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Par Fleuve éditions, publié le 21/09/2023

Hervé Jourdain se livre sur son premier roman historique

Les Cœurs perdus, le nouveau livre d’Hervé Jourdain, paraît le 12 octobre chez Fleuve Éditions. Ce roman historique raconte de façon très romanesque la violence des guerres de Vendée sur fond d’amour et d’humanité. Une pépite dont l’auteur a accepté de nous parler en avant-première.

Les Coeurs perdus
Mars 1793. De retour dans son bocage vendéen natal, Noë, son diplôme de médecin tout juste en poche, a hâte de revoir les siens. Surtout la belle Marie, dont il est amoureux depuis l’enfance. Mais Pierre-Brune, durant son absence, a bien changé. La colère des paroissiens, attisée par la noblesse et une partie du clergé, gronde à l’égard des partisans de la Révolution.
En essayant de rejoindre ses parents, contraints de s’exiler à La Rochelle après avoir été accusés d’être acquis aux idées nouvelles, le jeune homme va se retrouver embarqué dans une guerre qui n’est pas la sienne. De villes assiégées en champs de bataille, il suit alors les troupes, parfois bleues parfois blanches, et devient le témoin des atrocités commises.

1/ Avec Les Cœurs perdus, vous créez la surprise en vous essayant à un nouveau genre. Vous sortez en effet du polar pour nous proposer un roman historique et vous relevez ce défi avec brio. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

J’écris depuis une quinzaine d’années, et mon processus d’écriture, de manière logique, s’est toujours nourri de mon activité de policier. M’inspirer de mon quotidien m’a ainsi permis d’écrire six romans mettant à l’honneur la police judiciaire parisienne. Mais la littérature ne s’arrête pas au polar et il est un autre domaine que je souhaitais explorer : le roman historique. Féru d’histoire, que j’ai étudiée à l’université Paris 1, j’ai profité d’un peu de temps libre durant la crise sanitaire du printemps 2020 pour me lancer dans des recherches sur les guerres de Vendée, le département d’où je suis originaire. Amoureux de la Vendée, passionné d’Histoire, ce challenge était une évidence.

 

2/ Le travail préliminaire, la construction, le ton… On imagine sans peine que vous avez dû vous réinventer totalement dans l’écriture de ce livre. Pourtant, tout semble parfaitement fluide et naturel. Est-ce que c’est une évidence que vous avez également ressentie, ou est-ce le fruit d’un long travail ?

Je ne sais pas si le résultat est le fruit d’une évidence, ce qui est sûr c’est que décrire le bocage vendéen ou s’appuyer sur le patois poitevin pour faire vivre certains dialogues est plus facile lorsqu’on a grandi dans l’ouest de la France. Mais je ne vais pas mentir : j’ai énormément travaillé. Je pense notamment avoir lu la plupart des romans ayant trait à la première guerre de Vendée. Et j’ai surtout repris toute l’histoire de ce conflit entre Blancs et Bleus qui a duré plus d’un an, tout en veillant à écarter les ouvrages et récits trop partisans. Ce n’est qu’après plusieurs mois de documentation que j’ai débuté l’écriture de mon synopsis avec deux idées en tête. Tout d’abord, je voulais couvrir les principaux événements de cette guerre qui a touché tout à la fois les Mauges, le Bocage vendéen et le Marais breton. Ainsi, j’ai mis en scène des paysans et des nobles qui, pour certains ont tenté d’échapper au danger, pour d’autres ont accompagné ou guidé les insurgés dans les chemins ténébreux de cette Vendée déchirée. Ensuite, mon deuxième objectif était de créer un personnage principal neutre, ni Blanc ni Bleu, condamné à subir un conflit auquel il ne pouvait se soustraire. Noë Dubreuil, protestant comme il y en avait encore beaucoup en Vendée à la fin du xviiie siècle, est ainsi devenu mon fidèle associé pendant toute l’écriture du roman. 

3/ Vous mettez en effet en scène des personnages touchants aux côtés desquels on vit la violence des champs de bataille, l’inquiétude du lendemain, mais aussi l’espoir de jours meilleurs et la solidarité. Pourriez-vous nous dire quelques mots au sujet de Noë ?

Impatient et heureux de retrouver le pays de son enfance et l’odeur de son bocage natal, Noë a vingt-trois ans lorsqu’il regagne sa paroisse de Pierre-Brune après trois années d’études de médecine à Montpellier. Son avenir est tout tracé : fils de médecin, il entend guérir les laboureurs et autres journaliers des paroisses environnantes aux côtés de son père, et, malgré ses origines protestantes, épouser Marie, la fille aînée d’un métayer. Son bonheur est cependant de courte durée, car il découvre une paroisse divisée. Les querelles sont devenues nombreuses au cœur d’une société paysanne enracinée dans des croyances simplistes et méfiantes à l’égard des « patauds », ces bourgeois ouverts aux idées de la Révolution. En cause : la Constitution civile du clergé qui ordonne le remplacement des prêtres refusant de prêter serment, les gardes nationaux qui font la chasse aux prêtres réfractaires cachés dans les fermes, l’embourgeoisement des notables qui rachètent les biens nationaux… Finalement, la levée en masse de 300 000 hommes par la Convention pour protéger les frontières va transformer la colère des paysans en révolte. Ballotté dans une guerre qui n’est pas la sienne et témoin de ses atrocités, Noë, au péril de sa vie, apprend alors la médecine de guerre et n’aura de cesse de veiller sur ceux qui lui sont chers, notamment sur Marie et ses jeunes sœurs, orphelines depuis le massacre de leur père.

Fleuve éditions
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