Post mortem : Le livre de Karine Giebel

Avec Karine Giebel, c’est toujours un banger. Elle a l’habitude d’écrire des pavés de plus de 600 pages, mais ici, en moins de 100 pages, elle réussit à m’estomaquer. C’est court, intense et incroyablement efficace. LISEZ-LE !!! Et si vous ne connaissez pas encore la plume de Madame Giebel, c’est l’occasion parfaite de la découvrir… quelle reine

Bien écrit comme toujours, mais trop court. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais deja capté l'intrigue concernant le mariage. Par contre la fin, je ne l'ai pas vue venir. Ouf Je n'ai pas ressenti de stress, cest la première fois en lisant Karine Giebel. En même temps, c'est très court.

Dans Post mortem, Karine Giebel s’inscrit clairement dans une lignée du roman noir français qui, depuis Manchette, Daeninckx ou encore Pouy, préfère gratter la peinture brillante du polar pour révéler la rouille en dessous. On n’est pas ici dans le thriller calibré à l’américaine avec héros implacable et happy end sous stéroïdes. On est dans un univers où la vérité est une arme à double tranchant, où la justice est une question de point de vue, et où chaque personnage, victime ou bourreau, avance lesté de ses fautes. Giebel, comme ses illustres aînés, ne raconte pas simplement une enquête. Elle dissèque les comportements, démonte les mécanismes de peur, de culpabilité et de survie. Le polar devient ainsi une étude au scalpel des zones grises, et Post mortem en est une démonstration froide : aucun personnage n’est blanc ou noir, chacun traîne une part d’ombre qui peut à tout moment se transformer en abîme. La construction du suspense rappelle la précision d’un engrenage horloger : chaque chapitre amène une tension nouvelle, un soupçon supplémentaire, une vérité qui se déforme au contact des autres. Le style, sec mais jamais plat, fonctionne comme une caméra qui ne détourne pas les yeux au moment du coup fatal. Pour autant, ce réalisme psychologique, aussi fascinant soit-il, a un prix : à force de creuser la noirceur et de s’attarder sur la lenteur implacable des destins qui se brisent, le rythme se distend par moments. Là où Manchette imposait une sécheresse narrative presque chirurgicale, Giebel laisse parfois la scène s’alourdir de gravité, au risque de perdre un peu de cette urgence qui rend un polar totalement irrésistible. Ce léger bémol ne retire rien à la puissance globale de l’œuvre. Post mortem confirme que Giebel maîtrise comme peu d’auteurs contemporains cet équilibre entre tension criminelle et profondeur humaine. Un polar noir dans la plus pure tradition française, où l’adrénaline se mêle à l’amertume, et où la dernière page ne délivre pas une résolution confortable, mais un goût de fer et de cendre.

Post Mortem est une nouvelle à suspense qui plonge rapidement le lecteur dans une ambiance dérangeante. L’histoire, courte mais intense, met en scène une relation trouble, dont le déroulement ne laisse pas indifférent. C’était ma première lecture de Karine Giebel, et elle m’a vraiment captivée. Le récit dérange par certains aspects, mais il est mené avec une grande efficacité. La fin, inattendue, apporte un vrai choc final. Une nouvelle percutante, qui me donne l’envie de découvrir d’autres textes de l’autrice.