Le tueur de l'ombre : Le livre de Claire Favan

Suite de le Tueur intime (attention à bien lire le premier avant celui-ci !). Même si le premier volet reste, selon moi, supérieur, j'ai tout de même pris plaisir à suivre l'évolution des personnages et cette nouvelle intrigue. On entame la lecture avec l'évasion de Will, tueur sociopathe dont nous avons eu le (dé)plaisir de suivre les frasques dans le premier opus. Cette suite est moins "trash" et un peu moins explicite et encore... peut-être simplement parce qu'on sait davantage à quoi s'attendre ? Le mystérieux personnage introduit ici est une bonne surprise. J'ai été, dans un premier temps, frustrée de ne pas entrer aussi intimement dans ses pensées que dans celles de Will. Mais découvrir de nouvelles fêlures, insoupçonnées, chez Will compense largement cette frustration. Et pour être honnête et objective, il aurait été difficile de maintenir une telle complexité psychologique chez Will tout en détaillant aussi profondément un nouveau personnage, sans risquer de perdre le lecteur. En écrivant ces mots, je prends pleinement conscience de la pertinence des titres de ces deux livres. Il n'y a qu'un tueur qui nous est, d'une certaine manière, devenu intime. Ici, nous découvrons le tueur de l'ombre, et il est donc logique que nous ne puissions pas pénétrer aussi intimement dans sa psyché. Ma première impression concernant RJ se confirme ici : certains passages sont difficiles à lire sans lever les yeux au ciel à s'en faire mal aux nerfs optiques. En même temps, des personnages trop parfaits — le méchant vraiment méchant vs le gentil super gentil — n'auraient rien apporté de plus au roman. Mais à certains moments, c'était particulièrement agaçant. Le personnage de Sam continue d'évoluer. On traverse avec elle une palette d'émotions : injustice, peur, colère. La lecture reste très fluide, et Claire FAVAN confirme ici son talent d'écriture. J'ai hâte de découvrir ses autres créations.

Samantha et RJ pensent en avoir fini avec Will, emprisonné et condamné à mort pour tous ses crimes dont eux-mêmes ont été victimes. Mais tout bascule quand il s'échappe de prison... Cette suite au "tueur intime: m'a au début rendue sceptique ...Je ne pensais pas qu'il pourrait égaler la tension haletante et traumatisante du premier tome...J'avais tort... le dénouement est aussi imprévisible que choquant... Je suis encore bouleversée par la plume de Claire Favan.

Avec Le Tueur de l’ombre, Claire Favan prouve qu’elle n’écrit pas du thriller “à la française” au sens mou du terme, mais du noir pur, nerveux, qui ne cherche pas à séduire par la joliesse mais à mordre à la jugulaire. On est propulsé dans la psyché d’un tueur en série comme dans un couloir sans lumière : chaque pas résonne, chaque souffle semble annonciateur d’un coup fatal. Ce qui frappe, c’est la construction. Favan alterne les points de vue avec la précision d’un sniper, nous laissant entrer dans la tête de ses personnages tout en nous refusant la carte complète du territoire. Le suspense est épais, presque tangible. On tourne les pages comme on suit la lumière d’une torche qui vacille, avec cette sensation malsaine que ce qu’elle va éclairer pourrait nous changer à jamais. Le tueur, ici, n’est pas un monstre hollywoodien à la Hannibal Lecter, brillant et raffiné. Il est plus sale, plus cru, plus proche. Ce réalisme le rend d’autant plus terrifiant, parce qu’il pourrait exister dans l’immeuble d’en face. Favan excelle à montrer que l’horreur n’a pas besoin de masques ou de supercheries : elle se nourrit du quotidien, se glisse dans les failles humaines. On pense parfois à Seven de Fincher, pour cette façon de tisser une toile où chaque fil est un piège, ou à Mindhunter, pour la précision dans le portrait psychologique. Mais Favan garde sa signature : un style direct, sans gras, où chaque phrase sert la tension. Ce n’est pas un roman qu’on lit à moitié – on le subit, on s’y engloutit, et on en sort un peu plus inquiet qu’avant. Le Tueur de l’ombre est de ces thrillers qui ne se contentent pas de divertir : il vous laisse une ombre dans la tête, et elle met du temps à se dissiper.

Un deuxième tome que je voulais lire avec impatience après avoir lu d’une traite le premier. La plume de Claire Fabian reste toujours incroyable (horrible?), j’ai été surprise encore une fois et complètement bernée. Un peu déçue par la fin, que je trouve un peu vite expédiée mais cela n’empêche que cela reste un très bon livre !