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Face à face : deux romans en quête de vérité
Publié le 02/07/2025 , par Laurence Caracalla

Les écrivains se sont depuis longtemps emparés du thème de la maladie mentale. Franck Thilliez, avec le captivant À retardement, nous embarque au sein même d’un hôpital spécialisé.
Dans son nouveau thriller, les patients de l’unité pour malades psychiatriques de Chambly ne sortiront sans doute jamais de l’hôpital. Éléonore, leur médecin, tente, pas à pas, de comprendre leurs symptômes et en paye le prix : on lui reproche de vouloir les aider à échapper à la prison. Quand un jeune patient, délirant, violent contre les autres et contre lui-même, débarque dans son hôpital, elle sera mêlée sans le vouloir à une incroyable affaire menée par le héros récurrent de Thilliez : le commissaire Franck Sharko, un homme plus fragile qu’il n’y paraît : n’a-t-il pas lui aussi connu des épisodes psychotiques ?
Franck Thilliez a effectué de longues recherches avant d’écrire sur le sujet de la schizophrénie. Impossible d’être approximatif, la maladie mentale est une matière bien trop complexe pour oser l’imprécision. Grâce au roman de Franck Thilliez, on découvre les formidables progrès de la médecine et le dévouement des soignants. On en apprend aussi beaucoup sur la schizophrénie. Bien sûr, l’auteur est fidèle à lui-même : impossible de lâcher ces pages qui nous embarquent dans une course haletante et pour le moins étonnante.
Mon vrai nom est Elisabeth, d'Adèle Yon, est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.
Mon vrai nom est Elisabeth

Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Elisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances. Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C'est à peu près tout. Les enfants d'Elisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n'en parlent pas à leurs enfants qui n'en parlent pas à leurs petits-enfants. "C'était un nom qu'on ne prononçait pas. Maman, c'était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c'était un non-sujet.'
Mon vrai nom est Elisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l'enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l'essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l'hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d'une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.
Prix littéraire du Nouvel Obs.
Prix Essai France Télévisions.
Prix littéraire du barreau de Marseille.