J'étais le collabo Sadorski : Le livre de Romain Slocombe

Je n'ai pas suivi la série des Sadorski, mais, contrairement à mes "principes" en la matière.(Lire les suites en commençant par le début), j'ai lu directement celui-ci, la période traitée m'intéressait particulièrement sur le plan historique. Il ne s'agit pas d'un témoignage mais d'un roman, écrit du point de vue du personnage principal, bien que ce dernier n'ait pas la qualité de narrateur Il ne faut donc pas s'étonner de ce que la Résistance, particulièrement la résistance communiste, ne soit pas présentée sous un jour favorable, puisque Sadorski en est la victime, et a connu les prisons clandestines du PC pendant la période dite de l'épuration sauvage, avant que le GPR F et le Général de Gaulle réussissent à reprendre ( à peu près) le contrôle du pays, après la dissolution des milices communistes.. (,*)Cependant, même si le tableau est un peu chargé, il est dans l'ensemble exact,et les horreurs décrites sont malheureusement bien réelles, et le portrait des dirigeants communistes globalement exact Et on ne peut suspecter l'auteur, dont les convictions d'extrême gauche sont connues, d'avoir déformé la vérité dans un but partisan. Quant à l'intrigue romanesque proprement dite, elle est bien menée, sans invraisemblance, et comporte même la dose de suspense nécessaire pour ceux qui y tiennent . Et maintenant, si je puis me permettre une petite digression... J'ai une regrettable tendance ( preuve sans doute de mes mauvais penchants ) à m'attacher à certains méchants de la littérature ( je relis ma phrase, elle est à double sens, car on peut aussi l'interpréter comme un avoeu de symptômes pour certains auteurs " infréquentables"; eh bien c'est aussi le cas) Ainsi de Sadorski malgré tous ses défauts; il est vrai que je n'ai pas lu les tomes précédents, et que dans celui-ci il abandonne le rôle du bourreau pour celui de la victime. Il aura sa place à côté du Maximilien Aue, des Bienveillantes, qui ne fait le mal que par abstention, et a l'excuse d'être à peu près fou. Et mon préféré: Vautrin, bien plus sympathique que beaucoup de personnages dits "honnêtes" de la Comédie Humaine. ((*), je pense à la belle formule de Simone Weil : ,"la justice, cette fugitive du Camp des vainqueurs '

J'adore ce roman dont l'action se situe entre septembre et octobre 1944 juste après la libération de Paris par les alliés. L'histoire est une fiction mais elle est remarquablement documentée sur l'épuration ce qui donne un gout de réalisme. Le héros le commissaire sadorski est une "belle ordure", cependant on s'attache à lui et je souhaitais qu'il s'en sorte... A noter, ce livre fait partie d'une série (c'est le tome 6). Les livres peuvent être lus séparemment.