bâti avec minutie se fissurait pour laisser place à un happy end expéditif. Le mal est renversé, les bourreaux écartés, les femmes libérées — mais à quel prix ? Et surtout, aussi vite ? Ce final nous laisse sur une étrange impression : un soulagement, certes, mais aussi une frustration. Comme si la violence du monde construit par Dalcher méritait un renversement plus âpre, plus crédible. Parce que, dans notre réalité, le combat pour la parole est long. Fatigant. Incomplet… Mais c’est peut-être aussi ce que VOX veut nous dire : ne jamais croire que le combat est terminé. Ne jamais penser que la victoire est acquise. Ne jamais baisser la garde. Alors à toutes les femmes, et à celles qui s’identifient ainsi, cette chronique est pour vous. Parlez. Écrivez. Criez. Hurlez. Soyez bruyantes. Trop. Gênantes. Impossibles à faire taire. Ne laissez jamais personne vous dicter la mesure de vos mots. Votre voix est un acte de résistance. Votre parole, une arme. Et même si le monde essaie de vous faire taire, souvenez-vous : il suffit d’une femme qui parle pour que d’autres trouvent le courage de se lever. VOX est un avertissement. Mais aussi un appel. À ne plus se taire.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782841119882
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 432
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- Dimensions
- 207 x 133 mm
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22,00 € Grand format 432 pages