Phobos - tome 3 : Le livre de Victor Dixen

Dans ce tome, l'écriture est toujours aussi cinématographique. Le découpage en plan, en scènes renforce l'immersion dans le livre. Dans la première partie, les "coupures publicitaires" accentuent encore cette impression. Entre allusions à une époque sombre de l'histoire contemporaine et clinique d'œil (involontaire) à l'époque actuelle, le cynisme de Serena McBee est omniprésent. Les révélations et des découvertes fracassantes s'enchaînent. Les pages se tournent toutes seules, on a hâte de connaître la suite. Petit bémol : j'aurais préféré que la psychologie des personnages soit un peu plus dévoilée et approfondie. A la fin de ce tome, un certain nombre de questions restent en suspens, j'espère avoir quelques réponses dans le dernier tome.

Beaucoup de rebondissements. Dans cette aventure dystopique, des cadrages, des lieux, et personnages différents qui font l'intérêt de l'histoire mais sans pour autant complexifier la lecture, sans partir dans tous les sens. Manigances, pouvoir, enquêtes, prises de risques, romances... Rien ne manque dans ce troisième volet !

Plus d'un an après avoir lu le tome 2, je me suis enfin lancée dans ce tome 3. Malgré une première partie que j'ai trouvé un peu longue et surtout lente, l'enchaînement d'événements et de révélations sur la seconde partie à tout rattrapé. On passe vraiment d'un point de vue à l'autre avec avidité pour arriver aux derniers événements du tome. L'auteur ne laisse de répit à aucun des personnages et j'ai adoré cela. Je n'avais pas non plus souvenir d'une plume aussi agréable à lire. Bref, je lirai avec plaisir le tome 4, en espérant que je n'attende pas encore un an...

L’intrigue s’ouvre dans la continuité directe du tome précédent, sur les échos de la révélation de Marcus, et comme dans le deuxième volume, on est plongé d’emblée dans le doute et l’incertitude. J’ai retrouvé ici ce que j’aime dans l’écriture de Victor Dixen : un goût certain pour les rebondissements, les procès, les révélations médiatiques et même un enterrement, qui rythment l’histoire et maintiennent une tension constante. Le jeu entre ce que le public croit percevoir et ce qui se trame réellement en coulisses reste une des forces majeures du récit : la critique politique et médiatique fonctionne bien, elle sonne juste et donne du relief à l’ensemble. La forme participe aussi à l’immersion : les logos, schémas et dessins disséminés dans le roman renforcent l’impression de suivre un véritable programme spatial, et c’est un vrai plaisir de retrouver ce dispositif graphique original. L’ajout de Phobos Origine comme supplément, présenté presque comme un bonus d’abonnement, apporte une touche astucieuse et cohérente avec l’univers. Pourtant, malgré cette inventivité, certains personnages me laissent perplexe. Alexeï reste figé dans une caricature grossière : le Russe bruyant, homophobe, brutal. J’espérais, à ce stade de la saga, une évolution plus subtile, mais il demeure enfermé dans son cliché. À l’inverse, Serena gagne en épaisseur et se révèle plus redoutable que jamais, sans doute l’un des meilleurs atouts du roman. La fin, inattendue pour moi, relève franchement le niveau et marque le sommet de la saga jusque-là. Mais l’impression générale reste contrastée : beaucoup d’action, de la matière et une construction toujours spectaculaire, mais aussi des personnages qui peinent parfois à dépasser leur rôle stéréotypé. Une lecture entraînante, pleine d’énergie et de trouvailles, mais qui ne parvient pas totalement à masquer ses faiblesses de fond.