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Les refusants
Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur ?
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 02/12/2010
Éditeurs :
La Découverte

Les refusants

Comment refuse-t-on de devenir un exécuteur ?

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 02/12/2010

Au terme d'une vaste étude de cas de refusants, aux ordres criminels, à l'autorité, Philippe Breton apporte dans ce livre une contribution inédite aux débats sur les questions des mécanismes de la violence humaine et de la justice.

Au terme d'un siècle marqué par plusieurs génocides et d'innombrables autres actes de violence contre des civils, une question reste en suspens : pourquoi certains hommes acceptent-ils d'être des «...

Au terme d'un siècle marqué par plusieurs génocides et d'innombrables autres actes de violence contre des civils, une question reste en suspens : pourquoi certains hommes acceptent-ils d'être des « exécuteurs » de ces crimes, alors que d'autres le refusent ? Après que de nombreux travaux ont été consacrés aux...

Au terme d'un siècle marqué par plusieurs génocides et d'innombrables autres actes de violence contre des civils, une question reste en suspens : pourquoi certains hommes acceptent-ils d'être des « exécuteurs » de ces crimes, alors que d'autres le refusent ? Après que de nombreux travaux ont été consacrés aux victimes, aux bourreaux et aux résistants, Philippe Breton identifie, dans ce livre, une nouvelle catégorie d'acteurs : les « refusants ».
En dépit de leur quasi invisibilité -  ils commentent rarement leur acte -, on trouve des refusants aussi bien parmi les SS durant la Seconde Guerre mondiale, parmi les génocidaires au Rwanda, dans les guerres du Viêt-nam ou d'Algérie, ou encore parmi les kamikazes islamistes. N'évoquant aucune idéologie politique, religieuse ou même humaniste, ces personnes ne sont pas des résistants. Alors que les tueurs en appellent à la vengeance - bien plus qu'à la haine raciste ou à la nécessité d'obéir aux ordres - pour que s'exerce une « légitime justice », les refusants se révèlent imperméables à cet argument. Dès lors, une nouvelle question se pose : pourquoi, dans des contextes de crise extrême, certains sont-ils accessibles à la problématique de la vengeance et d'autres non ?
Grâce à une longue enquête, Philippe Breton apporte une contribution inédite aux débats sur les mécanismes de la violence, insistant sur l'importance que revêt encore aujourd'hui le principe de vengeance dans l'éducation et la culture de la plupart des sociétés humaines.

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EAN : 9782707159915
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707159915
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

« L'analyse de la violence criminelle forme un vaste corpus des sciences sociales. A la mesure de la fascination plus ou moins morbide qu'elle suscite; de nombreux chercheurs et romanciers ont tenté de saisir ce qui agite au fond de lui-même l'exécuteur, le bourreau, le complice de la torture ou l'individu soumis à l'autorité. Étrangement le contechamps de la violence - le refus obstiné d'y recourir - reste flou, comme si le passage à l'acte suscitait plus de curiosité que le fait de s'y soustraire. Il se cache pourtant autant de mystère dans ce refus discret de la violence que de haine dans l'état furieux qui y mène. C'est le grand mérite de l'anthropologue Philippe Breton, spécialisé dans l'étude de la parole, que de tenter de définir les contours psychologiques de ces individus qui, dans un contexte politique les poussant à commettre des crimes de masse, se rétractent. »
LES INROCKUPTIBLES

« Devant l'ordre de tuer, il y a, d'une part, ceux qui l'exécutent et, d'autre part, ceux qui s'y opposent et entrent en résistance. Ces deux catégories en masquent une troisième: ceux qui ne s'opposent pas, qui partagent le point de vue des exécuteurs, mais qui refusent néanmoins de tuer. Mal vus des exécuteurs, à qui ils donnent mauvaise conscience, comme des résistants qui les prennent pour des lâches, ils sont méconnus. Le refusant est une personne, à la fois, suffisamment intégrée à son groupe, pour ne pas s'en détacher (voire s'y opposer comme le fait le résistant), et suffisamment autonome pour ne pas agir comme lui. La fine analyse qui en est faite ici, solidement argumentée à partir de cas extrêmes, nous révèle à nous-mêmes, certains fondements de notre vie en société. Elle donne des principes pour comprendre notre vie et notre "monde" et pour nous y orienter: famille, politique, éducation, manipulation, autonomie, différence... et si le monde des refusants était le fondement de notre monde de demain ? »
SILENCE

PRESSE

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • atchoum 10/01/2013
    Incontestablement intéressant et bien écrit. La thèse centrale veut que les génocides, les massacres ne sont pas avant tout des actes racistes mais des actes guidés par le désir de vengeance. Dans ce cadre, les refusants sont ceux pour qui la vengeance, pour des raisons personnelles et diverses, n'opére pas: ils n'y adhérent pas. La thèse que les génocides et autres massacres ne peuvent voir le jour que dans des sociétés vindicatives est assez bien amenée mais je regrette qu'elle ne le soit qu'en s'appuyant sur deux exemples (Allemagne et Rwanda). Des sociétés vindicatives, il y en a beaucoup plus et des plus vindicatives que ces deux-là (pensons aux vendettas, crimes d'honneur, etc.)... Or elles ne sont pas évoquées... Certes, ce n'était pas a priori l'objet du livre mais cela le devient en quelque sorte et on sent que si l'auteur amène des éléments de compréhension tout-à-fait valides, cela relève plus de l'intuition appuyée sur quelques faits que de la démonstration. L'objet d'un autre livre peut-être...
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