Into the Wild : Le livre de Jon Krakauer, Benjamin Jungers

Au risque de me répéter, le confinement durant l'épidémie de Covid m'a fait prendre conscience des deux choses dont j'avais besoin (en dehors de mes proches) : la lecture et la marche. J'ai toujours pratiqué les deux, finalement pour les mêmes raisons : la sensation de liberté qu'elles procurent. Quand vous marchez, vous êtes libres. Quand vous lisez, vous êtes libre. Partant de ce postulat ensuite, on n'a pas tous les mêmes ambitions, ni les mêmes notions de liberté. Moi on me lâche dans Paris une journée entière, sans but, sans rendez-vous et je vais me sentir apaisée, vivante, connectée au reste du monde. A certains moments, la marche c'est comme une prière ou une méditation. J'aime bien aussi marcher en moyenne montagne : à la journée tricoter et détricoter les itinéraires des GR et des PR. Comme un jeu de pistes à résoudre pour sortir d'un labyrinthe. Et puis la marche c'est aussi à côté de chez soi. Pas besoin d'aller loin pour dénicher un trésor dans le paysage rural ou urbain. Bref tout ça pour dire que ce gars qui est parti en Alaska, tout seul, pour chercher l'aventure ultime, je l'ai bien apprécié. On n'a pas les curseurs au même niveau, mais le même moteur : je suis dans la société, mais hop parfois je m'en extrais. Alors oui, il était peut-être un peu naïf, imprudent, idéaliste, pas très préparé, trop confiant, irresponsable. Je rajouterais aussi irrespectueux envers ses parents à qui il n'a pas donné de nouvelles pendant 2 années. Mais je ne peux m'empêcher de l'admirer. Pour son enthousiasme, sa débrouillardise, son dépouillement, sa gentillesse, une certaine lucidité, son intelligence. Jon Krakauer a, au travers de son histoire, rendu hommage à ces personnages qui traversent la vie, pas comme tout le monde. A ceux qui traversent la vie en étant plus libres que les autres, avec les avantages et les inconvénients que cela génère. Certains ont vécu longtemps, d'autres nettement moins. ça tient à si peu de choses... J'en ai pris plein les yeux avec ce livre. J'avais google à proximité pour chercher des photos des lieux évoqués. J'ai éprouvé beaucoup de tendresse et de reconnaissance pour ceux qui avaient croisé sa route, lui donnant du travail, des bottes, du riz, une ceinture. Ce qui lui était donné il ne le demandait même pas. J'ai éprouvé beaucoup de compassion aussi pour ses parents et sa soeur. Que pouvaient-ils faire en plus ou en moins pour le retenir ? Rien. Il n'aurait pas été lui. Je suis fascinée par les personnes qui choisissent la solitude extrême. Je n’ai pas peur de la solitude, j’en ai besoin même. Mais être en tête à tête avec soi-même aussi longtemps, je ne sais pas si je me supporterais. Et puis l’Alaska…Traverser une rivière avec de l’eau à peine dégelée jusqu’à la taille, dormir dans un sac de couchage pas assez chaud et manger du riz en tout et pour tout, c’est pas pour moi. Il me faut un peu de civilisation à proximité. Alors faut-il le lire ? Oui ! Lisez, marchez, soyez libre.

Au risque de me répéter, le confinement durant l'épidémie de Covid m'a fait prendre conscience des deux choses dont j'avais besoin (en dehors de mes proches) : la lecture et la marche. J'ai toujours pratiqué les deux, finalement pour les mêmes raisons : la sensation de liberté qu'elles procurent. Quand vous marchez, vous êtes libres. Quand vous lisez, vous êtes libre. Partant de ce postulat ensuite, on n'a pas tous les mêmes ambitions, ni les mêmes notions de liberté. Moi on me lâche dans Paris une journée entière, sans but, sans rendez-vous et je vais me sentir apaisée, vivante, connectée au reste du monde. A certains moments, la marche c'est comme une prière ou une méditation. J'aime bien aussi marcher en moyenne montagne : à la journée tricoter et détricoter les itinéraires des GR et des PR. Comme un jeu de pistes à résoudre pour sortir d'un labyrinthe. Et puis la marche c'est aussi à côté de chez soi. Pas besoin d'aller loin pour dénicher un trésor dans le paysage rural ou urbain. Bref tout ça pour dire que ce gars qui est parti en Alaska, tout seul, pour chercher l'aventure ultime, je l'ai bien apprécié. On n'a pas les curseurs au même niveau, mais le même moteur : je suis dans la société, mais hop parfois je m'en extrais. Alors oui, il était peut-être un peu naïf, imprudent, idéaliste, pas très préparé, trop confiant, irresponsable. Je rajouterais aussi irrespectueux envers ses parents à qui il n'a pas donné de nouvelles pendant 2 années. Mais je ne peux m'empêcher de l'admirer. Pour son enthousiasme, sa débrouillardise, son dépouillement, sa gentillesse, une certaine lucidité, son intelligence. Jon Krakauer a, au travers de son histoire, rendu hommage à ces personnages qui traversent la vie, pas comme tout le monde. A ceux qui traversent la vie en étant plus libres que les autres, avec les avantages et les inconvénients que cela génère. Certains ont vécu longtemps, d'autres nettement moins. ça tient à si peu de choses... J'en ai pris plein les yeux avec ce livre. J'avais google à proximité pour chercher des photos des lieux évoqués. J'ai éprouvé beaucoup de tendresse et de reconnaissance pour ceux qui avaient croisé sa route, lui donnant du travail, des bottes, du riz, une ceinture. Ce qui lui était donné il ne le demandait même pas. J'ai éprouvé beaucoup de compassion aussi pour ses parents et sa soeur. Que pouvaient-ils faire en plus ou en moins pour le retenir ? Rien. Il n'aurait pas été lui. Je suis fascinée par les personnes qui choisissent la solitude extrême. Je n’ai pas peur de la solitude, j’en ai besoin même. Mais être en tête à tête avec soi-même aussi longtemps, je ne sais pas si je me supporterais. Et puis l’Alaska…Traverser une rivière avec de l’eau à peine dégelée jusqu’à la taille, dormir dans un sac de couchage pas assez chaud et manger du riz en tout et pour tout, c’est pas pour moi. Il me faut un peu de civilisation à proximité. Alors faut-il le lire ? Oui ! Lisez, marchez, soyez libre.

[masquer]J’avais vu le film, mais mes souvenirs en sont diffus et le livre apporte, il me semble, un éclairage largement plus grand à l’histoire. On suit donc, dans cette histoire réelle, un journaliste qui tente de retracer l’histoire de Christopher, tout son vagabondage jusqu’à sa mort. Il y parvient en grande partie, retraçant un parcours assez atypique mais surtout il y apporte en miroir ses propres réflexions et impressions sur l’existence. C’est hyper intéressant de suivre ses réflexions sur le sujet, sur cette personnalité hors normes. Les témoignages apportent de beaux éclairages, des visions sur le personnage qui, si elles sont toutes subjectives et parcellaires, apportent par multiplicité de petites touches leur trace à ce grand portrait de Christopher qui nous est dépeint. La grande force de ce livre, en plus des réflexions qu’il nous apporte sur la société, est de nous faire nous attacher à cette personne que ni l’auteur ni nous ne connaissons directement. Ca transforme ce qui aurait pu être un reportage un peu documentaire en quasi roman avec un vrai héros tragique. Il a aussi l’intelligence de ne pas le glorifier, surtout étant donné la fin tragique qu’il a connu. Un livre beau et universel sur l’Amérique et son rejet, sur la jeunesse et l’idéalisme. En plus c’est bien écrit et ça se lit facilement. Pour tous.[/masquer]

[masquer]J’avais vu le film, mais mes souvenirs en sont diffus et le livre apporte, il me semble, un éclairage largement plus grand à l’histoire. On suit donc, dans cette histoire réelle, un journaliste qui tente de retracer l’histoire de Christopher, tout son vagabondage jusqu’à sa mort. Il y parvient en grande partie, retraçant un parcours assez atypique mais surtout il y apporte en miroir ses propres réflexions et impressions sur l’existence. C’est hyper intéressant de suivre ses réflexions sur le sujet, sur cette personnalité hors normes. Les témoignages apportent de beaux éclairages, des visions sur le personnage qui, si elles sont toutes subjectives et parcellaires, apportent par multiplicité de petites touches leur trace à ce grand portrait de Christopher qui nous est dépeint. La grande force de ce livre, en plus des réflexions qu’il nous apporte sur la société, est de nous faire nous attacher à cette personne que ni l’auteur ni nous ne connaissons directement. Ca transforme ce qui aurait pu être un reportage un peu documentaire en quasi roman avec un vrai héros tragique. Il a aussi l’intelligence de ne pas le glorifier, surtout étant donné la fin tragique qu’il a connu. Un livre beau et universel sur l’Amérique et son rejet, sur la jeunesse et l’idéalisme. En plus c’est bien écrit et ça se lit facilement. Pour tous.[/masquer]