Apnée noire : Le livre de Claire Favan

Un polar de bonne facture avec l'officier de policier Vince Sandino et l'agent du FBI Megan Halliwell qui sont aux trousses d'un serial killer qui semblerait être un copy cat d'un tueur en série exécuté auparavant. Alors que l'enquête patine, un évènement majeur donne une nouvelle impulsion à l'enquête. Fan des polars de Claire Favant, celui-ci m'a particulièrement plu.

Une jeune femme est retrouvée noyée dans une baignoire, une cordelette bleue lui attache, dans le dos, les poignets aux chevilles. A côté d'elle est posé un pendentif en forme de trèfle à quatre feuilles. Tout ceci est la signature du serial killer Vernon Chester, sauf que ce dernier est mort, exécuté, plus d'un an auparavant. Alors qui est ce ? Y a-t-il eu une erreur judiciaire ou est-ce l'œuvre d'un imitateur ? Pour Vince Sandino, flic meurtri au passé trouble et nouvellement sur l'affaire, et Megan Halliwell, agent du FBI, à l'origine de l'arrestation de Vernon Chester, cette enquête va les plonger dans une atmosphère aussi sombre qu'irrespirable. C'est toujours avec plaisir que je retrouve les livres de Claire Favan, dont la plume et l'originalité me transportent toujours. Cela ne s'est pas démenti avec ce roman oppressant et sombre. L'intrigue est dynamique et bien menée. On ne s'attend pas à tous les rebondissements dus à l'enquête et aux personnages eux même torturés par leurs passés respectifs. Leurs personnalités entières et fortes rentrent rapidement en conflit et cela apporte une tension supplémentaire dans le récit.

Trouvé dans une boîte à livre près de chez moi, la 4eme de couverture m'a beaucoup plu. J'ai bien aimé le début...mais j'ai également vite compris la trame, trop vite. C'est bien écrit, rapide, les échanges entre les 2 personnages principaux sont bien et me plaise. Vince est attachant mais ça ne suffit pas à me faire aimer vraiment l'intrigue. Je vais me procurer d'autres livres de cette auteure, histoire d'affiner mon avis.

Quel plaisir de retrouver la plume limpide et directe de Claire Favan après les inoubliables et incontournables – pour moi, rappelons que toute chronique reste subjective – « Le Tueur Intime » et « Le Tueur de l’Ombre », qui sont dans le panthéon des thrillers que j’ai lus. Le hasard a voulu que je poursuive par « Apnée Noire », le roman suivant dans l’ordre chronologique de publication. Je l’ai cependant trouvé moins abouti, et vais détailler pourquoi. L’action se déroule toujours aux États-Unis, dans des lieux n’ayant rien d’imaginaire. On peut d’ailleurs s’amuser, entre deux chapitres, à les visiter via Street View, à parcourir les rues empruntées par les héros, de Columbia à Blackstone. Les premières pages m’ont directement happé, entraîné dans les profondeurs, droit vers les abysses. On coule avec des poids attachés aux chevilles. Je trouve l’écriture de Claire toujours aussi efficace et plaisante, sans fioritures, très réaliste et sans faire dans l’excès, ce que j’apprécie, car à mon sens, le réalisme est amplement suffisant pour saisir le lecteur. Ne dit-on pas que la réalité dépasse souvent la fiction ? Nous allons découvrir deux personnages assez typiques, devenus des « classiques » : Vince Sandino, un policier qui a sombré après un drame, alcoolique, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur son existence, et Megan Halliwell, une sorte de « Clarice Starling » pour reprendre la comparaison de Vince, agente du FBI rendue célèbre par l’arrestation d’un tueur en série, Vernon Chester, ne semblant vivre que pour son travail, la résolution de crimes, quitte à flirter parfois avec les limites. On pourrait se dire « bof, vu et revu ! » Toutefois, la force de Claire Favan va ici résider dans l’alchimie qu’elle va créer entre ce duo, et le détail psychologique minutieux de la relation qui va s’établir entre eux, ainsi que de son évolution. Cela, sans oublier la pression et les questions liées à leur enquête ! Bref, je descendais toujours plus rapidement dans les eaux noires… Pour moi, tout a parfaitement fonctionné jusqu’à la page 338, même si je devinais certains aspects de l’intrigue. Là, j’ai été « refroidi », par un retournement dont je connais très bien toutes les caractéristiques, et qui, à mes yeux, ne tenait pas la route. Pour ce dont il est question, la référence reste pour moi la trilogie « Les Visages de Victoria Bergman » du duo suédois Erik Axl Sund, aussi dans mon panthéon personnel. Dans « Apnée Noire », malheureusement, je n’ai pas été convaincu, et la fin du roman, à ce stade, m’a aussi parue toute tracée, annoncée et faiblarde par rapport aux centaines de premières pages littéralement dévorées. Je pense néanmoins que pour beaucoup de lecteurs, cela fonctionnera. Je ne peux en dévoiler plus sans divulgâcher. En résumé, « Apnée Noire » reste un bon moment de lecture, et globalement un bon polar psychologique.