Celle que je suis : Le livre de Claire Norton

Valentine vit un enfer au quotidien avec son bourreau qui n'est autre que son mari qu'elle nomme D., un pervers narcissique aussi séduisant qu'imprévisible et violent. D. l'abîme autant qu'il la protège, elle le craint autant que la pensée de vivre sans lui la terrifie car il a été le sauveur qui a pris soin d'elle à l'aube de ses 18 ans après les années de foyers d'accueil qui ont suivi l'abandon de sa mère. Dans son quotidien anxiogène, son unique rayon de soleil se nomme Nathan, son adorable petit garçon de 6 ans, sa bouffée d'oxygène, son amour mais aussi le lien qui la maintient fermement dans la prison qu'est devenue sa vie. Ses peurs, ses angoisses, ses ressentis, la jeune femme les confie à son journal intime, bien caché dans le coffre à jouets de Nathan. Elle ne peut s'évader que quelques heures par semaine en travaillant dans une librairie où les livres représentent autant de fenêtres ouvertes sur un monde de liberté qui lui semble désormais inaccessible. L'arrivée de Suzette et de Guy dans l'appartement d'en face va bouleverser la vie de Valentine qui ne vivait plus que par le mantra : « s'endurcir pour ne rien ressentir ». Entre la vieille dame solaire et la jeune femme brisée, une amitié aussi improbable que profonde va voir le jour. Face à la sincérité de sa nouvelle amie, les masques tombent, encourageant Valentine à se confier : après la courte lune de miel qui a suivi le mariage, des premières insultes aux premières baffes, Valentine tombe dans l'engrenage indicible et irréversible de la violence conjugale, passant de la désillusion à la résignation tout en nourrissant le secret espoir de voir l'homme qu'elle aime changer un jour. Enorme coup de coeur pour ce roman bouleversant qui m'a émue (et croyez-moi il n'y en a pas beaucoup) tant il est vibrant et fort en émotions mais aussi dérangeant et interpellant. Impossible de lâcher ce récit palpitant qui nous plonge dans les méandres insidieux de l'emprise. Un véritable page-turner ! Claire Norton excelle dans la construction de ses personnages profondément humains. On passe de la sidération à l'indignation face à cette situation qui en reflète malheureusement de trop nombreuses autres. Et à ceux qui jugent en se demandant pourquoi ces victimes (car il faut les nommer comme telles) restent avec leur bourreau, j'ai envie de leur répondre : il ne faut pas passer sous silence l'emprise psychologique qui va de pair avec la violence physique et qui se banalise avec le temps. Ces femmes plus vulnérables que d'autres cultivent la malédiction de l'espérance jusqu'à l'irrémédiable. Difficile de rester indifférent(e) face à tant de souffrance alors que dire des voisins qui entendent les cris mais qui préfèrent fermer les yeux par lâcheté ou commodité ? « Je m'appelle Valentine, Simone, Jacqueline, Marie, Léa, Manon, Louise, Rachel,.. Je suis tour à tour brune, blonde, rousse, châtain,… Je n'ai pas d‘âge, pas de visage. Je suis invisible, mais je suis partout. Je n'attends plus rien des autres. Il suffirait pourtant d'une main tendue par un ami, un collègue, un voisin pour que ma vie change. Pour que les masques tombent. Car lorsque le mal vient de l'intérieur, le remède ne peut venir que de l'extérieur… Chacune et chacun d'entre nous a un rôle à jouer. » Et comme l'écrit si bien l'auteure : « Face à ce fléau, nous avons tous notre rôle à jouer. »

Un roman qui sort totalement de mon registre habituel… et qui m’a bouleversée. Une histoire intense, portée par des personnages d’une grande humanité, qui m’a fait traverser toute une palette d’émotions. Un vrai coup de cœur, de ceux qu’on n’oublie pas.

Livre poignant sur les violences familiales et qui montre le courage de cette maman face à son bourreau de mari. C'était mon premier livre de Claire Norton, j'ai hâte de découvrir ces autres romans. Je ne peux que vous conseiller de lire " celle que je suis"

Que dire… aucun mot n’est suffisant pour qualifier un tel roman qui comporte une telle charge émotionnelle. J’ai traversé cette histoire en apnée, impossible de rester en place, je me suis imprégné de chaque mot … C’est L’histoire de cette jeune femme, Valentine, sous l’emprise et violentée par Daniel, son mari. Peur, culpabilité, injures, coups, manipulation elle encaisse en silence pour protéger son fils de 6 ans, Nathan. C’est l’histoire d’un monde extérieur qui voit, qui entend, qui comprend mais qui se tait. Ce ne sont pas nos affaires, c’est ce qu’ils disent. C’est l’histoire d’une rencontre, d’une main tendue, d’une oreille attentive. Il existe encore un peu d’humanité et de courage. L’autrice a véritablement un don pour raconter, pour subtilement faire passer un message grâce à une écriture douce et émouvante. Ce roman est complet, Claire Norton ne laisse rien au hasard. Le récit est révoltant, bouleversant qui dérange mais tellement essentiel. A lire absolument.