Et avec votre esprit : Le livre de Alexis Laipsker, François Hatt

Aux 4 coins de la France, une enquête policière scientifique démarre avec la disparition de plusieurs scientifiques, les meilleurs chercheurs dans leur domaine de compétences, qui réapparaissent qques jours plus tard avec une totale amnésie des jours écoulés. Seul le scientifique de Strasbourg est retrouvé assassiné dans sa faculté, atrocement mutilé, son cerveau ayant été retiré de son crâne. Si les polices françaises gèrent chacune leur enquête respective, elles décident bientôt de collaborer pour mieux avancer, en particulier le lieutenant Vairne, agent de la DGSI et Marion à Aix en Provence. Si l'intrigue est intéressante car on retrouve peu la science des enquêtes criminelles, elle est aussi très longue et avec trop peu de rebondissements si ce n'est la toute fin. 7 jours pour 450 pages est pour moi un indicateur flagrant... d'ennui... L'auteur est pourtant reconnu, aussi je tenterai un autre titre, mais celui-ci ne restera pas gravé.

Je découvre Alexis Laipsker avec ce thriller. L'auteur nous plonge dés les premières pages dans une scène assez violente. Un thriller efficace qui remue les méninges.. Le milieu scientifique est pas ma tasse de thé mais le duo d'enquêteur est plutôt pas mal . J'ai passé un bon moment de lecture #x1f642

Vu le succès du monsieur, qui rafle (presque) littéralement chaque prix pour lequel il est nommé, j’attendais LE thriller wahou. Celui qui m’aurait scotché au siège. Et j’ai juste eu un très bon thriller. Là où je ne peux pas ne pas être d’accord, c’est sur le rythme. Alexis Laipsker a un style hyper percutant. Les phrases s’enchaînent, c’est simple, c’est très cool ! Côté intrigue, il arrive à faire quelque chose de très bon, avec quelque chose de finalement très classique. Point positif, un très bon équilibre entre les différents points de vue et un switch assez subtil qui bascule l’enquête dans une chasse à l’homme, et qui se termine sur quelque chose de surprenant mais pas exceptionnel. Bon, finalement, parlons peu mais parlons. Alexis Laipsker est un jour de poker, et ça se sent, même si on ne le sait pas. Son roman est ponctué de probabilité, de bluff, de redistribution des cartes. Chaque page transpire cette envie d’en donner et d’aller à la suivante. Quand il te distribue la première carte, tu te retrouve en terrain connu, tu prends la confiance. Et plus les cartes s’abattaient, plus je pensais avoir compris. Alors j’ai misé sur la résolution. J’y ai cru. Donc, all-in. Et finalement non. Je te disais plus tôt que le dénouement était surprenant mais pas exceptionnel. Mais en fait, il est tellement simple que c’est ce qui en fait sa force. Un petit goût de tout ça pour ça, mais qui est en réalité complètement logique et boucle parfaitement son intrigue. Au final, après rédaction et réflexion, est-ce vraiment une déception, même légère ? Oui, j’en attendais plus, mais à quoi est ce que je m’attendais, exactement ? Parce que finalement, c’était quand même du très bon. Qui se dévore et te fais passer un bon moment, sans être dans l’abus complet. Et parfois, c’est tout ce que j’attends d’un thriller dont la dernière phrase se conclue d'ailleurs sur la couverture !

Après l'abandon du "Prime time" de Chattam et "Le vol des cygognes" de Grangé, qui m'étaient tombés des mains par manque de tension narrative, ce premier roman de Laipsker relève le défi. (Difficile de satisfaire une lectrice de Thilliez et de Giebel). Plutôt que de dériver vers de la redite, je vous invite à consulter la critique explicite du Babéliote @pencrannais, à laquelle j'adhère majoritairement ; hormis pour les personnages que j'ai davantage apprécié que lui. J'ajouterai que derrière l'intrigue policière, l'auteur a soulevé un problème sociétal français méritant réflexion : la rémunération déficiente de nos scientifiques (et talents), et de facto leur fuite vers des pays étrangers.