Bretzel Break : Le livre de Maëlle Desard

Un très bon livre « ado » sur le mal-être de cette période . Victoire est attachante, les personnages ne sont pas caricaturaux et tout le monde peut s’y retrouver . Même si le thème est difficile , le livre ne tombe pas dans le « dur «  . On peut le lire sans se sentir « plomber ». Une bonne découverte

Maëlle Desard a une écriture toujours aussi plaisante à lire. Son humour incisif sert vraiment bien le récit, que j'ai trouvé percutant à plus d'un titre. Victoire nous replonge dans les difficultés de l'adolescence. Le ton est juste, ça sonne vrai. On découvre son mal-être face à son corps qui évolue trop vite pour elle, la phobie scolaire qu'elle développe parce qu'elle ne supporte plus le regard des autres (en particulier des garçons, mais pas que). Et puis la dysmorphophobie, alimentée tant par son mal-être que par les filtres de son téléphone, qui lui montrent une version inatteignable et faussée de ce qu'elle aimerait être. Ajoutez à ces problématiques la difficulté à nouer le dialogue avec ses parents, à formuler ce qui ne va pas, à vivre dans une famille qui n'a pas été épargnée... Victoire se noit. Et puis, une punition-solution : aller faire les vendanges ! Pour faire quelque chose de ses mains, être en action dans le monde, se reconnecter à soi. S'ouvrir aux autres en étant Victoire et non pas juste une lycéenne en décrochage. L'amitié, la mise en perspective de ses soucis face aux vies des autres, la résilience, et puis l'amour et tout ce qu'il peut avoir de compliqué. Ce roman aborde des thèmes très sensibles, comme la reconstruction après un drame et l'acceptation de soi. Je suis sûre que cela va parler à beaucoup d'adolescent(e)s, mais aussi à tous ceux qui l'ont été un jour. Une lecture qui fait avancer, et que je recommande vivement. L'humour présent dans le récit permet d'aborder des sujets graves sans plomber le moral, ce n'était pas gagné ! Ce roman fera parti d'un prix littéraire que j'organise au collège pour des 3èmes. C'est une lecture qui peut leur apporter beaucoup.

Victoire, à 17 ans, est une adolescente mal dans sa peau. Elle a honte de son corps qu'elle camoufle dans des vêtements larges, de sa poitrine qui a pris trois tailles pendant l'été, de son nez difforme... Et ce n'est pas Défaite, la petite voix dans sa tête, qui va la contredire ou l'encourager ! Bien au contraire. Seul moyen pour elle de se voir : à travers les filtres de son portable. Elle se sent tellement mal le jour de la rentrée qu'elle sèche les cours. Et son excuse bidon balancée au CPE est loin de convaincre ses parents. Bien au contraire ! Se servir du handicap de son père qui s'est fait amputer la jambe trois ans auparavant ne passe pas. Si elle parvient à leur avouer qu'elle n'est pas très bien, que ce n'est pas facile, qu'elle n'a pas trop envie de voir des gens, ses parents, cette fois tout ouïe, lui propose, outre des séances de thérapie familiale, de faire les vendanges, avant les cours en semaine et les week-ends, chez leur ami, Philippe. Si elle y croise des vieux, elle va, à son grand désarroi, retrouver des élèves de son lycée, dont Amar et Gaétan qui suivent les mêmes cours de maths spé. Si le premier est charmant et souriant, le second semble l'avoir prise en grippe... En se mettant parfaitement et justement dans la peau d'une adolescente, Victoire, Maëlle Desard aborde, avec tout autant d'humour que d'intelligence les problèmes liés à cet âge. Et Victoire, elle, souffre de dysmorphophobie (ou trouble dysmorphique corporel). Autrement dit, tout, chez elle, lui paraît gros, large, grand, long... Un trouble mental qui l'isole, même de ses meilleures amies, Fanny et Ève. Pour tenter de remédier à cela et de l'aider à se recentrer, ses parents décident de l'envoyer faire les vendanges. Au cours de ces matinées, l'adolescente va apprendre des autres, se découvrir et s'ouvrir. Notamment grâce au groupe des conscrits, Amar, Adrien, Alicia et Marianne, et le mystérieux Gaétan. Des amis qui, on le découvre au fil des pages, tentent d'oublier un drame bien trop lourd à porter. Avec cette héroïne rebelle, percutante, touchante de par son mal-être (et son double piquante et cash), l'auteure nous offre un roman pétillant, tendre, aux dialogues jouissifs et incisifs. Elle y aborde, tout en délicatesse et de sa plume bienveillante et tendre, outre la dysmorphophobie, le deuil, l'alcool, les relations parents/enfant, la culpabilité, l'amitié, l'acceptation et l'estime de soi... Un roman sympathique et émouvant...

Un roman ado plein d’humour, d’émotion et de justesse. Victoire a 17 ans. Elle se trouve moche. Elle se déteste. Elle souffre de dysmorphophobie. Elle ne se voit qu’à travers des filtres et des retouches. Son téléphone est son miroir. Dans sa tête, une petite voix la critique sans relâche. Elle l’a appelée Défaite. Ses parents l’obligent à faire une pause. Direction les vignes, pour des vendanges sans réseau. Plus de stories, plus de likes. Juste des bottes, des raisins, des gens… et elle-même. Sur place, elle rencontre d’autres jeunes. Ils sont cabossés, drôles, sincères. Les adultes aussi ont leur part de blessures. Mais ici, tout le monde s’écoute. Petit à petit, Victoire s’ouvre aux autres. Elle rit, elle doute, elle avance. Loin des écrans, elle redécouvre la vraie vie. Et peut-être, un peu, elle s’aime. Ce roman est un vrai coup de cœur. Il aborde des sujets forts, sans jamais peser. Image de soi, réseaux sociaux, santé mentale, amitié, amour, deuil : tout sonne juste. Maëlle Desard écrit avec tendresse, humour et finesse. On rit souvent, on est touché aussi. Victoire et sa voix intérieure sont irrésistibles. Un duo piquant, crédible et bouleversant. Les personnages secondaires sont lumineux. On voudrait les rencontrer, les serrer dans les bras. Le ton reste léger, sans jamais minimiser les émotions. L’équilibre est parfait. Un roman qui fait du bien. Qui parle aux ados, mais aussi aux adultes. À lire, à partager, à faire passer. Pour comprendre ce que c’est, avoir 17 ans aujourd’hui.