Celle que je suis : Le livre de Claire Norton

Ce livre aura été bouleversant. On est plongé dans le quotidien dramatique de Valentine et Nathan. C’est le premier livre que je lis de cette autrice et j’ai adoré sa plume. Elle est capable de nous faire ressentir les émotions avec une force … On tremble avec Valentine, on retient notre souffle, on lui crie de fuir ! Il est certain que je lirai d’autres livres de Claire Norton.

Ce livre m'a littéralement bouleversée. La première moitié du livre, j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire mis à partir de la moitié de l'ouvrage, je n'ai pas pu m'arrêter. Je voulais savoir si la protagoniste allait s'en sortir et comment et je n'ai pas été déçue. Je n'ai pas vu venir le final. Au-delà du fait que l'histoire nous transporte, la plume de l'autrice est un vrai régal. En outre, le thème qu'elle a choisi a son utilité car à travers les témoignages qu'elle a recueillis, elle a pu tisser une histoire au plus proche de la réalité et donc nous laisser entrevoir comment agir au mieux si nous rencontrons quelqu'un de l'entourage dans ce cas. En plus d'un roman haletant, il est très utile. Je le recommande.

Bien-sûr, rien que par le sujet abordé, ce roman mériterait cinq étoiles. La violence faite aux femmes est insupportable, intolérable, inadmissible, inexcusable. Claire Norton pour écrire "Celle que je suis" s'est beaucoup documenté, c'est une évidence. Elle a dû en lire et en entendre des tonnes, des témoignages horribles. Aller rencontrer les hommes et femmes qui donnent de leur temps dans les associations ; discuter avec des thérapeutes, des psychologues, psychiatres... Et c'est là où je risque de m'en prendre plein la tronche... Est-ce parce que le sujet est terrible que ça en fait un bon livre? Parce que je trouve, pardon mille fois, qu'au niveau de la qualité littéraire, c'est plutôt moyen. Les hasards, les rencontres, heureuses et malheureuses sont franchement tirés par les cheveux. Claire Norton tombe parfois dans certaines facilités grossières qui ne servent pas le propos. Oui, bien entendu, il y a des pages bouleversantes. Les chapitres proposant les extraits du journal intime de Valentine, particulièrement le dernier rehaussent un petit peu l'ensemble mais ça ne fait pas tout. Quoi qu'il en soit, en abordant des sujets si difficiles tels que l'emprise, le harcèlement, les violences conjugales, il me semble plus judicieux de lire Claire Norton que Nicolas Bedos. À moins, à moins que, comme le lui suggérait Paul de Saint Sernin dans l'émission du samedi soir, il ne reverse les bénéfices de la vente de son livre à des associations qui oeuvrent tous les jours pour aider les victimes.

Ce roman aborde un sujet on ne peut plus difficile puisqu'il nous plonge dans le quotidien d'une femme, d'une mère, victime de violences conjugales. Cette lecture nous maintient dans une grande tension nerveuse. L'autrice décrit avec beaucoup de justesse toute la complexité et la réalité des violences conjugales... la difficulté de partir, au-delà même de l'emprise, mais aussi le danger qui plane sur les victimes et leur entourage. Nous sommes emmenés dans l'intimité de ces violences, de cette brutalité insoutenable. La sensation de danger imminent ne nous quitte jamais. Il y a une vraie immersion, c'est ce qui rend ce roman particulièrement percutant mais aussi difficile à lire. C'est compliqué de dire qu'on a eu un coup de coeur pour une lecture aussi dure, pour une lecture qui donne un tel coup au coeur... mais c'est le cas. J'ai énormément aimé ce roman et la plume de l'autrice, très juste, sans détour. Il faut des livres qui disent ce qui est tu, qui brisent les tabous et vont au-delà des préjugés. Et j'ai envie de remercier l'autrice de l'avoir fait .