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Par Les Escales, publié le 25/09/2023

Interview exclusive de Emilia Hart, l'autrice de La maison aux sortilges

La maison aux sortilèges, en librairie le 28 septembre, est le coup de cœur de la bloggeuse Fabiereading pour cette rentrée 2023 !

Retrouvez son interview avec l'autrice.

 

Fabiereading : Comment cette histoire s'est imposée à vous ?

Emilia Hart : J'ai commencé à écrire le roman en 2020, au début de la pandémie. A l'époque, j'avais la chance de vivre à Cumbia, une belle région du nord-ouest de l'Angleterre. J'ai été extrêmement inspiré par le paysage ici : c'était revigorant d'être parmi les pigeons ramiers et les fleurs sauvages et bien sûr avec les majestueuses et vastes collines. C'était étrange, car même si j'étais confinée à la maison, j'avais le sentiment d'avoir échappée à la vie citadine et de pouvoir renouer avec moi-même.

En même temps, j'ai été perturbée et bouleversée d'apprendre l'impact du confinement sur les femmes vivant dans des relations abusives. Je ne pouvais pas imaginer l'horreur d'être piégé à l'intérieur avec quelqu'un de violent ou de contrôlant. Cela m'a également fait réfléchir sur la position des femmes dans la société britannique. J'avais également lu des articles sur les procès des sorcières de Pendle qui ont eu lieu dans la ville voisine de Lancaster en 1612, et j'avais l'impression qu'il y avait un véritable fil conducteur sur la misogynie qui s'étendait du XVIIe siècle à aujourd'hui. 

J'avais une forte envie d'écrire sur une femme fuyant son partenaire violent pour un chalet rural du Cumbrie, où elle découvre une lignée de femmes puissantes. C'était la graine du roman.

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Fabiereading : Trois femmes : Altha, Violet et Kate, de la même famille, avec un héritage de sortilèges et une passion pour la faune et la flore. Est-ce aussi un roman, un message pour la protection de l'environnement ?

Emilia Hart : Je voulais vraiment rendre hommage à la beauté et aux merveilles de notre environnement dans le roman. Avant mon séjour en Cumbrie, je me sentais tellement déconnectée de la nature, surtout en vivant dans un appartement en ville et en travaillant dans un bureau. C'était comme si j'avais perdu une partie de moi-même. Etre en Cumbrie m'a rappelé la beauté du monde naturel et l'importance de faire tout ce que nous pouvons pour le préserver.

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Fabiereading : Comment êtes-vous venue à l'écriture ?

Emilia Hart : J'ai toujours écrit. Même si j'ai travaillé de nombreuses années comme avocat, l'écriture est mon premier amour. Je suis obsédée par les livres et les histoires depuis aussi longtemps que je me souvienne. Quand j'étais enfant, écrire des histoires, c'était comme faire de la magie. C'est encore le cas maintenant - du moins de temps en temps !

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Fabiereading : Les violences conjugales, la place de la femme dans la société sont les thèmes que nous retrouvons dans votre roman. Pensez-vous que l'écriture peut avoir une influence positive sur l'avenir de la femme ?

Emilia Hart : Oui. Il y a un tel pouvoir dans l'acte créatif d'écrire - ou dans n'importe quel acte créatif, en réalité. Je suis reconnaissante de vivre à une époque et dans un lieu où les femmes ont une voix. Pour moi, la liberté est la liberté de créer.

Pour ma part, j'ai été inspirée par tant d'auteures féminines et leurs personnages au cours de ma vie. Le premier personnage féminin avec lequel je me suis sentie proche quand j'étais enfant était Sara Crewe dans A Little Princess de Frances Hodgson Burnett. En tant que jeune femme, j'ai été impressionnée par le courage et la grâce avec lesquels Sara fait face à son revers de fortune, et à sa capacité à s'échapper dans sa propre imagination m'a montré le pouvoir de la narration.

J'ai lu Jane Eyre quand j'étais adolescente, et la lutte déterminée de Jane pour agir sur sa propre vie est toujours restée en moi. En tant qu'adulte, j'adore les romans de Daphné Du Maurier et ses personnages féminins sont inoubliables, par exemple Mary dans Jamaica Inn et Dona dans Frenchman's Creek. Les deux femmes ont énormément de courage et d'intégrité, ce à quoi j'aspire dans ma propre vie (aussi différente que cela puisse être de la leur !). 

J'adorerais penser que mes propres écrits pourraient inspirer d'autres femmes. Si Kate, Violet et Altha inspirent une seule femme à récupérer son propre pouvoir, alors j'aurai atteint mon objectif.

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Fabiereading : Quelles sont les femmes qui sont vos modèles, vos références ?

Emilia Hart : J'ai la chance de venir d'une famille de femmes très fortes. Je suis énormément inspirée par ma grand-mère, ma mère et ma soeur. J'ai été élevée pour être féministe et lutter pour l'égalité des sexes.

Quant aux personnes que je ne peux admirer que de loin (soit parce qu'elles ne sont plus en vie et/ou qu'elles sont des célébrités) : Mary Wollstonecraft, Emmeline Pankhurst, Millicent Fawcett, Maya Angelou, Margaret Atwood, Malala Yousafzai et Chimamanda Ngozi Adichie. Et je dois l'admettre : je suis une Swiftie, alors ajoutons aussi Taylor à la liste ! C'est une brillante parolière et je pense que son immense talent en tant qu'artiste musicale est une source d'inspiration pour toutes les femmes. 

Traduction effectuée par Fabienne.

 

La Maison aux sortilèges
2019. Kate fuit Londres pour se réfugier dans une maison délabrée dont elle a hérité. Avec son lierre dégringolant et son jardin envahi par les mauvaises herbes, ce havre de paix la protège de son compagnon violent. Kate sent toutefois qu’un secret s’y tapit…

1942. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, Violet est cloîtrée dans le grand domaine familial, étouffée par les conventions sociales. Elle vit avec le souvenir de sa mère, dont il ne lui reste qu’un mystérieux médaillon et une inscription étrange sur le mur de sa chambre.

1619. Altha connaît les secrets des plantes, savoir ancestral transmis de mère en fille. Nombreux sont les villageois à venir lui demander de l’aide. Pourtant, quand un fermier meurt piétiné par son troupeau, tous la pointent du doigt et l’accusent de sorcellerie.

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