Avril enchanté : Le livre de Elizabeth von Arnim

Sur le bandeau du livre était indiqué: so british. Je dois bien le dire, au début, cela m'a paru vraiment, vraiment, trop british. Ces deux femmes, Mrs Winkins et Mrs Arbuthnot, me semblaient tellement typées! De vraies caricatures. Mais comme je veux toujours donnes une chance aux livres, même si je ne "croche" pas dès le début, j'ai continué ma lecture. Petit à petit, quiproquo après quiproquo, j'ai fini par tourner les pages presque frénétiquement pour comprendre comment ce presque huis-clos allait s'achever. On dit parfois que la beauté sauvera le monde et ma foi, ce livre en est une illustration... un brin naïve peut-être.

Le sourire aux lèvres, je referme ce roman littéralement charmant ! Cette lecture a, en effet, été un pur enchantement ! Comment rester insensible à cet hymne à la beauté, au voyage et à leur pouvoir transformateur, aux descriptions idylliques d'un jardin italien au printemps et à l'écriture pleine d'humour et de finesse d'Elizabeth von Arnim ? Une lecture réjouissante qui m'a fait passer de délicieux moments.

Un petit bijou d'humour et de finesse anglais. Où comment un groupe de femmes corsetées par la société vont, le temps d'un voyage en Italie, accéder à une part d'elle-même qu'elles devinaient mais ne pouvaient pas exprimer. C'est intelligent, fin et délicat. J'ai très envie de les rejoindre dans leur villa enchanteresse en Italie.

En avril, ne perds pas le fil. C’est ce que ne dit pas le dicton. J’ai toujours insisté sur l’importance de lire de saison, alors tout comme je mange presque chaque jour cinq fruits et légumes, je suis aussi ce sain conseil de santé publique. Après avoir découvert Elizabeth van Arnim — que dans ma dyslexie et à ma grande horreur, j’orthographiais Elizabeth van Armin depuis décembre — à travers le tout aussi truculent qu’impertinent Père, je poursuis mon exploration élisabéthaine. Quatre inconnues qui ne partagent rien, si ce n’est la nationalité des mangeurs de gigot à la menthe, se retrouvent à passer un mois de vacances dans un AirBNB italien au début du siècle dernier. Autrement dit, c’est tout une aventure rien que pour rejoindre le charmant château de San Salvatore avec son jardin luxuriant, son calme, sa vue sur mer — personnel inclus. En dévorant cette friandise primesautière, j’ai retrouvé un style et des thèmes similaires à ceux de Père. Derrière ce titre un peu niais, un féroce humour so British s’en prend aux conventions de la société anglaises et propose de délicieux rebondissements vaudevillesques. L’autrice affirme son don pour portrayer les travers humains, et il est fort réjouissant de lire les défauts, mesquineries et crêpages de chignon de chacune de ces dames. Malgré sa légèreté et son happy-end, le roman traite aussi de l’evolution des mœurs et la condition féminine de l’époque, au sein du mariage, du foyer et de la société. Alors si vous aimez les comédies anglaises, le parfum de la glycine, et que vous avez l’âme un peu fleur bleue, laissez-vous porter par la dolce vita !