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Les chaînes sans fin
Histoire illustrée du tapis roulant
Collection : ZONES
Date de parution : 24/08/2023
Éditeurs :
La Découverte

Les chaînes sans fin

Histoire illustrée du tapis roulant

Collection : ZONES
Date de parution : 24/08/2023
Parmi les machines qui hantent nos vies quotidiennes, le tapis roulant est celle qui traverse le plus insidieusement tous les secteurs d’activité : des tapis mobiles sur chaîne d’assemblage aux... Parmi les machines qui hantent nos vies quotidiennes, le tapis roulant est celle qui traverse le plus insidieusement tous les secteurs d’activité : des tapis mobiles sur chaîne d’assemblage aux tapis de caisse de la moindre supérette en passant par ceux dévolus à l’exercice corporel du fitness. Travail posté, rituel... Parmi les machines qui hantent nos vies quotidiennes, le tapis roulant est celle qui traverse le plus insidieusement tous les secteurs d’activité : des tapis mobiles sur chaîne d’assemblage aux tapis de caisse de la moindre supérette en passant par ceux dévolus à l’exercice corporel du fitness. Travail posté, rituel consumériste et souci hygiénique de soi : trois postures qui, chacune à sa manière, nous condamnent à l’éternel recommencement d’une marche forcée.
Cet essai veut en retracer la généalogie, plus sinueuse et méconnue qu’il n’y paraît. Sans s’attarder sur les « grues à tympan » de l’Antiquité romaine, on passe en revue bien des appareils oubliés – le « moulin disciplinaire » des prisons de l’ère victorienne, le « manège à plan incliné » des agriculteurs du XIXe siècle ou le « trottoir mouvant » de l’Exposition universelle de 1900 – avant d’aborder les usages plus récents de cet outil crucial du management fordien, de la consommation de masse et du test d’effort cardiovasculaire.
Au fil de cette enquête, toutes sortes de matériaux historiques sont mis à contribution : des brevets d’obscurs inventeurs aux running gags du cinéma muet.
Et, à l’arrivée, on retombe sur notre très contemporain tapis de course, cette figure terminale du mythe progressiste : de grands bonds en avant qui, la plupart du temps, ne nous ont avancés à rien.
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EAN : 9782355222122
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 240
Format : 140 x 205 mm
EAN : 9782355222122
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 240
Format : 140 x 205 mm

Ils en parlent

En retraçant l’histoire du tapis roulant, Yves Pagès livre une réflexion stimulante et cocasse sur le capitalisme dans ses avatars les plus absurdes.
Livres Hebdo

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • John_P 08/10/2023
    À la lecture de cette histoire du tapis roulant menée sur le mode « erratique et digressif de l'écriture fragmentaire » (p. 12), je me suis demandé, suivant ainsi l'appel fait au lecteur « de prendre le relais de cette quête à partir de (ses) propres intuitions analogiques, associations d'idées, lignes de fuite historiques » (p. 232) : - comment, aujourd'hui, trouver (de manière individuelle) un lieu et un temps où l'on puisse se consacrer à la pensée lorsqu'on est au quotidien assommé par le travail salarié et par l'agitation de plus en plus foldingue au sein de certaines métropoles : ce qui fait écho à mes lectures du Phédon de Platon et à ses commentaires par Monique Dixsaut et par Benny Lévy ; - pourrait-on alors faire un lien entre le dialogue de Platon et le motif de la cruauté qui court tout au long des Chaînes sans fin ? Dans le Phédon, il semble que la pensée entendue comme désir de penser, aimantée par la « sophia », par le langage de la philosophie, déborde le dualisme âme/corps (ou esprit/corps). le motif de la cruauté, sous cet aspect, poserait ainsi dans l'essai d'Yves Pagès la question du travail de l'esprit, du travail intellectuel (celui de l'inventeur-autodidacte, de l'entrepreneur comme de l'ingénieur, figures récurrentes de l'essai) en tant que ce travail ne s'oppose pas positivement à l'affairement du corps mais vise à asservir les corps et à barrer, à interdire toute possibilité de penser par-delà les cruautés d'un dualisme ici à l'oeuvre (qui connaît par exemple le travail industriel sait, encore aujourd'hui, que la pensée est parfois possible avant d'aller travailler mais jamais pendant ni après, cet après où l'on ne cherche plus qu'à tenter de défaire, d'apaiser les automatismes mortifères, tant au niveau physique que psychologique, les deux finissant d'ailleurs par se confondre dans la même bouillie, tout comme l'après se fond dans le retour perpétuel de l'avant - voir le rappel des luttes chez Peugeot, p. 206-207, et les films qui en témoignent) ; - pour suivre ce fil de la cruauté jusque dans les rapports de domination et de résistance exposés dans le livre, ne faudrait-il pas aborder la question d'un certain « masochisme », sans pour autant donner du grain à moudre à l'adversaire, voire à l'ennemi ? Dans les quelques pages que j'ai pu lire de l'ouvrage de Catherine Malabou sur l'anarchie paru en 2022, j'ai l'impression que l'interrogation courait, que les « mécanismes de la domination » en s'appuyant sur une tendance psychologique à la domination entretenaient celle d'être dominé, tant au niveau individuel que collectif (c'est ce qu'il m'avait semblé comprendre, l'anarchisme cherchant à déplacer la vie sur un autre plan). J'avais relevé cette phrase : « comment, de toute manière, éviter la question psychanalytique lorsqu'il s'agit de domination ? » (p. 46). J'ai ensuite abandonné ma lecture, par manque de temps et de goût pour certains des auteurs étudiés (et l'esprit bourdonnant, déjà fatigué par le mot « anarchisme », comme par tant d'autres mots dont on ne sait plus quoi faire) ; - lâchant le fil de la cruauté et du masochisme (quoique...), en quoi la « révolution informatique » évoquée p. 218 pourrait-elle être perçue comme une extension du transfert d'énergie animale et humaine nécessaire à « la mécanisation généralisée » dont témoigne cette enquête ? Ne peut-on considérer que, de manière parodique et terminale, en regardant une vidéo sur mon écran d'ordinateur (ce que doivent faire en même temps que moi des millions de post-humains), je participe à cette « mécanisation généralisée », dans sa dimension à la fois cybernétique et matérielle ? Ici, je repense à quelques livres qui m'ont accompagné pendant l'hiver et le printemps derniers : Lettres sur la peste d'Olivier Cheval ; L'altération des mondes de David Lapoujade ; La machine est ton seigneur et ton maître... Aux lectures qui en découlent : Cybernétique et société de Norbert Wiener ; Gramophone, Film, Typewriter de Friedrich Kittler ; le cas Ellen West de Ludwig Binswanger... Enfin, sur un plan esthétique et toujours par analogies et autres lignes de fuite, les pages excellentes sur la « bagnole » et les drive-in (p. 194-195 notamment) m'ont fait rêvasser à Freud, Ballard, Cronenberg (et à la musique d'Howard Shore pour Crash). (Pour une présentation claire de l'ouvrage, je conseille l'entretien accordé par l'auteur à la revue en ligne Lundi Matin.)À la lecture de cette histoire du tapis roulant menée sur le mode « erratique et digressif de l'écriture fragmentaire » (p. 12), je me suis demandé, suivant ainsi l'appel fait au lecteur « de prendre le relais de cette quête à partir de (ses) propres intuitions analogiques, associations d'idées, lignes de fuite historiques » (p. 232) : - comment, aujourd'hui, trouver (de manière individuelle) un lieu et un temps où l'on puisse se consacrer à la pensée lorsqu'on est au quotidien assommé par le travail salarié et par l'agitation de plus en plus foldingue au sein de certaines métropoles : ce qui fait écho à mes lectures du Phédon de Platon et à ses commentaires par Monique Dixsaut et par Benny Lévy ; - pourrait-on alors faire un lien entre le dialogue de Platon et le motif de la cruauté qui court tout au long des Chaînes sans fin ? Dans le Phédon, il semble que la pensée entendue comme désir de penser, aimantée par la « sophia », par le langage de la philosophie, déborde le dualisme âme/corps (ou esprit/corps). le motif de la cruauté, sous cet aspect, poserait ainsi dans l'essai d'Yves Pagès la question du travail de l'esprit, du travail intellectuel (celui de l'inventeur-autodidacte, de l'entrepreneur comme de...
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