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Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Jean-Luc Piningre (traduit par)
Date de parution : 22/08/2013
Éditeurs :
Belfond
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Et que le vaste monde poursuive sa course folle

Jean-Luc Piningre (traduit par)
Date de parution : 22/08/2013

7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s’élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires.

Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au...

7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s’élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires.

Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de...

7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s’élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires.

Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu’il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n’avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants…

Une ronde de personnages dont les voix s’entremêlent pour restituer toute l’effervescence d’une époque. Porté par la grâce de l’écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l’histoire d’un monde qui n’en finit pas de se relever.

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EAN : 9782714457080
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe
Belfond
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EAN : 9782714457080
Façonnage normé : EPUB2
DRM : DRM Adobe

Ils en parlent

« Je me fais beaucoup de souci pour Colum McCann : que pourra-t-il bien faire après un roman aussi extraordinaire, une œuvre aussi fracassante, une symphonie aussi déchirante ? Jamais un écrivain n’est allé aussi haut ; jamais un auteur n’a plongé aussi profondément dans le cœur de New York. »
Frank McCourt

« Colum McCann, un artiste téméraire au grand cœur, un poète de chaque instant. »
Peter Carey

« Avec comme fil conducteur l’époustouflante traversée qu’effectua Philippe Petit entre les tours inachevées du World Trade Center en 1974, Colum McCann nous offre le vertigineux panorama d’un New York en pleine ébullition : dames patronnesses de Park Avenue, junkies du Bronx, magistrats de Center Street, artistes branchés et tagueurs de métros, curés des rues, flics fatigués, prostituées épuisées, mères pleurant une guerre en Asie tout juste terminée ; un chœur magistral de voix liées par la plus éphémère vision de ce point dans le ciel, cet homme, cent dix étages plus haut, marchant sur leur tête. »
Richard Price

« Ecriture haletante, phrases télégraphiques, un verbe, pas de verbe, peu importe, il faut à l'écrivain irlandais décrire l'effervescence, le souffle du monde, les pensées qui zigzaguent et se fondent dans l'instant. McCann excelle dans l'exubérance, dans la bousculade verbale. »
Yves Simon, Paris-Match

« Dans ses livres précédents, (Les Saisons de la nuit, Danseur, Zoli), comme dans ce nouveau récit, une rue, un regard, une attitude permettent à Colum McCann d'imaginer un monde à mille lieues du sien, et dans lequel, pourtant il déambule avec aisance. Et sa manière de réinventer des vies, de les relier entre elles, de nous perdre pour mieux nous rattraper, n'en finit pas de nous impressionner. »
Pascale Frey, Elle

« Colum McCann est autant acrobate que ventriloque: pour rendre le monologue d'une prostituée, il semble écrire comme Hubert Selby Jr. Mais quand il croque les dames de Park Avenue, c'est en enfilant le complet blanc de Tom Wolf. »
Marc Lambron, Le Point

« [...] comme toujours avec McCann, l'essentiel est là. Cette aisance à montrer l'humain dans son combat quotidien avec la réalité. cetteempathie pour les plus fragiles, les moins glorieux! [...] On se perd un peu dans ce tourbillon de vies reliées entre elle par la souffrance et la perte. Mais c'est peut-être le but de la manoeuvre. Décrire une ville, New York, dans son effervescence, ses moindres frémissements. Et une époque, les années 70, où malgré la guerre en Asie, la fin de l'ère hippie, un homme pouvait encore se prendre pôur un oiseau sur un fil tendu entre deux tours san risquer plus qu'une peine symbolique. »
Bruno Corty, Le Figaro littéraire

« Colum McCann excelle à décrire finement la naissance de l’amour comme l’approche de la fin, la manière intime de bercer son deuil ou de se réfugier dans la mémoire de l’enfance. A tel point qu’il parvient à réveiller chez le lecteur ses propres souvenirs enfouis, à décrire exactement ses propres impressions encore informulées. Un roman qui, par son souffle métaphysique et sa sagesse, donne le vertige. Tout simplement. »
David Fontaine, Le Canard enchaîné

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • rbreizh 12/03/2024
    Ce livre de Colum McCann, qui démarre en Irlande, à Dublin, sème les graines de ses futurs livres: Apeirogon et Une mère. Corrigan, devenu moine catho (on ne sait pas très bien à quel ordre religieux il appartient mais il a prononcé ses vœux) est envoyé aux États-Unis par son ordre. Des destins se croisent, qui illustrent ce qu'est la société américaine dans les années 70, plus particulièrement à New York. Le mouvement des droits civiques n'a pas changé grand chose aux conditions de vie des Afro-américains: pour survivre, les femmes noires se prostituent et pour échapper à la réalité se droguent. Et Corrigan se retrouve auprès d'elles, en mission, quand son frère Ciaran le retrouve quelques années après son départ d'Irlande. Corrigan s'est épris d'une infirmière latino-américaine, mère de 2 jeunes enfants. Victime d'un accident de voiture avec une des prostituées qu'il protège, Jazzlyn, son destin bascule et suscite des rencontres improbables. Leur fil directeur? Le filin tendu d'un funambule entre les 2 tours jumelles (Twin Towers). On sait qu'on est en 1974. Ce funambule intrigue tous ceux qui le voient. Des informaticiens arrivent à se connecter à des cabines téléphoniques et se font raconter l'événement et parient entre eux: tombera? Tombera pas? Ciaran, le frère de Corrigan, rencontre Lara, celle qui... (je ne dévoile pas l'intrigue...) Claire, bourgeoise de Park avenue, mariée à Solomon, le juge, et Gloria, afroaméricaine du Bronx, seule, se retrouvent dans un groupe de mères ayant perdu leurs fils au Vietnam. Tillie, prostituée, la mère de Jazzlyn, va s'éteindre en prison. A ces destins brisés, Colum McCann dessine l'espoir, la vie qui vibre et continue malgré tout. L'auteur nous transporte dans la vie de ses personnages, dont le destin et la détresse me touchent.Ce livre de Colum McCann, qui démarre en Irlande, à Dublin, sème les graines de ses futurs livres: Apeirogon et Une mère. Corrigan, devenu moine catho (on ne sait pas très bien à quel ordre religieux il appartient mais il a prononcé ses vœux) est envoyé aux États-Unis par son ordre. Des destins se croisent, qui illustrent ce qu'est la société américaine dans les années 70, plus particulièrement à New York. Le mouvement des droits civiques n'a pas changé grand chose aux conditions de vie des Afro-américains: pour survivre, les femmes noires se prostituent et pour échapper à la réalité se droguent. Et Corrigan se retrouve auprès d'elles, en mission, quand son frère Ciaran le retrouve quelques années après son départ d'Irlande. Corrigan s'est épris d'une infirmière latino-américaine, mère de 2 jeunes enfants. Victime d'un accident de voiture avec une des prostituées qu'il protège, Jazzlyn, son destin bascule et suscite des rencontres improbables. Leur fil directeur? Le filin tendu d'un funambule entre les 2 tours jumelles (Twin Towers). On sait qu'on est en 1974. Ce funambule intrigue tous ceux qui le voient. Des informaticiens arrivent à se connecter à des cabines téléphoniques et se font raconter l'événement et parient entre...
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  • Athalie2 02/08/2023
    Le fil conducteur de ce roman puzzle est l’exploit, réel, du funambuliste Phillipe Petit ( il est également question de sa prestation au-dessus de Jérusalem dans Apeigoron). Le 7 aout 1987, il a surgi dans le ciel de New York, et a traversé l’horizon entre les deux tours jumelles du World trade center, sans attache, sans autorisation, à 400 mètres de hauteur, juste pour la beauté de la métaphore de l’art et de la vie. Ce moment de grâce, cette stupeur, tous les personnages de ce roman l’ont soit vu, soit en ont entendu parler, soit en sont les échos. Le premier est Corrigan. D’origine irlandaise, il oeuvre dans le Bronx et appartient à dieu. Il vit sur le fil de sa foi, une foi radicale et engagée, sans discours, concrète, et qu’il vit en donnant plus que sa chemise, mais toute son âme. En Irlande, il a bu avec les clochards de Dublin, dans le Bronx, il laisse son appartement ouvert aux prostituées du quartier pour une pause pipi ou remaquillage. Il leur offre coca et café tandis qu’elles arpentent ce coin de ville sordide. Il prend des coups par les macs qui l’accusent de ralentir le rythme de leurs gagneuses, même si en ce coin de New York, ce sont plutôt des clinquantes sur le retour. Corentin aurait pu aimer l’une d’elles, mais c’est Adélina qui fait vaciller sa foi et peut-être qu’il aurait pu connaître avec cette jeune femme une forme d’amour terrestre apaisé si il n’avait pas croisé la route d’un couple d’artistes sur le retour d’une fête cocainisée. Il avait réussi à sauver Jazz, une des prostituées, la plus jeune du groupe, que sa mère Tillie faisait tapiner à ses côtés pour pouvoir la surveiller et la protéger. Quand Tillie prend la parole à son tour, elle hurle sa colère et sa rage, il est bien tard pour mieux faire … Trop tard même pour regretter d’avoir procurer les doses nécessaires à sa fille, pour regretter d’avoir elle-même serré l’élastique, évitant à Jazz de trop se charcuter les veines, trop tard pour tout, sauf pour tenter de sauver ses deux petites filles. Mais du fond de sa prison, les cris et remords rebondissent sans échos. Et Corentin s’est envolé … Un autre groupe de personnages se calent dans les interstices du Bronx, un groupe de mères qui toutes ont perdu un fils au Vietnam et qui dans le regard les unes des autres tentent de calmer la douleur commune. Si Gloria habite le Bronx, le même immeuble que Corentin, Claire en est à mille lieux et elle, c’est dans un appartement terrasse qui surplombe Park Avenue qu’elle a reçu le et souri à l’officier qui venait lui annoncer la mort de Joshua, son fils unique, un surdoué de l’informatique, qui loin du front, n’aurait jamais dû mourir. Cette annonce, cette sidération, Gloria l’a vécu trois fois. C’est elle qui voit le funambuliste, elle qui arrivée à l’appartement de Claire vole la vedette à la mémoire de Joshua, elle qui a perdu en de ses fils lors d’une chute d’hélicoptère, ne veut pas savoir si l’homme est tombé du ciel ou si il a réussi à traversé, parce qu’elle a vu en lui la silhouette de Mike, un Mike qui n’aurait pas trouvé la mort en une chute libre dans le vide. Gloria se refuse à l’amour de Claire, Claire vacille, elle a besoin d’un miroir à sa propre douleur. Loin de là, Lara est hantée par la vision de Jazz, elle aussi cherche la rédemption, mais, on l’a dit, Corentin n’est plus là pour personne … Salomon, le mari de Claire, juge le funambule, après avoir fait incarcérer Tillie et le lecteur devient celui qui tient tous les fils de chacune de ces vies, avec aisance, assuré par le balancier de l’auteur. Tous ces personnages, il leur faut juste aller jusqu’au bout, le fil, il faut le trouver, le lier et le renouer. A la fois immatériel et contingent, volatile, il est tenu et ordinaire. Ils cherchent une dignité, un point un peu fixe d’où ils pourraient repartir, faire un truc de bien, redresser la barre, et peut-être, peut-être, comme le funanbuliste redescendre avec une foi naïve et apaisée. Et ce qu’on leur souhaite, finalement, est bien que le vaste monde et sa course folle les laisse un peu tranquilles … Le fil conducteur de ce roman puzzle est l’exploit, réel, du funambuliste Phillipe Petit ( il est également question de sa prestation au-dessus de Jérusalem dans Apeigoron). Le 7 aout 1987, il a surgi dans le ciel de New York, et a traversé l’horizon entre les deux tours jumelles du World trade center, sans attache, sans autorisation, à 400 mètres de hauteur, juste pour la beauté de la métaphore de l’art et de la vie. Ce moment de grâce, cette stupeur, tous les personnages de ce roman l’ont soit vu, soit en ont entendu parler, soit en sont les échos. Le premier est Corrigan. D’origine irlandaise, il oeuvre dans le Bronx et appartient à dieu. Il vit sur le fil de sa foi, une foi radicale et engagée, sans discours, concrète, et qu’il vit en donnant plus que sa chemise, mais toute son âme. En Irlande, il a bu avec les clochards de Dublin, dans le Bronx, il laisse son appartement ouvert aux prostituées du quartier pour une pause pipi ou remaquillage. Il leur offre coca et café tandis qu’elles arpentent ce coin de ville sordide. Il prend des coups par les macs qui l’accusent de ralentir le rythme de...
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  • gerardmuller 15/07/2023
    Et que le vaste monde poursuive sa course folle / Colum Mc Cann L’action se déroule en 1974 : un funambule s’élance sur un câble tendu entre les Twin Towers de New York. Les spectateurs sont ébahis. Parallèlement, la vie continue bien évidemment et Corrigan, un prêtre irlandais, continue sa mission d’aide après des prostituées, des drogués, des vieux et des clochards dans le Bronx. La guerre du Vietnam a semé la douleur dans les familles. Toute une série de personnages défilent au fil des 430 pages de ce livre atypique, hétérogène, polymorphe et polyphonique où tous les styles se mêlent selon les chapitres. J’ai quand même eu du mal à suivre le fil du récit car de chapitre en chapitre j’ai eu vraiment l’impression de lire un livre différent. Puis finalement on retrouvait quelques personnages déjà rencontrés et notamment le funambule, et les repères se mettaient en place. Une sorte de roman puzzle. Plusieurs histoires en fait avec des personnages au destin bouleversant. Et si la liaison entre les différentes parties se fait difficilement, la symbolique du funambule qui mène son affaire en équilibre précaire crée un semblant d’unité. En conclusion, j’ai trouvé un très bel extrait : « Certains pensent que l’amour est au bout de la route et que, si on a la chance de la trouver, on s’arrête. D’autres vous diront que c’est plutôt une embardée, un vol plané, et la plupart de ceux qui ont un peu de jugeote savent qu’il change au fil du temps. Selon l’énergie qu’on lui consacre, on le garde, on s’y accroche ou on le perd. Sauf que, parfois, il est absent dés le premier jour. Et puis un exemplaire des nombreux excellents passages du chapitre consacré à Tillie, la prostituée en prison : « C’est dans le Bronx que je me suis mis sous l’ombrelle après avoir choppé un truc que je n’ai pas réussi à soigner. Comme ça, ils voyaient pas ma tête mais ils voyaient mon cul. J’avais assez d’énergie dans les fesses pour rallumer New York quand y avait plus de courant. » Cela mis à part, j’ai trouvé trop de longueurs même si je reconnais la qualité de certains passages. Un livre qui peut plaire malgré tout. Et que le vaste monde poursuive sa course folle / Colum Mc Cann L’action se déroule en 1974 : un funambule s’élance sur un câble tendu entre les Twin Towers de New York. Les spectateurs sont ébahis. Parallèlement, la vie continue bien évidemment et Corrigan, un prêtre irlandais, continue sa mission d’aide après des prostituées, des drogués, des vieux et des clochards dans le Bronx. La guerre du Vietnam a semé la douleur dans les familles. Toute une série de personnages défilent au fil des 430 pages de ce livre atypique, hétérogène, polymorphe et polyphonique où tous les styles se mêlent selon les chapitres. J’ai quand même eu du mal à suivre le fil du récit car de chapitre en chapitre j’ai eu vraiment l’impression de lire un livre différent. Puis finalement on retrouvait quelques personnages déjà rencontrés et notamment le funambule, et les repères se mettaient en place. Une sorte de roman puzzle. Plusieurs histoires en fait avec des personnages au destin bouleversant. Et si la liaison entre les différentes parties se fait difficilement, la symbolique du funambule qui mène son affaire en équilibre précaire crée un semblant d’unité. En conclusion,...
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  • Cannetille 09/02/2023
    Le 7 août 1974, le funambule Philippe Petit tend un câble entre les deux tours du World Trade Center et traverse le vide à quatre cents mètres du sol. Un cliché immortalise sa petite silhouette noire posée sur le ciel entre les deux buildings, alors qu’au même instant, un avion surgi dans le champ photographique semble par illusion d’optique annoncer une collision prochaine. Autour de cette image réelle, si clairement métaphorique d’une ville de New York avançant, au bord du gouffre, vers son fatal destin, Colum McCann tisse ses propres fils pour dessiner l’Amérique des années soixante-dix… Brièvement interrompues, comme en un arrêt sur image, par cette performance incroyablement audacieuse qui fait lever le nez et suspend le souffle des New-Yorkais, les vies au coeur de la fourmilière reprennent bien vite leur cours ordinaire. Toutes sont en quelque sorte aussi des exercices d’équilibristes, chacun cherchant sa voie à tâtons, meurtri, déboussolé, si ce n’est broyé par la machine infernale d’un monde emballé dans son irrépressible course folle. Dans l’enfer du Bronx, un prêtre irlandais, Corrigan, tente désespérément de soulager le sort de marginaux et de venir en aide à deux prostituées, Tillie et sa fille Jazzlyn, destinées à la prison. A l’opposé, dans les beaux quartiers de Park Avenue, pendant que son épouse cherche vainement un exutoire à sa douleur en rencontrant d’autres mères de soldats morts au Vietnam, le juge Soderberg constate, accablé, son impuissance face à l’incoercible marée de la délinquance, du crime et de la corruption. Colum McCann aime s’emparer d’une image forte et réelle pour déployer ses fresques aux personnages inoubliables, à la croisée de la chronique sociale, du roman historique et de la mise en scène de nos désarrois face à notre absence de prise sur la trajectoire insensée du monde et de nos existences. Après Les saisons de la nuit, il nous plonge à nouveau dans les entrailles grouillantes de la ville de New York, au plus près de ses laissés-pour-compte, entremêlant réel et fiction pour un autre portrait coup-de-poing de l’Amérique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois entré dans son histoire et saisi par le rythme vibrant de son écriture, aiguisée par sa sobriété, l’on s’y sent au plus profond d’une réalité plus vraie que nature. L’auteur nous sert encore une fois un roman magistral : d’un fait divers réel et de son expérience au contact des déshérités de l’Amérique, il tire une épopée impressionnante qui en dit long sur les réalités du Nouveau-Monde, mais aussi, sur notre quête de sens dans une société, qui, obsédée par ses priorités matérielles, en néglige les gouffres ouverts au fond de nous par son absurde inhumanité. Le 7 août 1974, le funambule Philippe Petit tend un câble entre les deux tours du World Trade Center et traverse le vide à quatre cents mètres du sol. Un cliché immortalise sa petite silhouette noire posée sur le ciel entre les deux buildings, alors qu’au même instant, un avion surgi dans le champ photographique semble par illusion d’optique annoncer une collision prochaine. Autour de cette image réelle, si clairement métaphorique d’une ville de New York avançant, au bord du gouffre, vers son fatal destin, Colum McCann tisse ses propres fils pour dessiner l’Amérique des années soixante-dix… Brièvement interrompues, comme en un arrêt sur image, par cette performance incroyablement audacieuse qui fait lever le nez et suspend le souffle des New-Yorkais, les vies au coeur de la fourmilière reprennent bien vite leur cours ordinaire. Toutes sont en quelque sorte aussi des exercices d’équilibristes, chacun cherchant sa voie à tâtons, meurtri, déboussolé, si ce n’est broyé par la machine infernale d’un monde emballé dans son irrépressible course folle. Dans l’enfer du Bronx, un prêtre irlandais, Corrigan, tente désespérément de soulager le sort de marginaux et de venir en aide à deux prostituées, Tillie et sa fille Jazzlyn, destinées à la prison. A...
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  • myriamsalomonponzo 21/12/2022
    Le peuple américain est traumatisé par l'après Vietnam et se sent trahi par le gouvernement Nixon. Colum Mc Cann a fait le choix de nous faire vivre ce drame à travers des personnes forts. Un moine irlandais venu secourir des prostituées oubliées par la société qui peinent à joindre les deux bouts tous les jours. Des parents qui ont perdu leurs fils au Vietnam dans la souffrance de la non-reconnaissance de l'Etat face à la gestion de cette guerre. Et soudain, un type qui traverse le ciel New-Yorkais sur un fil entre les deux tours du Wall Trade Center ! Le funambule français Philippe Petit fait un pied de nez à l'Amérique entière en défiant la vie et en lançant un message fort de liberté. Un livre coup de poing à lire absolument.
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