Le monde d'Hannah : Le livre de Ariane Bois

Numérique

Robert Laffont

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Octobre 39. Hannah et Suzon vivent dans le "petit Istanbul", un quartier populaire du XIe arrondissement de Paris. Elles s'aiment comme on s'aime à dix ans, d'une amitié solaire, loin des lâchetés, de la barbarie des adultes et du lent poison des familles. Quand la guerre éclate, Hannah, qui est juive, doit d'abord se cacher en province dans une pension tenue par des soeurs, avant de rejoindre la Turquie d'où sa famille est originaire. Suzon reste avec ses parents dans un Paris occupé.
Au retour d'Hannah, en 1945, la tragédie a frappé et décide du destin des deux amies. Pour Hannah, le journalisme, le grand reportage, la découverte du monde à l'heure de l'histoire en marche. Pour Suzon, la légèreté, les fêtes, une forme de vacuité, de perdition. La France se reconstruit dans l'euphorie d'une nouvelle jeunesse ivre de paix et de liberté. Mais des fantômes hantent le passé des deux amies. Un jour, Hannah découvre un terrible secret lié aux années noires. Suzon a-t-elle trahi leurs jeux et leur pacte d'enfance au point d'en faire, des années plus tard, des femmes étrangères l'une à l'autre ?

De (auteur) : Ariane Bois

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Expérience de lecture

Avis des libraires

"Ariane Bois fait revivre ici cette communauté méconnue dans un roman sensible et attachant."

|Alain Chouffan
Le nouvel observateur

"Avec un souffle narratif galvanisant, Ariane Bois nous transporte de la petite à la grande Istanbul, traverse vingt ans d'histoire et nous tient, par la vivacité de sa plume, au bord de l'émotion."

Avantages

"Ce second roman, très autobiographique, nourri de témoignages et de recherches, d'une sensibilité et d'une sobriété poignantes, célèbre la puissance des amitiés qui traversent le temps et la force inouïe que les survivants durent trouver en eux pour se reconstruire."

Marie-Claire

"Elle offre à son lecteur un livre bouleversant sur la marche de l'Histoire et le rôle de la Turquie pendant la guerre."

Valeurs actuelles

Avis Babelio

YsaM

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

J’ai déjà lu quelques romans d’Ariane Bois et c’est toujours un plaisir de retrouver sa plume, surtout pour ce roman dont le thème me touche particulièrement. Hannah Behar est juive, agée de 9 ans, elle vit avec ses parents dans un petit appartement parisien du onzième arrondissement, dans un quartier qu’ils appellent « le petit Istanbul ». C’est un endroit pittoresque qui sent la menthe et les épices et où l’on peut goûter les olives ou encore la Halva à la pistache chez l’épicier du coin. Son père est originaire de Turquie, dans les années 20 il a épousé sa mère, à Istanbul, un mariage arrangé. Haïm est un doux rêveur, un poète qui ne vit que pour ses livres, Cécile voulait fuir sa condition modeste en Roumanie, épouser Haïm lui promettait une vie confortable, elle se voyait vivre près du Bosphore mais rien ne s’est passé comme elle le souhaitait, Haïm a décidé de s’installer en France, un pays auquel il voue une admiration sans limite. Cécile n’a pas eu d’autre choix que de suivre son mari. Ils ont plutôt bien réussi, ils ont une petite boutique qui tourne bien et Cécile est couturière à domicile. Nous sommes en 1939, en pleine drôle de guerre et voilà que Haïm veut s’engager dans l’armée, il veut défendre son pays des troupes Allemandes et d’un certain Hitler. Hannah, de son côté, est obnubilée par Suzanne Dupuis, une redoublante de sa classe que tout le monde appelle Suzon et qui sème la terreur. Dotée d’une imposante chevelure rousse, elle n’hésite pas à jouer des poings pour se faire respecter, côté études, elle a tout du cancre pourtant, Hannah rêve secrètement d’être son amie, d’autant plus qu’elle se rend bientôt compte que Suzon habite en face de chez elle ! C’est dans cette histoire d’amitié que l’auteure nous embarque, une amitié atypique qui va pourtant grandir et rendre les filles inséparables. Si elles sont totalement aux antipodes l’une de l’autre, elles se sentent complémentaires. Les Behar ne sont pas forcément conquis par la famille Dupuis avec qui ils vont se lier d’amitié. Ils n’ont rien en commun et le père Dupuis ne cache pas ses idées nauséabondes et son attirance pour Vichy. Quand Haïm Behar part à la guerre, l’univers de Cécile s’effondre, sans son mari, avec qui pourtant elle se dispute beaucoup, elle déprime. Le père Dupuis est planqué, il travaille pour la société des autobus où il est directeur du dépot de Montreuil. Bientôt le bruit des bottes Allemandes martèle les trottoirs Parisiens, la capitale est occupé, les premiers bombardements aériens poussent les gens à s’abriter dans les métros et c’est l’exode qui commence. Haïm rentre du front, il est blessé mais vivant et souffre de stress post-traumatique. Les lois anti-juives s’intensifient, certains emplois sont interdits, beaucoup de lieux aussi et et les commerces et entreprises appartenant à des juifs seront bientôt dirigés par des aryens. Il faut également se faire enregistrer dans les commissariats. Hannah ne se sent pas vraiment juive, ses parents sont laïques et ne fréquentent la synagogue que pour Kippour, Rosh-Hashana et Pessah, les trois fêtes les plus importantes de la religion. Les rafles commencent dans certains quartiers et Haïm organise le départ de sa femme et de sa fille pour Instanbul afin de les mettre en sécurité. Il les rejoindra plus tard. La vie est agréable à Istanbul, Hannah et sa maman ont été accueillies dans la famille de son père qui sont aisés financièrement, elles occupent un petit appartement payé par le frère de Haïm, mangent à leur faim, peuvent s’habiller élégamment, mais Hannah ne se sent pas du tout à sa place à Istanbul et ne pense qu’à son retour à Paris, à ce père qui lui manque tant et aussi à Suzon, quand vont-elles se retrouver ? Suzon ne l’aura-t-elle pas oubliée ? Quand Paris est libéré, Hannah rejoint le petit appartement Parisien avec sa mère, les relations avec son amie d’enfance sont un peu plus compliquées, Suzon a fait son chemin et on sent nettement qu’il y a un décalage entre les jeunes filles. Suzon ne voit pas l’intérêt d’étudier, Hannah veut aller à l’université. Hannah devient journaliste, pour faire honneur à son père, elle n’a jamais eu de nouvelles de lui, ne sait pas si il est encore en vie, elle a des documents mentionnant une disparition mais pas d’acte de décès. Puis un jour, sans qu’elle n’ait vraiment rien cherché, Hannah découvre le mémorial du Martyr Juif, le centre comporte des archives qu’elle s’empresse de consulter, espérant peut-être trouver une trace de son père. Elle retrouve la trace de Haïm et avec elle une horrible vérité. Quel beau roman, j’ai aimé suivre l’histoire d’Hannah et de sa famille, ses relations avec Suzon, les relations de ses parents avec les parents Dupuis, je me suis délectée du décalage entre les deux familles et de cette adaptation de la part des Behar qui tolèrent beaucoup de choses -certainement par amour pour Hannah- alors qu’ils savent parfaitement que les Dupuis ne sont pas des gens corrects. J’aime la Hannah qui grandit, qui réfléchit et étudie, avec ses peurs d’enfant, sa peine de ne rien savoir sur son père, de ne même pas avoir une piste pour tenter de le retrouver. Peut-on envisager qu’elle aussi souffre d’une sorte de stress post traumatique. Hannah est brillante dans ses études et se fait rapidement remarquer par un grand journal où elle fait aussi très vite ses preuves. Je me demande à quel moment elle va découvrir une vérité que j’ai déjà comprise, parce que si l’on lit attentivement le récit d’Ariane Bois, elle essaime quelques informations vitales dans la première partie du roman. J’ai vu juste, je suis, par contre, à côté de la plaque quant à la façon dont les choses se sont produites. Quand Hannah découvre la vérité, son monde s’écroule et c’est, pour elle, quelque chose d’innommable et d’inconcevable. J’avoue avoir été bouleversée moi aussi, malgré le fait que je m’en doutais. Gros coup de coeur pour ce roman aux personnages attachants, j’aime beaucoup Hannah et Haïm. J’ai parfois un peu de mal à comprendre Cécile puis je me souviens que la vie n’a pas du être simple pour elle et qu’un mariage arrangé ce n’est pas le graal. Je déteste d’emblée les parents Dupuis, pour qui, finalement, l’occupation Allemande est une bonne aubaine. Suzon est effrontée, n’a pas reçu une bonne éducation mais je la crois cependant sincère dans ses sentiments vis à vis d’Hannah, j’aime cette amitié. J’ai passé un très bon moment de lecture, ce livre est un vrai page turner et nous procure de belles émotions. Je viens de regarder la bibliographie d’Ariane Bois et je suis heureuse de constater qu’il me reste encore plein de beaux romans à lire.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782221128152
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Ariane Bois

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14,99 € Numérique 222 pages