Dans les brumes de Capelans : Le livre de Olivier Norek, François Montagut

Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans le vif du sujet. On retrouve le policier Victor Coste perdu au milieu de l'île Saint Pierre et Miquelon, vivant comme un reclus avec des missions confidentielles. Le décor est nouveau et à l'opposé des tomes précédents et c'est bien réussi. L'histoire est haletante et intrigante. Victor Coste doit recueillir une jeune fille au caractère fragile et qui doit protéger. Nous sommes captivés par le mélange de psychologie, affaire familiale et duperie. Il y a plein de rebondissements, l'auteur maintien le suspense jusqu'au bout pour nous achever avec un final explosif. Ce roman est l'apothéose de cette saga. Olivier Norek est parti en bas de l'échelle avec le tome 1 et il atteint le sommet avec ce quatrième et dernier tome.

Les brumes de Capelans est une découverte. Je ne connaissais pas l'auteur. On se retrouve plongé dans une atmosphère mystérieuse et nous sommes immédiatement happés par l'intrigue avec l'envie d'aller jusqu'au bout à chaque page. La narration et les dialogues sont prenants, il y a de belles figures de styles et des tournures de phrases qui donnent envie d'écrire. L' écriture permet d'imaginer les scènes comme dans un film. Le plus délectable à mon avis est la description de la nature, de la mer, de la brume et l'atmosphère qui règne sur l'île. Je conseille vraiment ce livre. Un tremplin pour lire les autres romans d'Olivier Norek.

Toutes les critiques saluent le grand retour de l’enquêteur Victor Coste… Sauf que pour moi, ce n’est pas un retour, mais une rencontre. Je ne le connaissais pas cet enquêteur (en fait je ne connaissais même pas son « papa » Olivier). Bourde rattrapée. Entre le lieu (St-Pierre Miquelon … là où, dans tous les films, on menace d’envoyer les flics si ils ne réussissent pas leur coup..), la météo réelle dont se sert l’auteur (jusqu’à 300 heures de brumes en juillet…) et le texte en lui même (Brumeux, épais, tension psychologique…), on se sent oppressé, coincé (faut dire qu’on est sur une île aussi … et pas bien grande #x1f62c). On suit ce flic un peu marginal, qui lui aussi a subit la mutation avec les pingouins, mais pas la mutation/sanction, non la mutation/reconstruction. Mais bon, quand-même pas payé à ne rien faire, il est « peseur d’âmes » pour le programme secret défense Protection des témoins et des repentis. (Depuis 2004 dans les textes législatifs… pour les REPENTIS, mais dont le décret d’application n’a été signé par le gouvernement Ayrault que 10 ans plus tard, le 17 mars 2014 et pour les TEMOINS seulement depuis loi du 3 juin 2016. La France a quelques retards semblerait-il…) Mais revenons à ma lecture. Notre flic est donc sur cette île, sous couverture, puisque personne ne doit savoir ce qu’il fait. Mais pendant ce temps là en métropole ça enlève, ça séquestre, ça viole, ça assassine… Est retrouvée par hasard au bout de 10 ans une de ces femmes, vivante… et pour la mettre à l’abri… et la faire parler, quoi de mieux que cette île au milieu de nul part, et ce flic tête brûlée, taciturne, brisé, dévasté par la culpabilité. Duo qui m’a fait faire des nœuds au cerveau… Bref … du polar comme je les aime.

Tant de lecteurs ont donné un avis à cet excellent polar que je ne peux que m’associer à cette quasi unanimité. Il y a là tout ce qu’il faut pour lire en accélérant pour connaître la suite. La résidence surveillée et fortifiée de Saint Pierre et Miquelon pour les repentis mafieux ou victimes à protéger, quelle fabuleuse idée à développer ! En y associant une énigme sur une disparue laissée en vie par un kidnappeur pendant vingt ans, voilà de quoi intriguer notre flic désabusé et solitaire. On en redemande, c'est tellement bien fait, bravo.